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mardi 23 décembre 2014

LA DOUCE HARMONIE DES CHORALES DE NOËL par Jean SMIA



LA DOUCE HARMONIE DES CHORALES DE NOËL

Le billet d'humeur de Jean SMIA

        

          Tous les medias français, à l'unisson avec les déclarations des autorités en place, ont demandé à leurs auditeurs de ne pas «faire d'amalgame», ni de tirer de «conclusions hâtives» aux faits qu’en moins de dix jours, différents individus à travers le monde ont agressé divers civils aux cris de «Allah ou Akbar». Des savants commentateurs spécialisés nous expliquent qu'il s'agit de gens «qui se sont radicalisés tout seuls». Et il semble que cela doive suffire comme explication.



Radicalisé

        Sauf à rajouter des évaluations sur l'état psychique de ces radicalisés, leur famille, leur passé, leurs difficultés, tout est passé au crible pour que l'auditeur envisage qu'il s'agit de victimes de forces qui les dépassent. Un noël qui rend les fous encore plus fous, et surtout s'ils se croient musulmans.

        En revanche,  à propos des vraies victimes : celles qui sont mortes ou estropiées à vie ou qui passeront Noël à l’hôpital, perfusées et entubées, ou défigurées, les familles endeuillées qui ont déjà éteint et jeté leur sapin, vous en avez entendu parler, vous ? La femme agent de police qui a été poignardée, vous savez si elle a des enfants ?  Radicalisé : un mot magique qui se suffit à lui-même pour ne pas aller chercher plus loin. Pourtant le seul radical que je connaisse s’appelle Chevènement et il n'a jamais tué personne, sauf d'ennui.
        S'il ne s'agit pas de symptômes qui n'affectent qu'une spécificité définie des populations, façon virus Ébola, on devrait voir d'autres gens qui se radicalisent tout seuls et qui attaquent des civils aux cris de «Jésus vaincra» ou de «Bouddha, roi du monde».  D'autre part, il est fort possible que ces radicalisés, malgré leurs cris de Allah ou Akbar, s'imaginaient être musulmans sans l’être réellement, et que l'enseignement donné ne soit pas conforme à l'islam. Mais alors, s'il y avait là une usurpation de religion, où sont ceux qui sont en droit de protester ?

Not in my name


        Quand on connaît l'épidermique réactivité des musulmans à tout ce qui pourrait porter préjudice à leur religion, y compris d'absurdes caricatures, pourquoi leurs protestations ne nous parviennent pas ? Serait-ce une timidité polie ? Mais les seuls que l'on entend ce sont des non-musulmans qui nous disent de ne pas faire d'amalgame. Personnellement, je n'adhérerai à cette opinion que lorsque j'entendrai une foule de manifestants musulmans témoigner autant de véhémence et de ferveur à se désolidariser de ces actes que celle témoignée lors des manifestations pro-palestiniennes. Car le mouvement «not in my name» ne semble pas remporter une grande adhésion. Et chez nous, en France: qui ne dit mot, consent.
        D'autre part, et sur un toute autre angle d'observation, la particularité des précautions verbales et des reportages qui «marchent sur des œufs» s'accompagne du fait que la mise en page de ces journaux télévisés a évité de juxtaposer ces drames avec les bombardements sur l'Irak ou avec des succès de militaires sur Boko Haram ou diverses décapitations de chrétiens. Cela permet d'éviter de créer un lien subliminal entre les événements.
        Pourtant, lors des défilés antisémites pro-Hamas, il leur semblait judicieux, à ces journaux télévisés, de juxtaposer les images de ces manifestants avec des informations sur la Palestine. C'est cette juxtaposition qui crée l'amalgame insidieux : «à propos d'antisémitisme, on enchaîne sur Palestine».

Monstres
       
Attentat Nantes
Et c'est précisément parce qu'ils ont évité de juxtaposer les informations sur les agissements de ces radicalisés avec des infos sur l'Irak que naît l'évidence que la juxtaposition des informations sur les manifestations antisémites et des nouvelles de Palestine n'était pas un hasard, mais une intention délibérée. Ces gens, qui paraissent pourtant intelligents, ne semblent pas comprendre qu'on n'apprivoise pas un monstre avec des caresses, des sourires et du respect. Un monstre : ça s'extermine. Cela vous sera confirmé par ceux qui avaient espéré apprivoiser Hitler.
        Cette bien-pensance, si fière de sa participation à la destruction de la devise de Pétain «Travail, Famille, Patrie»: il n'y a plus de travail, la famille n'existe plus et la patrie n'est plus qu'un mot ringard dans un discours désuet. Dans l'élan de leur succès, ils passent aujourd'hui à détruire le «Liberté, Égalité, Fraternité» par l'affichage d'une prudente déférence servile devant la devise du Daesh : «Asservissement, Discrimination, Bellicisme».
        Ils ont aussi oublié l'adage «si vis pacem: para bellum» , il est probable que 60 années de paix, ça affaiblit.


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