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samedi 13 octobre 2012

DES LOIS PROFANES POUR L’ISLAM Par Jean SMIA


DES LOIS PROFANES POUR L’ISLAM

Par Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps


Le peu que je savais des religions se limitait aux différents messages qui avaient en commun une incitation vers la fraternité et la paix. Ces incitations ne se différenciaient que par leurs Livres Saints, leurs liturgies, leurs calendriers et les tenues de leurs prêtres. Donc la Torah pour les juifs, la Bible pour les chrétiens et le Coran pour les musulmans.




Ahadit
Le Coran

Depuis, j'ai appris qu'en plus du Coran, il existait des Ahadiths. Le Coran désigne tout ce qui a été entendu de la bouche même du Prophète alors que les Ahadîths sont les dires, les actions qui auraient été rapportés par près de 50.000 compagnons et qui sont considérés comme des exemples à suivre par les musulmans. Il en existe donc plusieurs milliers qui sont des «modes d'emploi» ou des «modes d'application pratique» des lois du Coran.
Mon propos n'est pas d'émettre d’opinion ou de critique sur ces écrits ; mon propos concerne le fait que nombre de ces écrits sont liés à un mode de vie datant de 15 siècles, et aux situations de conflit de cette période. Aujourd'hui, on nous dit qu'un grand nombre de ces hadiths sont tombés en désuétude ou sont caducs. Mais lesquels ?
Les différents courants de l'islam semblent se déchirer à ce propos. Or, il apparaît qu'un nombre important de ces «exemples à suivre» est incompatible avec nos lois. Si les musulmans français ne peuvent se prononcer sur ces «forclusions», il serait peut-être plus judicieux que nos lois déterminent précisément lesquels de ces hadiths sont inapplicables en France ou en Europe.
En politique, nous disposons d'un organisme chargé de donner son avis sur ce qui est constitutionnel ou pas, et nous avons les moyens d'évaluer des comportements prévisibles qui seraient en contradiction avec nos institutions, nos lois et nos usages : il suffit de les lire. Pourquoi attendre le clash et les sempiternelles accusations d'anti-islam et ne pas définir, d'ores et déjà, ce qui n'a pas cours chez nous, à partir de ce qui est explicitement notifié dans ces écrits ?

Commission de juristes

Conseil Constitutionnel

Une commission œcuménique de juristes français, composée par moitié de  musulmans, serait tout à fait capable, si on lui en confiait la mission, de préciser lesquelles de ces Ahadiths ne sont pas adaptées à notre droit. Ceux qui préféreraient se soumettre à des lois différentes seraient alors informés des incompatibilités et seraient libres de choisir une terre où leurs convictions seraient applicables.
Ce serait un moyen simple de permettre aux français musulmans de se dégager de ceux de leurs coreligionnaires qui attendent de représenter une majorité dans des régions afin d'obtenir que ces Ahadiths se substituent à nos lois.... en attendant la charia. Ce serait un moyen simple de proposer d'établir une base à partir de laquelle un islam moderne pourrait se construire, s'intégrer à notre quotidien, sans complaintes ni complexes, et ni défiances.
CFCM

Aujourd'hui les musulmans, par leurs disparités et leurs diversités, n'ont aucune possibilité d'initier ce type d'action mais l’État français en a les moyens. Il serait temps de comprendre qu’il appartient aux non-musulmans français d’ouvrir une voie qui permette aux musulmans français de donner naissance à un islam de France. Ce n'est qu'une question de courage politique.
Ouvrir le chemin à l'instauration d'un islam européen, miscible dans nos démocraties et épouillé de son séculaire obscurantisme, pourrait permettre la dynamisation de notre très vieille Europe. Les musulmans français ont la chance de vivre en France, car ils peuvent choisir d’y construire un islam qui ne serait ni en contradiction avec Mahomet et ni en conflit avec nos lois.

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