IRAN : SCEPTICISME EN ISRAËL SUR LE PARI D'OBAMA
Par Jacques BENILLOUCHE
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Le président Obama est en voie de gagner son pari sur l’Iran après s’être personnellement impliqué dans un accord qui recompose les lignes au Moyen-Orient. L’accord sur le nucléaire est entré en vigueur le 20 janvier 2014. Ainsi, pendant six mois, les activités nucléaires iraniennes seront gelées en échange d’une levée partielle des sanctions internationales.
Round
d’observation
Il s’agit pour les deux
parties, pendant ce round d’observation, de jauger le climat de confiance qui se
sera établi, avec cependant le choix pour chacune d’elle de mettre fin à
l’accord à tout moment. Nul n’est dupe sur la difficulté d’atteindre un accord
définitif car, à ce jour, les Iraniens ont seulement concédé d’interrompre
provisoirement leur programme nucléaire sans l’abandonner totalement. Les
Occidentaux ne perdent pas de vue
l’objectif du démantèlement total des infrastructures qui permettraient à
l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire.
Sont visées les productions d’uranium enrichi à Natanz et Fordow et de plutonium à Arak. Pour l’instant l’Iran s’est seulement engagé à limiter l’enrichissement de l’uranium à 5%, à diluer son stock d’uranium à 20% et à ne pas augmenter le nombre de ses centrifugeuses évalué à 19.000. L'AIEA a confirmé que «à compter du 20 Janvier 2014, l'Iran a cessé l’enrichissement d’uranium-235 supérieur à 5%». Selon Mohamad Amiri, directeur général à l’énergie atomique iranienne : «l'Iran a suspendu la production de 20% d'uranium enrichi en présence des inspecteurs de l’ONU, chargés de la surveillance nucléaire des sites de Natanz et de Fordow».
L’économie iranienne va commencer à souffler puisque les Occidentaux se sont engagés à permettre l’exportation d’un million de barils de pétrole par jour et à assurer les tankers auprès des compagnies d’assurances occidentales. Par ailleurs, l’Iran recevra tous les mois une partie des 100 milliards de dollars bloqués dans les banques étrangères et dans l’immédiat un acompte de 4,2 milliards de dollars.
Sont visées les productions d’uranium enrichi à Natanz et Fordow et de plutonium à Arak. Pour l’instant l’Iran s’est seulement engagé à limiter l’enrichissement de l’uranium à 5%, à diluer son stock d’uranium à 20% et à ne pas augmenter le nombre de ses centrifugeuses évalué à 19.000. L'AIEA a confirmé que «à compter du 20 Janvier 2014, l'Iran a cessé l’enrichissement d’uranium-235 supérieur à 5%». Selon Mohamad Amiri, directeur général à l’énergie atomique iranienne : «l'Iran a suspendu la production de 20% d'uranium enrichi en présence des inspecteurs de l’ONU, chargés de la surveillance nucléaire des sites de Natanz et de Fordow».
L’économie iranienne va commencer à souffler puisque les Occidentaux se sont engagés à permettre l’exportation d’un million de barils de pétrole par jour et à assurer les tankers auprès des compagnies d’assurances occidentales. Par ailleurs, l’Iran recevra tous les mois une partie des 100 milliards de dollars bloqués dans les banques étrangères et dans l’immédiat un acompte de 4,2 milliards de dollars.
Victoire
américaine
Pour le président Obama il s’agit d’une victoire qui compense l’entrée en vigueur difficile de la loi sur l’assurance maladie aux États-Unis. Il estime avoir gagné son pari puisque les Américains sont à nouveau réintégrés dans la scène moyen-orientale après en avoir été écartés pendant trente ans. Il a réussi à sortir l’Iran de son isolement pour l’amener à des décisions moins belliqueuses. Bien sûr, rien n’est fait puisqu’il s’agit d’un accord intérimaire et que l’Iran n’a pas encore manifesté sa volonté de freiner ses ambitions nucléaires.
Or c’est la politique à long terme qui inquiète Israël et les alliés américains d’Arabie saoudite et du Golfe. Benjamin Netanyahou, qui avait qualifié l’accord «d’erreur historique», pourrait, par dépit, freiner ses efforts pour parvenir à un accord avec les Palestiniens qui en seraient ainsi les grands perdants.
AIEA en Iran |
Mais les Israéliens doutent de
la possibilité d’un pacte à long terme avec les Iraniens. Certes l’AIEA (Agence
internationale à l’énergie atomique) est chargée des inspections et de la
surveillance des sites nucléaires iraniens mais, selon l’accord, rien
n’empêchera l’Iran de renoncer à ses engagements si tel était son souhait. Ils
pensent que les chances de réussite sont très faibles et ils sont convaincus
que l’Iran a signé cette trêve pour gagner du temps. La plupart des décisions
prises sont en effet réversibles. La méfiance mutuelle n’a pas disparu et le
chemin vers un accord définitif dépend encore de la volonté des «modérés»
iraniens qui risquent toujours d’être débordés dans leur pays par les
conservateurs qui voient d’un mauvais œil les restrictions nucléaires qu’on
leur impose.
Je pense qu'il est temps que nous parlions - Parfait ! mais d'abord soit copain et passe-nous la clef en croix |
Si Obama a affirmé que «l'Iran
doit accepter des limitations strictes sur son programme nucléaire qui rendent
impossible le développement d’une arme nucléaire», l’accord ne permet pas
de détruire définitivement les infrastructures nucléaires qui permettent à
l’Iran de fabriquer sa bombe nucléaire, s’il le désire. Les Iraniens pourront
toujours masquer la fabrication de matières fissiles.
En effet, l’Iran garde le droit
d’enrichir de l’uranium à 5% mais seule la réduction du nombre de
centrifugeuses de 19.000 à 5.000 pourrait conforter une avancée diplomatique
sérieuse. La fermeture de l’usine souterraine de Fordow et le démantèlement du
réacteur à eau lourde d’Arak, promis par Hassan Rohani, seront les signes d’une
réelle bonne volonté. Les Iraniens envisagent de proposer, au-delà de cet
accord intérimaire de six mois, de geler leur programme nucléaire pour une
durée supplémentaire de trois ans, comme preuve de bonne foi, afin d’être
autorisés ensuite à enrichir de l’uranium à des fins médicales et
industrielles.
Cascades de centrifugeuses |
Mais Israël est convaincu que si
l’Iran maintient, même à échelle réduite, ses capacités nucléaires, rien ne
l’empêchera de développer de nouvelles installations secrètes qui produiraient
un arsenal d’armes nucléaires que les occidentaux auraient du mal alors à
enrayer. Quoi qu’il en soit, l’écart des
positions entre l’Iran et les Occidentaux semble encore trop large pour être
comblé dans un délai raisonnable.
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