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dimanche 10 novembre 2019

Chute du mur et petites leçons de l'Histoire par Maxime TANDONNET



CHUTE DU MUR ET PETITES LEÇONS DE L’HISTOIRE

Par Maxime TANDONNET

            

          Trente ans déjà : la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, fut pour notre génération une immense bouffée d’espérance. Elle annonçait la fin de la guerre froide, du partage du monde entre deux blocs qui se haïssaient, le communisme et le capitaliste, et surtout le début de la fin du système totalitaire. Un symbole du déchirement de l’Europe et des pires atrocités du régime soviétique, nourri de toutes les barbaries du XXe siècle, tombait sous nos yeux.



            Remember ! Gedenke ! Recuerda ! Souviens-toi ! Une immense vague d’euphorie submergeait notre jeunesse. Une ère nouvelle de paix, d’allégresse, de liberté et de bonheur venait de s’ouvrir. Et puis, nul ne voyait venir le 11 septembre 2001, la destruction de l’État irakien par les US, le chaos au Moyen-Orient, la crise migratoire européenne, l’essor de l’islamisme radical, le massacre de 260 personnes en France… La confiance dans l’avènement d’un monde meilleur laissait place au retour de la terreur sous d’autres formes.
            Toutes les vagues d’enthousiasme collectif charrient leur dose de malheur et de désespoir. La Révolution de 1789, les Droits de l’homme, la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 célébrant le bonheur d’un peuple rassemblé, débouchent sur la Terreur, la loi des Suspects, la guillotine et l’holocauste vendéen, puis les guerres napoléoniennes. La Victoire du 11 novembre 1918 : une Nation qui s’enivre de gloire et de bonheur, juste 22 ans avant la pire débâcle militaire de son histoire et quatre années d’asservissement.
            Les technologies, les idéologies, les sociétés et leurs valeurs, les modes de vie, les régimes politiques et les rapports de force se transforment en permanence. Mais les hommes, prisonniers de leurs passions, restent toujours exactement les mêmes. L’humanité porte en elle-même un potentiel constant de folie et de violence. Après le flux vient le reflux et les événements s’enchaînent dans le plus grand chaos. Tout enchantement appelle un désenchantement proportionnel. Cela n’est en aucun cas du «pessimisme» (comme je ne cesse de le répéter à mes amis) mais le simple fruit d’un constat, un sombre réalisme.

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