L'Office de secours de l’ONU pour les
réfugiés de Palestine (UNRWA) veut rendre publics plusieurs millions de
documents sur les déplacés de 1948 et leurs descendants. Selon ses auteurs : «Le projet est
destiné à contribuer au traitement des traumatismes». En réalité, Il semble
que ce projet recouvre un tout autre objectif. Il est éminemment politique et
menaçant pour Israël. Les accords
d’Abraham ont rebattu les cartes au Moyen Orient et la question des réfugiés
n’est pas prioritaire. A l’heure où la guerre fait rage en Ukraine et où les
attentats se sont multipliés en Israël, cette question arrive soudainement sur
le devant de la scène. Or l’organisation est débordée par sa taille et son
budget insuffisant. En 1948, l’organisation avait pour mission de prendre en
charge les quelques 750.000 réfugiés inscrits sur ses listes. En 2021 ils sont
devenus près de 6 millions.
Dorothée Klaus |
Cette question est devenue d’une actualité
brûlante quand on a constaté l’inflation du nombre d’ayants droit, de
personnels embauchés. L’organisation est devenue une machine à embaucher, pour
ne pas dire une pompe à fric. Nombre de membres d’organisations, qui n’ont plus
rien à voir avec l’aide aux réfugiés historiques, l’ont infiltrée en raison de
la porosité de l’organisation. En conséquence, cette dernière a de fait des
liens directs ou indirects avec des organisations militantes, d’aucuns disent
terroristes.
Ce qu’on sait : 30 millions de documents
ont déjà été numérisés, mais environ 10 millions restent à numériser.
L'indexation et le classement des dossiers historiques n'ont jamais eu lieu.
Mme Klaus estime qu’il existe actuellement un climat politique dans lequel la
question des réfugiés est mise de côté. Il est d'autant plus important pour
l'UNRWA de sécuriser les documents de manière appropriée car, selon elle, des
efforts sont également en cours pour la dissoudre, en supposant que cela
résoudrait le problème des réfugiés. Elle espère que ces archives contribueront
à «faire prendre conscience de la situation des descendants des déplacés de
1948».
L'UNRWA est accusé d'entretenir le conflit
en attribuant au plus grand nombre le statut de réfugié. On peut donc imaginer
que la mise en ligne de ce projet, qui ne veut pas dire son vrai nom, sera plus
considéré comme un outil juridique et politique. Le but sera de créer pour tous
les inscrits un statut avec des droits, quand bien même on en est aujourd’hui à
la troisième, voire la quatrième génération.
Ce projet contribuera sans aucun doute à jeter de l’huile sur le feu en
provoquant nombre de contestations au sein de la population des camps.
Employés de l'UNRWA de Jordanie en grève suite à une réduction de salaire |
L’UNRWA qui est en permanence accusée de
gonfler le nombre de réfugiés, affirme que les chiffres seront basés sur des
documents historiques qui peuvent être vérifiés. On se demande aussi pourquoi elle
a attendu jusqu’à maintenant pour faire connaître son projet. Comme elle n'a
pas pris la peine d'ouvrir ses archives historiques depuis des décennies, cette
annonce provoque une levée de boucliers parmi les «refugiés» dont
certains se sont auto-instaurés «personne déplacées». Elle soulèvera des
problèmes réels parmi les diverses organisations militaro-politiques sous
couvert d’associations de bienfaisance ou religieuses, qui ont réussi au fil
des années à infiltrer l’organisation et à en tirer des avantages substantiels,
qui pourraient brutalement être remis en cause.
«Tous les chiffres seront basés sur des
documents historiques» dit-on. Si on lit entre les lignes, on comprend que toutes les données
seront basées sur des documents de l’UNWRA. Alors qu’attend-on réellement de ce
droit à l’information des réfugiés et de leurs descendants ? Pour
l’organisation, il est prévu que toute discussion au niveau politique sur «une
solution juste et durable» pour les réfugiés s'appuiera inévitablement sur
ces données. Cette précision confirme clairement que le but recherché est
d’imposer l’UNRWA comme interlocuteur politique légitimé par ses propres
archives. Ce qui pose un problème, car le simple fait de faire cette
déclaration prête à contestation. Israël pourrait tout aussi bien produire ses
propres archives. On entrerait alors dans un débat pseudo historique, archives
contre archives. Le débat pourrait durer quelques décennies de plus.
Carte des camps de l'UNRWA |
Ce projet actualise sous une forme
différente la question déjà mille fois posée du «Droit au retour». On
connaît la position d’Israël. Le pays ne peut en aucun cas accepter de se voir
imposer cette solution que l’on sait par avance totalement irréaliste. Cette
situation perdure depuis des décennies. Elle pourrait être résolue par un plan
d’ensemble avec tous les pays de la région comme parties prenantes. Les accords
d’Abraham pourraient être l’outil qui permettrait à terme de trouver une
solution. Il n’en reste pas moins qu’il est vain et contre-productif de
continuer à bétonner le statut de réfugié, à enseigner dans les écoles que
l’ennemi c’est Israël, que les Juifs seraient la cause de leur malheur.
