LA LISTE ARABE UNIE RATE ENCORE UNE OCCASION
Par Jacques BENILLOUCHE
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Contretemps
Meeting de la liste arabe |
À une immense majorité, 80
contre 13, les députés de la Knesset ont voté pour la normalisation qui ne peut
apporter que la paix et la réussite dans un monde de guerre et de conflits,
même si l’on peut avoir des doutes sur la finalité du projet. Les Arabes ont
été les seuls à s’opposer, à la Knesset, à une avancée politique importante.
Sous prétexte que «cette approche
garantit la poursuite du conflit, des souffrances et des effusions de sang»,
les députés arabes ont voté contre la volonté historique. Ils se sont
distingués en n’étant pas Israéliens mais en étant Palestiniens avant tout. Ils
ne comprennent pas que cette opposition systématique engendre la haine et la
désolation dans leurs villages. Ils sont censés représenter l’État d’Israël
mais ils agissent comme des supplétifs palestiniens, n’ayant aucune autonomie,
aucune indépendance d’esprit et aucun pouvoir original de décision.
Les députés arabes émargent pourtant
au budget d’Israël et ils bénéficient de tous les avantages matériels et
financiers liés à leur fonction. Ils qualifient l'accord de normalisation de «trahison arabe et de coup de poignard dans
le dos», arguant qu'il viole une position panarabe de longue date selon
laquelle Israël ne pourrait normaliser ses relations qu'en échange de terres. Mais
ils occultent les avantages que peut en tirer l’État d’Israël. Qui sont-ils
pour critiquer ceux qui les ont longtemps défendus et financés et qui ont été
lassés par leur intransigeance ?
Ils restent sur une attitude stérile : «le remplacement du principe de la terre
contre la paix par la vision trompeuse de Netanyahou de la paix pour la paix
entraînera un désastre pour le pays et tous ses habitants. Cette approche
garantit la poursuite du conflit, des souffrances et des effusions de sang». Ils
se grandiraient à mettre leurs convictions en accord avec leurs actes en ne
participant pas à un État dont ils renient les fondements.
Ayman Odeh |
Le président de la liste arabe,
Ayman Odeh estime que «le seul accord qui
apporterait la paix et la prospérité dans la région serait un accord de paix
créant un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël. L'accord signé
aujourd'hui fait partie de la vision dangereuse de Trump qui perpétuera le
régime militaire sur des millions de Palestiniens, les colonies et les avant-postes».
Que fait-il en Israël alors que sa place est donc aux côtés de ses frères
palestiniens et de Mahmoud Abbas en particulier. Il n’a pas compris qu’il
aurait été un excellent pont entre les deux communautés pour sortir de ce refus
systématique de s’asseoir à une table de négociation. De nombreux Israéliens
sont partisans de la création d’une entité
palestinienne car ils veulent vivre dans un État juif faute de quoi
nombreux seraient ceux qui iraient rejoindre le pays de leur naissance. Mais sa position les poussent à être passifs.
La politique de la chaise vide qui
dure depuis 1948 a joué en défaveur de ceux qui voient jour après jour leur
espace se réduire parce qu’ils laissent le champ libre à l’extrême-droite
israélienne. Ils se sont appuyés sur l’existence éventuelle de clauses secrètes
pour s’opposer au vote mais ces clauses ne les concernent pas directement. Selon
le député Moshé Yaalon, elles comprennent «une
annexe secrète sur les armes avancées destinées aux Émirats qui pourraient
avoir un impact critique sur l'avantage militaire stratégique d'Israël dans la
région». Netanyahou a réfuté cette hypothèse en affirmant que l'accord avec
Abu Dhabi ne contenait «aucune annexe
secrète ni aucun programme caché».
Gantz et Yaalon |
Plus les Arabes persistent dans leur entêtement à se considérer avant tout comme palestiniens et moins ils obtiennent des avancées sociales. Certes, les accords de normalisation ne mentionnent ni un État palestinien ni une solution à deux États, mais les députés arabes israéliens ont déjà leur État sauf à renier son existence et à refuser d’être présents dans les travées de la Knesset lors de l’hymne national israélien. Ce paradoxe détruit tout espoir de voir la communauté arabe insérée politiquement alors qu’elle participe déjà grandement à la vie économique du pays : médecins, pharmaciens, infirmiers, promoteurs immobiliers et commerçants.
À
chaque refus politique arabe, le gouvernement israélien répond par une mise en
chantier de nouveaux logements en Cisjordanie qui se rétrécit de jour en jour
au point qu’un État croupion ne peut y avoir une existence concrète.
Plan Lieberman |
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