CHRISTOPHE BIGOT : UN GLOBE-TROTTER EN ISRAËL
Par
Jacques BENILLOUCHE
L’ambassadeur
de France en Israël avait déjà étonné plus d’un de ses concitoyens en circulant
à Tel-Aviv sur sa moto, sans garde du corps. Christophe Bigot semble vivre dans
un autre monde que celui de la guerre en Israël, celui de la liberté de
déplacement et de la liberté des rencontres. Il personnifie un Quai d’Orsay,
inhabituel pour les israéliens, attaché aux valeurs d’Israël, sensible non
seulement aux intérêts de ses concitoyens mais à aussi à la souffrance de tous
les israéliens car la «souffrance n’a pas de nationalité».
Le matin de l’arrivée en Israël du
ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, le 18 novembre, il s’était
rendu à Kyriat Malachi, Ashkelon et Ashdod auprès des familles des victimes des
missiles meurtriers de Gaza afin d’exprimer la solidarité de la France avec les
populations du sud du pays.
Le 20 novembre, alors que les tirs
n’avaient pas cessé ou plutôt s’étaient intensifiés, il avait pris la route
avec le Consul General à Tel-Aviv, Patrice Matton, pour visiter les villes
d’Ofaquim, Beer Sheva et Dimona sous le feu des missiles envoyés par les
islamistes. Et à l’instar d’un reporter de télévision il a donné, en direct sur
Guysen-Tv, son sentiment sur la vision qui s’était dévoilée à lui, sur place, une
vision pleine de violence et de mort. Après
avoir rendu visite aux habitants de la maison qui avait été détruite à
Beer-Cheva par une roquette, il a voulu se rendre compte par lui-même, auprès
de la communauté française de la ville, de ses conditions de vie précaire.
L'ambassadeur a écouté les habitants qui ont détaillé leur quotidien sous les tirs de roquettes et les a assurés des efforts de la
France et d'autres pays de la communauté internationale pour favoriser un
cessez-le-feu rapide. Certes il ne s’agissait que d’un réconfort moral mais,
venant du plus haut représentant de la France, il pouvait atteindre les esprits
de ceux qui se sentaient abandonnés.
La réactivité de l’ambassadeur Christophe Bigot à tous les faits et
actes touchant la population israélienne est exceptionnelle. Parce qu’il
s’implique dans la vie de ses concitoyens en Israël, il a été en première ligne
pour assurer les parents de Guilad Shalit de la volonté de la France de tout
faire pour le libérer. Au cours de l’opération «pilier de défense», il
tient à partager au quotidien les
souffrances de civils innocents. Il peut ainsi transmettre, à certains fonctionnaires
froids du Quai d’Orsay, des images vécues des destructions et des malheurs pour
tenter de modifier la perception qu’ils ont des israéliens.
Israël a besoin d’amis qui le soutiennent dans les jours de peine
et de pleurs. Par ses qualités de globe-trotter infatigable, Christophe Bigot nous
réconcilie, certains jours, avec une administration française qui porte un
jugement déphasé sur la réalité politique israélienne. En fait c’est l’honneur
de la France qui s’exprime à travers les
déplacements risqués de l’ambassadeur de France.
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