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mardi 29 mars 2022

Sissi, une chance pour l'Egypte (et la région) par Albert NACCACHE

 


SISSI, UNE CHANCE POUR L’ÉGYPTE (ET LA RÉGION)


Chronique d’un papy flingueur Albert NACCACHE


 

Le Caire


Depuis son accès au pouvoir en 2014, le président Sissi a mené un parcours exemplaire. L’Égypte s’est classée troisième dans la liste Forbes des plus grandes économies de la région arabe avec une valeur totale du PIB qui devrait passer à 394,3 milliards de dollars en 2021, contre 361,8 milliards de dollars enregistrés en 2020. Seuls l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis la précèdent dans ce classement


Ménagères au Caire
Réussite économique

Le FMI a revu à la hausse ses prévisions de croissance en Égypte. Une bonne gestion des répercussions de la crise de la pandémie est à l’origine de cette bonne performance. Le nouveau Canal de Suez et sa zone économique ont connu un développement sans précédent au cours des 6 dernières années. Les entreprises de Venture Lab à l’Université américaine du Caire (AUC), qui vise à encourager les incubateurs d’entreprises dans les universités et le secteur privé, ont créé plus de 10.000 emplois et réalisé plus de 50 millions de dollars de profit. Et les ménagères peuvent remplir leur panier sans problème.

La nouvelle Capitale

La Nouvelle Capitale administrative

Située à 45 km au nord-est du Caire, la nouvelle Capitale administrative représente un nouveau projet civilisationnel pour l’État. Elle est construite sur le modèle de Dubaï mais avec un aménagement de parc verdoyants. Elle sera construite sur 730 km2, une superficie, plus grande que Singapour. Les travaux de construction seront répartis sur plusieurs phases. La première phase couvre environ 250 km2. Sa capacité résidentielle sera de 6 millions d’habitants afin de réduire le surpeuplement du Caire. Le transfert des ministères au quartier gouvernemental entièrement numérisé, vise à instaurer un système intelligent, contribuant à un changement qualitatif dans la méthode et les mécanismes de travail au sein du gouvernement et de ses agences.

La mosquée Misr surplombe la Nouvelle capitale


En janvier 2019, le président égyptien Abdul Fattah al-Sissi a ouvert une immense mosquée dans la Nouvelle Capitale ainsi qu’une nouvelle cathédrale pour l'église copte orthodoxe.

La Cathédrale de la Nativité du Christ, un véritable chef d'oeuvre architectural

Par ailleurs «un comité du cabinet chargé de légaliser le statut des églises sans licence en Égypte a approuvé la légalisation de 63 églises et bâtiments de service chrétiens qui fonctionnaient sans permis, a annoncé le cabinet dans un communiqué. Selon la déclaration du cabinet égyptien sur cette décision, il s’agit du 21e lot d’approbations, et il porte à 2.021 sur 3.730, le nombre total d’églises et de bâtiments de service qui ont obtenu un statut légal jusqu’à présent depuis 2017. En 2016, le Parlement égyptien avait approuvé une loi attendue de longue date qui réglemente la construction et la rénovation des églises et annule une loi d’interdiction datant de l’ère ottomane. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait apporté son soutien verbal à la communauté chrétienne, et il a tenu promesse. Il intervient chaque fois que des incidents anti-chrétiens se produisent. En mars 2021, son gouvernement a approuvé l’introduction d’un enseignement sur le christianisme et le judaïsme dans le cadre de l’éducation religieuse dans les écoles, afin de promouvoir la tolérance et la compréhension religieuses».[1]

Inauguration de la Cathédrale

L’ouverture de la nouvelle cathédrale était un geste symbolique à un moment où les attaques contre la minorité copte (10%) se multipliaient. Le président est photographié à droite lors de l'inauguration aux côtés du pape copte Tawadros II.

Défense : Une force de dissuasion

L'Octogone

        L’Octogone, centre de commandement stratégique du ministère de la Défense est l’un des joyaux de la Nouvelle Capitale, doté de moyens technologiques les plus modernes, est un symbole de puissance et de leadership. L’Égypte a renforcé ses capacités militaires en vue de constituer une force de dissuasion, avec un programme ambitieux de diversification des sources d’armement. Cette réorientation a commencé en mars 2014 par la conclusion d’un accord d’achat de 4 corvettes Gowind françaises, suivi en février 2015 par l’importante commande de 24 chasseurs Rafale, puis de deux porte-hélicoptères Mistral en septembre de la même année. Une nouvelle commande de 30 Rafale a été signée en mai 2021, portant le total à 54 chasseurs, ce qui en fait la deuxième plus grande flotte de Rafale au monde après la France.

        Le programme s’est poursuivi avec l’achat d’armement russe. Cela a commencé fin 2015 par la commande de 46 avions de combat MiG-29M2, de 50 hélicoptères d’attaque Ka-52 et de systèmes de missiles antibalistiques Antey-2500. Le Caire a également signé en octobre 2018 un accord de 2 milliards de dollars pour l’acquisition de 24 chasseurs avancés Sukhoi-35. Dans le cadre de son alliance stratégique avec les États-Unis, l’Égypte va obtenir des F-15 Eagle.

