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jeudi 25 décembre 2014

TUNISIE : UN BOURGUIBISME DÉMOCRATIQUE Par André NAHUM



TUNISIE : UN BOURGUIBISME DÉMOCRATIQUE

La chronique de André NAHUM


En élisant avec une avance confortable, plus de 55 % des voix,  Beji  Caïd  Essebsi, la Tunisie a renoué avec l’héritage d’Habib Bourguiba,  à la faveur d’un scrutin tout à fait régulier qui lui fait honneur et devrait servir d’exemple aux autres pays arabes. Mais, c’est un Bourguibisme démocratique, car  la constitution limite fortement  les pouvoirs du nouveau président. À la différence du père  de la Tunisie moderne, il ne pourra plus gouverner seul et devra partager le pouvoir  avec le futur  gouvernement dont on ne sait pas comment il sera constitué.



Succès de Nidda Tounes



Après le succès de son parti Nidda Tounes aux dernières législatives, c’est donc une victoire incontestable de la mouvance laïque et anti- islamiste. Le parti  Nidda Tounes arrivé en tête lors des  législatives  aura  le choix entre une alliance avec Ennahda,  arrivé second  ou  s’unir à des partis moins importants pour arriver à former une équipe laïque. Mais, qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition, Ennahda ne va pas brusquement disparaître du paysage politique tunisien. Il ne faut pas oublier qu’il est bien implanté dans le pays et  largement majoritaire dans le sud.
Il fera tout, au contraire, pour  s’infiltrer davantage au sein des masses  par ses actions caritatives et  la poursuite de ses activités religieuses. En se pliant aux règles de la démocratie, son chef Rached Ghannouchi s’est montré un brillant stratège. Sa formation ayant montré son  incompétence à diriger le pays pendant les trois années au cours desquelles  elle  a détenu la réalité du pouvoir, il a tiré la leçon de la désastreuse expérience des Frères musulmans en Égypte et a  préféré  faire profil  bas face à la réaction populaire plutôt que de subir le sort de l’ex-président Morsi et de ses compagnons.

Son  avenir et celui de son parti vont  dépendre de la  place qui leur serait dévolue en cas de coalition avec Nidda Tounes et des résultats qu’obtiendra le futur gouvernement dans la situation difficile dans laquelle se trouve le pays. Il dépend aussi de l’action militante de ses membres et du soutien  matériel que lui apporteront les pays du Golfe et surtout le Qatar, lequel, depuis son récent rapprochement avec l’Arabie Saoudite et l’Égypte pourrait se montrer bien moins empressé à l’inonder de dollars.
De toute façon, l’heure est à l’optimisme, mais un optimisme  prudent en notant que dans  ce  pays arabe, l’islam n’a pas été  incompatible avec la démocratie et en souhaitant bonne chance au nouveau président.

Joyeux Noel à nos amis chrétiens !

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