Contrairement à cette thèse, Israël n’est
pas à l’origine de leur traumatisme et de leur souffrance transmise aux
générations actuelles. On veut changer le narratif de l’histoire, là est le
danger. Cette démarche relève du négationnisme. Ce sont les dirigeants arables
de l’époque qui sont à l‘origine de cet exode de 750.000 personnes alors que
l’ONU avait proposé un partage, refusé par les Arabes. On veut gommer la cause
de l’exode pour ne retenir que la situation ainsi crée.
Pour Mme Klaus, l'accès aux archives leur permettra de mieux faire face au traumatisme en question, transmis depuis l’exode de 1948. On apprend également qu’une petite équipe de 15 personnes à Beyrouth travaille déjà à compléter les arbres généalogiques et à fusionner les documents des personnes déplacées et de leurs descendants pour un village à la fois. Le projet est en marche. Israël doit être très attentif à cette initiative qui pourrait assez facilement déboucher sur un embrasement des camps qui viendrait ajouter des tensions aux tensions actuelles.
5 commentaires:
Arrêtons de considérer comme réfugiés les enfants, petits enfants de ces déplacés. Se sont le seul cas au monde où une telle assimilation est effectuées. Les personnes déplacées se comptent aujourd'hui par dizaines de milliers uniquement. Tous les descendants devraient être citoyens de leur pays d'accueil. Et question : quid des réfugiés juifs qui ont été chassés des pays arabes ? Poser cette question, c'est pointer sur une grave anomalie qui vise à submerger Israël de soit-disant réfugiés afin d'enlever à ce dernier son caractère juif. ALORS STOP !!!
Je suis ne de parents refugies. Je suis de double nationalite, francaise et israelienne, mais selon la definition du statut du refugie, je devrais etre considere comme etant, moi-meme, un refugie. Le seul "petit" problemeest que cette definition de l'UNRWA ne concerne que les Palestiniens non-juifs. Diantre, une organisation internationale antisemite?
L'UNRWA a ete cree par...les USA pour desequilibre l'Etat d'Israel, considere a l'poque comme etant une tete de pont communiste de l'URSS.
Alors, si on prend en compte la definition du refugie par une autre organisation de l'ONU qui s'occupe de plus de 100 millions de refugies dans le monde l'UNHCR, les refugies "palestimiens" sont seulement ceux nes avant et durant 1948. A eux on doit ajouter les residents juifs du Quartier Juif de Jerusalem, les residents du Goush Etzion, de Beth Arava, et d'Atarot eux aussi chasses de leurs residences. Et je ne ferais pas allusion aux centaines de millier de Juifs chasses de leurs presences mulmillenaire dans les pays musulmans.Tous ces refugies ont au moins 74 ans. Tous les autres pretendus "refugies" ne sont que par la fourberie de nos allies americains.
Cher Monsieur Kabi,
Si on y regarde de plus près, ce n'est pas nouveau d'autant que depuis des années, cette organisation est infiltrée par diverses organisations palestiniennes. Elle est noyautée et coopère nolens volens avec Hamas et autres. le statut tel qu'il existe s'applique à ceux qui ont quitté la Palestine de l'époque " et leurs descendants". Ce qui explique le quintuplemant. Il n'y a donc pas que les Etats Unis à mettre en cause, mais tous les contributeurs,, France comprise. Si on avait investit les milliards de dollars déjà utilisés depuis 1948 dans tel ou tel pays arabe dont la Jordanie qui peinerait à exister sans son banquier en titre, Washington, sous peuplé et disposant de tout l'espace necessaire, chacun d'eux serait logé, éduqué et instruit et au travail !
Le même concept pourrait s'appliquer à tous les Juifs forcés à quitter les pays arabes, à une différence près, aucun ne voudrait sans doute y retourner. Mais d'indemnisation point non plus. On voit la suite chaque jour. Mais la politique ne s'encombre d'aucune morale.
Cher Monsieur Moritz.
Pas d'objections sur les relations etre la morale et la politique. Le probleme, je pense, est ailleurs. L'existence meme de l'UNRWA dans sa structure actuelle, dans son ideologie, dans sa praxis perpetient le probleme israelo-arabe.En cclair, il faut fermer l'UNRWA. Israel pourrait en contre-partie fermer l'Organisation Sioniste Mondiale coquille vide et de sens et transparence.
Cher Monsieur Kabi, oui, mon article va dans ce sens. Mais le diable, comme toujours, est dans les détails. Dissoudre l'UNWRA ne peut être le point de départ. Ce doit être une decision qui anticipe ses conséquences. Quels que soient nos sentiments et nos opinions, il faut avoir des solutions en place qui permettront cette decision. A défaut, imaginez ce qui pourrait se passer avec ces six millions livrés à eux mêmes et à la propagandes des organisations palestiniennes, aux portes d'Israël ?
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