LES HÉSITATIONS DU HAMAS FACE AUX TROUBLES DE JÉRUSALEM
Par Jacques BENILLOUCHE
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Manifestation à Al-Aqsa |
Après que les forces spéciales israéliennes ont tué
trois membres du Jihad islamique à Jénine, les manifestants palestiniens ont
intensifié leurs attaques contre les forces israéliennes. Mais le Hamas a exigé
de ses factions de se retirer sur Gaza. Un haut responsable a déclaré que le
Hamas ne veut pas d'attaques menées contre Israël depuis Gaza à moins qu'il n'y
ait un consensus de la soi-disant salle des opérations conjointes des factions
palestiniennes.
Les fidèles à l'intérieur d'Al-Aqsa avaient stocké des pierres |
Le Hamas s'efforce de maintenir la trêve à Gaza
négociée par l'Égypte en mai 2021. Mais le chef du Jihad islamique, Ahmed
al-Mudallal, a cependant averti que si les forces israéliennes continuaient à
prendre d'assaut le camp de réfugiés de Jénine, elles devraient «se préparer
au pire de notre résistance». La trêve n’a pas tenu longtemps puisque le
djihad islamique a reconnu avoir lancé sur Israël des roquettes, le 18 avril, qui
ont été interceptées par le Dôme de fer. Cela a détruit le consensus de
cessez-le-feu. Les représailles ont été immédiates avec la première frappe aérienne
menée par Israël à Gaza après plus de trois mois de calme. Le cycle tirs de
roquettes/représailles a repris. Selon le porte-parole de l’armée «Des
avions de combat ont attaqué un certain nombre de cibles et détruit une usine
de production d'armes du Hamas. Israël considère le Hamas comme responsable de
tous les événements dans et depuis la bande». Il ne s’agit pas d’une
attaque d’envergure comme les précédentes, mais d'une action symbolique car les
autorités israéliennes sont convaincues que les tirs de Gaza ont été décidés localement
pas des dissidents djihadistes.
Malgré un système
d’alerte efficace, Israël ne peut accepter de voir sa population se terrer dans
les abris pour échapper à la mort. Passer la nuit dans un abri avec vieillards
et enfants angoissés, à l’occasion de la fête de Pessah, donne l’impression que
les autorités israéliennes semblent désarmées. Le gouvernement a plusieurs
choix mais il préfère celui qui fait le plus de bruit médiatique et qui marque
les esprits de la population, à savoir les représailles modérées de l’aviation
israélienne. Il est certain cependant que les tirs de missiles précèdent
toujours les représailles. Pourtant Tsahal peut tout détruire, les
appartements, les centres commerciaux et les hôtels, mais il limite ses frappes
sur des pierres, en prévenant au préalable la population gazaouie. Il lance ses
attaques pour ne viser que les sites militaires affiliés au Hamas.
Alors, rares sont les victimes arabes lors des frappes. Le Hamas n’a aucun intérêt à réchauffer le front sud mais, en gouvernant Gaza, il est tenu pour responsable même s’il est engagé dans une négociation de cessez-le-feu à long terme. Certaines factions armées agissent indépendamment du Hamas alors que des médiateurs de l’Égypte et du Qatar supervisent l'accord de cessez-le-feu.
Des membres de la police aux frontières chassent des jeunes Palestiniens, dans la Vieille Ville de Jérusalem |
Il est à craindre que
les partisans d’une solution radicale s’activent et que le Hamas soit contraint
à de la surenchère face à ses concurrents du Djihad islamique. Ce n’est
certainement pas sa stratégie car il recherche une crédibilité politique auprès
des instances internationales pour devenir une vraie entité politique et
réintégrer le concert des nations. C’était le but de son accord avec le Fatah s’il voulait continuer à exister après avoir été supplanté par le djihad islamique qui
s’affiche à présent comme le seul défenseur des Palestiniens.
Baha Abu Al-Ata |
Tsahal détient toutes
les informations sécuritaires pour frapper et pour éradiquer le Hamas. Le
Premier ministre Bennett et le ministre de la Défense Gantz semblent vouloir
laisser la diplomatie agir et réussir avant de laisser l’armée libre de ses
options : «Les personnes qui sont faibles devant le Hamas à Gaza pourraient
provoquer une vague d'horreur en Cisjordanie».
Mais un nouvel
élément diplomatique vient de s’interposer. La récente visite du président
israélien Isaac Herzog en Turquie est source d’inquiétude pour le Hamas, attaché
au soutien d’Ankara qui lui offre une base arrière politique et qui accueille
sur son territoire de hauts cadres du mouvement dont Salah al-Arouri. Entre le
soutien au Hamas et la coopération avec Israël, la Turquie semble pencher pour
la seconde option car elle est confrontée à l’effondrement de la livre turque
et à une crise économique domestique. Le président Erdogan s’est notamment dit
prêt à coopérer avec Israël sur un projet de gazoduc, auquel il s’était
autrefois opposé.
Aux yeux du Hamas, le soutien de la Turquie est trop important pour
risquer de le mettre en jeu par une nouvelle guerre avec Israël.
1 commentaire:
Il mr semble que tous les commentateurs israeliens ont une seule et meme conception: la resolution des probeles economiques palestiniens les calmeraient. Or quand on a vu les attaques des Arabes israeliens dont beaucoup, bien qu'inscrits aus Assurances Nationales baignent dans l'or. A mon humble avis, la raison des troubles actuels est la reponse palestinienne au rapprochement des Etats sunnites a Israel. Ces rapprochements porraient renvoyer les Palestmniens soit a obtenir les nationalites arabes, soit, pire pour Israel. demander la nationalite israelienne et abandonner le reve d'un Etat palestinien.
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