F15

La nouvelle politique étrangère de l’Egypte

«Depuis la chute des Frères musulmans en 2013, la diplomatie de l’Égypte a pris de nouvelles orientations en phase avec les évolutions régionales et loin des choix sectaires de la confrérie. L’instabilité sécuritaire dans le monde arabe à la suite des révoltes populaires de 2011 a exposé l’Égypte à de nouveaux types de menaces pour sa sécurité et ses intérêts nationaux, notamment la guerre civile en Libye, le conflit au Yémen, la concurrence énergétique en Méditerranée orientale, la transition politique au Soudan et le litige avec l’Éthiopie sur le partage des eaux du Nil. Ces menaces ont induit l’Égypte à développer une action extérieure plus active, soutenue pendant les dernières années par une assurance retrouvée grâce à une amélioration progressive de son économie. Cet assainissement économique et les investissements importants dans le développement urbain et l’économie verte ont relativement bien protégé l’Égypte pendant la pandémie de coronavirus».[2]

Stabilité, paix et développement. Tels sont les trois principes-clés sur lesquels se fonde l’action de la diplomatie égyptienne qui vient de célébrer son centenaire le 15 mars. L’Égypte est au cœur des équilibres régionaux en s’investissant dans la paix en Libye, elle retrouve son rôle de premier dans la région. En octobre 2020, le Caire joue un rôle pivot dans deux affaires-clés : la conclusion d’un cessez-le-feu en Libye et celle d’un accord historique entre le gouvernement soudanais et des groupes rebelles à Juba, au Soudan du Sud. C’est la lune de miel entre les présidents Sissi et Kaïs Saïed. Sissi se rapproche aussi d’Alger.

Le partenariat économique franco-égyptien est stratégique avec le financement d’un certain nombre de projets importants, à hauteur de 3,8 milliards d’euros. C’est un financement élevé faisant de l’Égypte la première exposition financière du Trésor public français. Le secteur du transport, en particulier le métro, a eu la part du lion du nouveau paquet de financement français.

 

Bennett-Sissi


Le Premier ministre Naftali Bennett est actuellement en visite diplomatique en Égypte, au cours de laquelle il a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il s’agit de la deuxième visite de Bennett en Égypte au cours des six derniers mois. Israël et l’Égypte se sont mis d’accord sur l’expansion des vols directs entre Israël et l’Égypte, dans le cadre de laquelle une nouvelle route sera inaugurée de l’aéroport Ben Gourion à la ville de Sharm el-Sheikh. M. Bennett a déclaré qu’il s’agissait d’une autre «étape dans le réchauffement de l’accord de paix entre Israël et l’Égypte».

Des scènes inimaginables hier s'enchaînent aujourd’hui comme si de rien n’était. Face à la nouvelle donne ouverte par les accords d'Abraham, le Moyen-Orient poursuit sa reconfiguration géopolitique à la vitesse grand V. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, se sont rendus lundi en Égypte pour une rencontre tripartite avec le président Abdel Fattah al-Sissi. Les dirigeants d’Israël, d’Égypte et des Émirats ont discuté de la création d’une défense aérienne commune contre la menace d’attaques de missiles balistiques et de drones en provenance d’Iran.

Ben Zayed-Sissi-Bennett


« Dictature égyptienne »

Mais voilà c’est compter sans les islamo-gauchistes français qui dénoncent «La collaboration honteuse» de la France avec la «dictature égyptienne». Sissi, est un «Pinochet arabe» que la France devrait avoir honte d'accueillir pour l’islamiste Nabil Ennasri. Après une intense campagne menée par Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), Amnesty International, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme, Human Rights Watch et son épouse française, Céline Lebrun-Shaath, l’activiste égypto-palestinien, Nabil Shaath co-fondateur du «Mouvement de boycott d’Israël BDS» a été expulsé par l’Égypte vers la France. À son arrivée à Paris, il a assuré vouloir «poursuivre son combat » (interdit en France). Interviewé par Mediapart, il prévient : «L’Égypte est au bord de l’explosion».

Mais qui aide le plus les Palestiniens Shaath ou Sissi ?

Mai 2021, la médiation égyptienne réussit à parvenir à un accord de cessez-le-feu entre les factions palestiniennes et Israël. L’Égypte a plusieurs fois tenté de conclure un accord de réconciliation entre les frères ennemis du Fatah et du Hamas… en vain. Les habitants de Gaza disposent d’un passage vers l’Égypte et gèrent leurs affaires comme ils l’entendent. L’Égypte construit 3 villes résidentielles avec plus de 3.000 logements dans le nord, le centre et le sud de Gaza pour accueillir 300.000 personnes.

 

[1] Source : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

[2] Hicham Mourad Al Ahram Hebdo  16 mars 2022

 

 

1 commentaire:

Naccache Albert a dit…


Mar
26
L’Égypte participera à une rencontre diplomatique « historique » en Israël
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, participera à une rencontre « historique » à partir de dimanche en Israël avec ses homologues américain, émirati, marocain et bahreïni, a indiqué samedi à l’AFP un responsable israélien sous couvert d’anonymat.

La rencontre, qualifiée vendredi d’« historique » par le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid, est organisée à l’occasion de la visite en Israël du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, attendu samedi soir.

Les six diplomates se retrouveront dimanche après-midi dans la ville de Sde Boker, dans le désert du Néguev (sud), a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.

Une série de discussions auront également lieu lundi, suivies de déclarations des ministres, a-t-il précisé.