LES PALESTINIENS NE CONTRÔLENT PLUS LEURS JEUNES
Par Jacques BENILLOUCHE
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À
l’exception de quelques contestations symboliques de la part de la Jordanie, il
est vrai directement impliquée dans la gestion du Mont du Temple, les pays
arabes ont peu réagi aux événements d’Al Aqsa. Ils donnent l’impression de
s’être désengagés de la cause palestinienne car ils n’arrivent pas à persuader
les deux clans, Fatah et Hamas, de cesser leurs luttes intestines. Ils ont déjà
suffisamment de problèmes chez eux pour sepermettre de les aider à trouver un accord
consensuel.
Entèrement de Zakaria al-Jawadah |
Pourtant
cette crise d’Al-Aqsa a été relativement la moins aiguë dans les relations tumultueuses israélo-jordaniennes mais elle a été à l’origine de faits inédits
et exceptionnels qui ont marqué l’événement. Pour la première fois depuis
1969, les autorités israéliennes ont interdit les prières du vendredi à la
mosquée. Elles n'avaient jamais pris de mesures aussi draconiennes contre des fidèles qui
acceptaient pourtant toutes les restrictions imposées. De leur côté, les Arabes
ont pris la décision unique de boycotter la moquée. Enfin, il faut noter que l’entrée
en scène des Arabes israéliens, et non seulement palestiniens, est une première.
Mais contrairement aux autres crises qui avaient soulevé les masses dans les
pays arabes, les Palestiniens constatent aujourd’hui qu’ils sont seuls à la
pointe du combat de Jérusalem. Ils sont abandonnés par la rue arabe et par les
gouvernements, lassés d’avoir à interférer dans le conflit interminable, sans
entrevoir de résultats tangibles.
Un
jeune Jordanien de 17 ans, Zakaria al-Jawadah, a été tué par un garde israélien
de l’Ambassade à Aman. Son père a exigé du roi Abdallah, sans être entendu
d’ailleurs, que «le garde soit puni» et que les vidéos de
l’incident soient diffusées pour connaître le vrai déroulement des faits. Mais
les vidéos sont la propriété de l’ambassade qui s’appuie sur son immunité pour refuser.
D’ailleurs, Israël n’a jamais autorisé une tierce partie à enquêter à sa place,
surtout lorsqu’il y a un risque de mettre en cause un de ses ressortissants. Bashir al-Khasawna, ministre d’État jordanien
en charge des Affaires juridiques, a justifié la situation : «Le
tireur israélien bénéficiait d’une immunité diplomatique et nous ne sommes pas
autorisés à enquêter, en vertu d’un accord international. Mais nous avons
insisté pour écouter son témoignage».
Le
garde de l’ambassade n’a pas attendu pour être rapatrié en Israël après
l’intervention personnelle du chef du Shabak (Sécurité intérieure) qui a fait
le déplacement en Jordanie. Cet incident n’est pas le premier à Aman mais il ne
peut pas être comparé à l’opération du Mossad de 1997, contre le chef du Hamas
Khaled Mechaal, qui avait eu des conséquences autrement plus pénalisantes. Le
roi Hussein avait alors exigé de Netanyahou, déjà au pouvoir, d’une part
l’antidote du poison qui avait été injecté dans l’oreille de Mechaal, sous
peine de dénoncer le traité de paix entre les deux pays et d’autre part, la
libération du chef spirituel du Hamas, Ahmed Yassine, ainsi que d’autres prisonniers
en Israël. Bill Clinton était intervenu lui-même en médiateur. Israël avait
payé un prix très élevé pour cette opération ratée.
À
la réflexion, il s’avère que la question des portiques et des caméras de
sécurité était un alibi car ces solutions sécuritaires existent dans le monde
entier, et même à l’entrée de la Mecque. Mais les Arabes en avaient fait une
question de principe parce que, selon eux, ces mesures portaient atteinte à leur
souveraineté sur les lieux saints. Les Palestiniens prétendent que leur
souveraineté a déjà été grignotée puisque 2.000 habitants juifs se sont
installés à Jérusalem-Est et que 14.500 permis de résidence ont été révoqués
depuis 1967.
La
situation de Mahmoud Abbas est complexe car contrairement aux deux autres
Intifada, déclenchées et organisées par les forces du Fatah alors que le Hamas
n’existait pas encore, il ne peut favoriser une troisième Intifada qui risque
de balayer son régime corrompu. Il a besoin de contrôler la situation pour
éviter d’être débordé par les militants du Hamas qui profitent de susciter des
troubles pour prendre le pouvoir en Cisjordanie. Donc Abbas est contraint de
temporiser.
Les
Palestiniens ont constaté qu’ils ne peuvent rien attendre des autres pays
arabes. Les Saoudiens ont décidé depuis longtemps de jouer la carte israélienne
pour se prémunir du danger iranien. Seul Erdogan a fait quelques déclarations timides
pour exiger l’accès libre à Al-Aqsa sans proférer de menace comme à son
habitude. Le Président égyptien n’a pas réagi officiellement tant il subit le terrorisme au nord du Sinaï. Les autres pays arabes se
comportent en observateurs, presque désintéressés d’une question qui les
dépassent.
Mais
un fait nouveau est intervenu qui doit inquiéter le gouvernement israélien. Le
problème d’Al-Aqsa a fédéré les jeunes du Hamas et du Fatah dans une même
cause. Ils ont oublié leurs rivalités
pour combattre la police israélienne. Là où les dirigeants ont échoué pour
créer les conditions de la réconciliation, les jeunes ont réussi à trouver un
terrain d’entente qui risque d’envenimer la situation avec Israël. Les jeunes militants des deux organisations ont constitué un mouvement large pour englober
toutes les factions palestiniennes afin qu’elles soient plus efficaces et plus
performantes.
