ÉCONOMIE DE BAZAR
Par Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps
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Lorsque les conditions de
remboursement d'un emprunt mettent l'emprunteur dans l'impossibilité de payer
sa dette, cet emprunt peut être dénoncé et ses modalités de remboursement
modifiées. Or, il se trouve que, lors de la construction de l'Europe, on a
octroyé à des institutions financières privées le pouvoir de dicter leurs
modalités de remboursements d'emprunt au nom d'une nouvelle religion appelée «la mondialisation». Ce qui les rend juge
et partie.
Mondialisation
Or
la mondialisation n'est pas une loi universelle, comme la pesanteur ou le
théorème d’Archimède. Ce n'est qu'une règle économique, érigée par des
groupements financiers, afin d'optimiser le rendement des placements de leurs
finances. Donc, il ne faut pas considérer l'endettement comme quelque chose
répondant à une loi de la nature, indépendante de notre volonté, mais comme une
situation créée à dessein par un mécanisme artificiel.
Cependant,
pour revoir ces règles, il faut prendre en considération le rapport des forces.
Et, dans ce rapport de forces, chaque état, étant moins riche que ces
groupements financiers, n'a plus les moyens de proposer d'autres règles. La
seule préoccupation de chaque État est l'acceptation du prochain prêt, priant le
ciel pour une croissance aléatoire, à l'image d'un chamane invoquant la pluie.
Le «système» est clairement expliqué
sur ce lien [1].
Pendant que nos journalistes
polarisaient notre attention sur divers supposés printemps orientaux, ces mêmes
journalistes ont omis de nous informer qu'à un tout autre bout de la planète,
en Islande, les habitants ont décidé de rejeter tout ce système et ses
conséquences [2].
· Référendum
· démission du gouvernement
· nationalisation des banques
· cessation de paiement de la dette
· responsables de la crise en prison
· nouvelle constitution
Cessation de paiement
Cela
s'est passé en 2010 et aujourd'hui la croissance en Islande est de 3 %.
Et, ils ne payeront que ce qu'ils estiment devoir payer de leur dette et, de
surcroît, au rythme qu'il leur conviendra. Alors, rêvons un peu : Imaginons
que la France, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce, ainsi que tous les
pays européens, à l'endettement insurmontable, décident, EN MÊME TEMPS, de se
mettre en cessation de paiement de leur dette.
Geler
les dettes pendant 10 ans, (et les intérêts) afin de financer la reconstruction
d'une activité industrielle européenne viable, puis rembourser cette dette lors
du «retour à meilleure fortune». C'est
le principe de la cessation de paiement des entreprises. Sauf que :
· nous fixerons le délai à 10 ans, pas un syndic.
· nous remonterons les dettes au capital (les
créanciers deviennent associés temporaires)
· nous serons en position d’exiger de revoir les règles
d'un système qui nous été imposé.
Les
montants seront tels que ce sont les créanciers qui, sauf à perdre la totalité
de leurs actifs, n'auront pas d'autres options que de soutenir leurs associés à
retrouver un taux de croissance. De plus, il leur sera impossible de jouer «à la baisse» parce que c'est de leur
propre investissement qu'il s'agit. Si je gagne.... tu gagnes mais si je
perds......tu ne peux plus rien gagner.
Quant
à ceux qui refuseraient de nous vendre, ils iront vendre à des pays dont les
compétences, le savoir-faire et les facteurs de croissance seront supérieurs
aux nôtres. Ils ont juste à aller les trouver…pas bien loin…dans la banlieue de
Mars. Il semble qu’ils soient déjà en train de chercher car ils ont envoyé une
sonde sur Mars.
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