LA DOUCE HARMONIE DES CHORALES DE NOËL
Le billet d'humeur de Jean SMIA
Tous
les medias français, à l'unisson avec les déclarations des autorités en place,
ont demandé à leurs auditeurs de ne pas «faire d'amalgame», ni de tirer
de «conclusions hâtives» aux faits qu’en moins de dix jours, différents
individus à travers le monde ont agressé divers civils aux cris de «Allah ou
Akbar». Des savants commentateurs spécialisés nous expliquent qu'il s'agit
de gens «qui se sont radicalisés tout seuls». Et il semble que cela
doive suffire comme explication.
Radicalisé
Sauf à rajouter des évaluations sur l'état
psychique de ces radicalisés, leur famille, leur passé, leurs difficultés, tout
est passé au crible pour que l'auditeur envisage qu'il s'agit de victimes de
forces qui les dépassent. Un noël qui rend les fous encore plus fous, et
surtout s'ils se croient musulmans.
En
revanche, à propos des vraies victimes :
celles qui sont mortes ou estropiées à vie ou qui passeront Noël à l’hôpital,
perfusées et entubées, ou défigurées, les familles endeuillées qui ont déjà
éteint et jeté leur sapin, vous en avez entendu parler, vous ? La femme agent
de police qui a été poignardée, vous savez si elle a des enfants ? Radicalisé : un mot magique qui se suffit à
lui-même pour ne pas aller chercher plus loin. Pourtant le seul radical que je
connaisse s’appelle Chevènement et il n'a jamais tué personne, sauf d'ennui.
S'il
ne s'agit pas de symptômes qui n'affectent qu'une spécificité définie des
populations, façon virus Ébola, on devrait voir d'autres gens qui se
radicalisent tout seuls et qui attaquent des civils aux cris de «Jésus
vaincra» ou de «Bouddha, roi du monde». D'autre part, il est fort possible que ces radicalisés, malgré leurs cris de Allah ou
Akbar, s'imaginaient être musulmans sans l’être réellement, et que
l'enseignement donné ne soit pas conforme à l'islam. Mais alors, s'il y avait là une
usurpation de religion, où sont ceux qui sont en droit de protester ?
Not
in my name
Quand
on connaît l'épidermique réactivité des musulmans à tout ce qui pourrait porter
préjudice à leur religion, y compris d'absurdes caricatures, pourquoi leurs
protestations ne nous parviennent pas ? Serait-ce une timidité polie ? Mais les
seuls que l'on entend ce sont des non-musulmans qui nous disent de ne pas faire
d'amalgame. Personnellement, je n'adhérerai à cette opinion que lorsque
j'entendrai une foule de manifestants musulmans témoigner autant de véhémence
et de ferveur à se désolidariser de ces actes que celle témoignée lors des
manifestations pro-palestiniennes. Car le mouvement «not in my name» ne
semble pas remporter une grande adhésion. Et chez nous, en France: qui ne dit
mot, consent.
D'autre part, et sur un toute autre angle d'observation, la
particularité des précautions verbales et des reportages qui «marchent sur
des œufs» s'accompagne du fait que la mise en page de ces journaux
télévisés a évité de juxtaposer ces drames avec les bombardements sur l'Irak ou
avec des succès de militaires sur Boko Haram ou diverses décapitations de
chrétiens. Cela permet d'éviter de
créer un lien subliminal entre les événements.
Pourtant, lors des défilés antisémites pro-Hamas, il leur semblait
judicieux, à ces journaux télévisés, de juxtaposer les images de ces manifestants
avec des informations sur la Palestine. C'est cette juxtaposition qui crée
l'amalgame insidieux : «à propos d'antisémitisme, on enchaîne sur Palestine».
Monstres
Et c'est précisément parce
qu'ils ont évité de juxtaposer les informations sur les agissements de ces radicalisés
avec des infos sur l'Irak que naît l'évidence que la juxtaposition des
informations sur les manifestations antisémites et des nouvelles de Palestine
n'était pas un hasard, mais une intention délibérée. Ces gens, qui paraissent
pourtant intelligents, ne semblent pas comprendre qu'on n'apprivoise pas un
monstre avec des caresses, des sourires et du respect. Un monstre : ça
s'extermine. Cela vous sera confirmé par ceux qui avaient espéré apprivoiser
Hitler.
Cette
bien-pensance, si fière de sa participation à la destruction de la devise de
Pétain «Travail, Famille, Patrie»: il n'y a plus de travail, la famille
n'existe plus et la patrie n'est plus qu'un mot ringard dans un discours
désuet. Dans l'élan de leur succès, ils passent aujourd'hui à détruire le «Liberté,
Égalité, Fraternité» par l'affichage d'une prudente déférence servile
devant la devise du Daesh : «Asservissement, Discrimination, Bellicisme».
Ils ont aussi oublié
l'adage «si vis pacem: para bellum» , il est probable que 60 années de
paix, ça affaiblit.
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