Israël élections avril 2019
RADIOJ - REGARD SUR LES ÉLECTIONS ISRAÉLIENNES
Les primaires du LIKOUD
Une émission de Dov ZERAH
avec Jacques BENILLOUCHE
Les primaires du Likoud ont eu lieu le mardi 5 février. Les résultats incitent à quelques remarques générales. Les grognards de Netanyahou, les inconditionnels, toujours prêts à le défendre contre la police et les juges, ont perdu du terrain et parfois même totalement éliminés à des places au-delà de la 30°. Pour eux il s’agit d’une véritable ingratitude. En revanche ses rivaux Israël Katz et Gideon Saar sont en tête et se préparent à prendre la relève le cas échéant. Le grand fidèle Guilad Erdan a réussi la performance de se hisser à la 4° place. En fait, Netanyahou va vivre au sein du Likoud une sorte de cohabitation à la française avec des rivalités exprimées au grand jour.
L'intégrale de l'émission
Quand il dirigeait le secrétariat du
Likoud Katz avait voulu mettre Netanyahou à l’écart en sapant son pouvoir en modifiant les règles
pour l’empêcher de nommer les cadres du parti et de décider des budgets
internes. Netanyahou lui a alors laisser le choix entre retirer ce texte ou
démissionner. Katz préféra le portefeuille des transports et rentra dans le
rang car il n’était pas homme à envisager un putsch contre son chef. Il était
trop légaliste et surtout peu courageux. Aujourd’hui il occupe la première
place dans le parti dans une sorte de revanche.
Gideon Saar avait atteint la première
place aux élections de 2013 après avoir occupé les postes prestigieux de
ministre de l’Éducation et de l’Intérieur mais il avait été bridé par
Netanyahou. Alors en septembre 2014, il avait en pleine gloire décidé de
quitter le parti pour 30 mois sabbatiques. Il est revenu au parti le 3 Avril
2017 pour se préparer aux primaires. Netanyahou atout fait pour lui interdire
ces primaires sous l’accusation fausse qu’il avait l’intention de planifier un
putsch au sein au parti pour le déloger du poste du Premier ministre.
Cette
liste des primaires comporte plusieurs lacunes. D’ailleurs les militants
historiques ne reconnaissent plus le Likoud de Menahem Begin parce que le parti
a pris un virage idéologique en éliminant plusieurs figures historiques, Benny
Begin. Ces militants accusent leur parti qui était nationaliste, libéral et
laïc de flirter avec l’extrême droite et les religieux.
Il y a
à peine 3 femmes dans les 21 premières places, neuf dans les 40 premières.
Alors la parité est à l’image des partis orthodoxes. Les minorités ne sont pas
représentées puisque le seul député druze et ministre Ayoub Kara a été éliminé.
Le Likoud, incarnait jadis la revanche
des classes moyennes séfarades contre l’élite ashkénaze de gauche, ce qui a
permis à Begin de renverser les travaillistes en 1977. Or sur les 17 premiers
candidats on trouve 13 Ashkénazes.
Miki Zohar, de père marocain et de mère tunisienne, risque son poste à la 29° place.
Si David Amsalem est 18° et David Bitan est en danger à la 25° place.
Quant aux francophones, ils sont
inexistants. Il existe ce qu’on appelle la "protectia" car certains candidats
francophones n’ont pas été retenus parce qu’ils n’avaient pas 16 mois
d’inscription alors que Yoav Galant, transfuge de Koulanou, a eu droit
immédiatement à une place dans la liste.
Netanyahou qui était certes entourés de quelques militants peu
recommandables mais dévoués, n'a plus son cordon sanitaire efficace qui le
protégeait. Mais les résultats des primaires ont été tellement décriés par ceux
qui ont été écartés que des soupçons de fraude ont été soulevés par des
candidats dans plusieurs villes, poussant le premier ministre à exiger un
contrôle général des élections et un recomptage des voix.
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