DES LOIS PROFANES POUR L’ISLAM
Par Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps
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Le peu
que je savais des religions se limitait aux différents messages qui avaient en
commun une incitation vers la fraternité et la paix. Ces incitations ne se
différenciaient que par leurs Livres Saints, leurs liturgies, leurs calendriers
et les tenues de leurs prêtres. Donc la Torah pour les juifs, la Bible pour les
chrétiens et le Coran pour les musulmans.
Ahadit
Depuis,
j'ai appris qu'en plus du Coran, il existait des Ahadiths. Le Coran désigne
tout ce qui a été entendu de la bouche même du Prophète alors que les Ahadîths
sont les dires, les actions qui auraient été rapportés par près de 50.000
compagnons et qui sont considérés comme des exemples à suivre par les musulmans.
Il en existe donc plusieurs milliers qui sont des «modes d'emploi» ou des «modes
d'application pratique» des lois du Coran.
Mon
propos n'est pas d'émettre d’opinion ou de critique sur ces écrits ; mon
propos concerne le fait que nombre de ces écrits sont liés à un mode de vie datant
de 15 siècles, et aux situations de conflit de cette période. Aujourd'hui, on
nous dit qu'un grand nombre de ces hadiths sont tombés en désuétude ou sont
caducs. Mais lesquels ?
Les
différents courants de l'islam semblent se déchirer à ce propos. Or, il
apparaît qu'un nombre important de ces «exemples
à suivre» est incompatible avec nos lois. Si les musulmans français ne
peuvent se prononcer sur ces «forclusions»,
il serait peut-être plus judicieux que nos lois déterminent précisément
lesquels de ces hadiths sont inapplicables en France ou en Europe.
En
politique, nous disposons d'un organisme chargé de donner son avis sur ce qui
est constitutionnel ou pas, et nous avons les moyens d'évaluer des
comportements prévisibles qui seraient en contradiction avec nos institutions,
nos lois et nos usages : il suffit de les lire. Pourquoi attendre le clash
et les sempiternelles accusations d'anti-islam et ne pas définir, d'ores et
déjà, ce qui n'a pas cours chez nous, à partir de ce qui est explicitement
notifié dans ces écrits ?
Commission de juristes
Une
commission œcuménique de juristes français, composée par moitié de musulmans, serait tout à fait capable, si on lui
en confiait la mission, de préciser lesquelles de ces Ahadiths ne sont pas adaptées
à notre droit. Ceux qui préféreraient se soumettre à des lois différentes
seraient alors informés des incompatibilités et seraient libres de choisir une
terre où leurs convictions seraient applicables.
Ce
serait un moyen simple de permettre aux français musulmans de se dégager de
ceux de leurs coreligionnaires qui attendent de représenter une majorité dans
des régions afin d'obtenir que ces Ahadiths se substituent à nos lois.... en
attendant la charia. Ce serait un moyen simple de proposer d'établir une base à
partir de laquelle un islam moderne pourrait se construire, s'intégrer à notre
quotidien, sans complaintes ni complexes, et ni défiances.
CFCM |
Aujourd'hui
les musulmans, par leurs disparités et leurs diversités, n'ont aucune
possibilité d'initier ce type d'action mais l’État français en a les moyens. Il
serait temps de comprendre qu’il appartient aux non-musulmans français d’ouvrir
une voie qui permette aux musulmans français de donner naissance à un islam de
France. Ce n'est qu'une question de courage politique.
Ouvrir
le chemin à l'instauration d'un islam européen, miscible dans nos démocraties
et épouillé de son séculaire obscurantisme, pourrait permettre la dynamisation
de notre très vieille Europe. Les musulmans français ont la chance de vivre en
France, car ils peuvent choisir d’y construire
un islam qui ne serait ni en contradiction avec Mahomet et ni en conflit avec
nos lois.
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