Moustapha Barghouti |
Les
dirigeants palestiniens, qui manquent de charisme, sont débordés par les jeunes, même s’ils tentent de prendre le train en marche à l’instar de Moustapha
Barghouti : «Nous sommes au seuil d’un grand changement. Ce qui se passe
aujourd’hui n’est pas aléatoire ou passager. Ce pourrait être le début d’une
troisième intifada différente des autres. Ce que cela comporte d’unique, c’est
qu’il ne s’agit pas d’actes individuels, mais d’un mouvement populaire capable
d’attirer un grand nombre de personnes. Cet élan populaire pourrait recharger
les batteries du peuple palestinien. Cela pourrait prendre du temps, mais nous
sommes sur la bonne voie. Ce mouvement surpassera l’Autorité palestinienne. Ils
ne savent même pas qu’elle existe. Cela entraînera un changement de leadership».
L’Autorité
palestinienne est hors-jeu ; elle ne contrôle plus ses jeunes qui veulent
en découdre pour changer de gouvernance par la violence. Ils ont compris que le
pouvoir palestinien est faible et ils sont à la recherche d’un homme fort qui
pourrait changer leur destin. Dans l’attente, il faut s’attendre à des développements
dramatiques contre les forces de sécurité israéliennes. La violence se répand
crescendo alors que toutes les demandes arabes ont été satisfaites et que le
gouvernement de Netanyahou a reculé.
Israël
doit analyser la situation actuelle parce que la nouvelle génération
palestinienne tente de prendre les commandes d’un régime sans leadership réel. Mahmoud Abbas, à la tête d'un régime sclérosé et corrompu, n’a plus ni autorité politique et ni
autorité morale. Les dirigeants palestiniens ont tout raté alors que leur cause
était devenue internationale, voire mondiale. D’ailleurs, ils n’ont pas su
empêcher que les dirigeants arabes abandonnent leur cause. Ils ne sont occupés
que de leurs intérêts personnels pour s’enrichir sur le dos de leur peuple, sans
que celui-ci ne voit le début d’une solution. Au lieu d’améliorer le sort
économique de leur peuple, ils ont gaspillé l’argent et perverti les idées mêmes qui avaient fait les Printemps arabes.
L’éveil
des jeunes populations palestiniennes était prévisible car elles ne peuvent
subir longtemps, sans réagir, les conséquences de l’incurie de leur
gouvernement. Mais le risque évident est qu’elles reportent sur Israël leurs
déceptions en se lançant dans des aventures terroristes sans lendemain. Le
problème des portiques est devenu un alibi car on ne comprend pas que les
affrontements se poursuivent de manière de plus en plus violente. Les jeunes,
sans chef désigné, veulent en fait en découdre à la fois avec Israël et surtout
avec l’Autorité palestinienne qui a perdu toute crédibilité.
D'ailleurs des informations persistantes précisent que Mohamed Dahlan et le Hamas, les ennemis d'hier, sont en pleine discussion pour trouver le moyen d'inytervenir. Le Hamas ne cesse d'envenimer la situation à distance en organisant une parade à Gaza pour encourager les jeunes de Cisjordanie et pour jeter de l'huile sur le feu afin de détourner le regard des Gazaouis sur leur situation réelle. Israël ne peut accepter que les heurts sur le Mont du Temple se poursuivent ; les menaces sont claires. Mais il ne connait pas les chefs qui agissent dans l'ombre. Alors il faut souvent improviser en se posant la question légitime de comprendre comment nous en sommes arrivés là. La situation, qui a déjà explosé, peut s’étendre au-delà du prévisible. Mais ce n'est pas en appliquant la peine de mort à un assassin qui le mérite que l'on rétabliera le calme dans une rue que les Palestiniens ont abandonné à leurs jeunes.
D'ailleurs des informations persistantes précisent que Mohamed Dahlan et le Hamas, les ennemis d'hier, sont en pleine discussion pour trouver le moyen d'inytervenir. Le Hamas ne cesse d'envenimer la situation à distance en organisant une parade à Gaza pour encourager les jeunes de Cisjordanie et pour jeter de l'huile sur le feu afin de détourner le regard des Gazaouis sur leur situation réelle. Israël ne peut accepter que les heurts sur le Mont du Temple se poursuivent ; les menaces sont claires. Mais il ne connait pas les chefs qui agissent dans l'ombre. Alors il faut souvent improviser en se posant la question légitime de comprendre comment nous en sommes arrivés là. La situation, qui a déjà explosé, peut s’étendre au-delà du prévisible. Mais ce n'est pas en appliquant la peine de mort à un assassin qui le mérite que l'on rétabliera le calme dans une rue que les Palestiniens ont abandonné à leurs jeunes.
6 commentaires:
Maigre consolation sans doute, mais on peut deviner ce qu'il en aurait été si cela n'avait pas été le cas : "La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a décidé mercredi de maintenir le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, sur la liste des organisations terroristes de l'UE."
Jacques Benillouche met en évidence un fait qui doit être pris en compte par les Israéliens : le Fatah et le Hamas sont débordés par les Jeunes.
Ces Jeunes, profitant de l'Affaire des Portiques, veulent en découdre avec les Israéliens. Difficile, pour Israël, de négocier avec des Dirigeants Palestiniens débordé par leur Jeunesse.
Celle-ci se désespère aussi du manque de considération des Dirigeants Palestiniens qui s'occupent plus d’eux-mêmes que du Peuple.
Pour finir son Article, Jacques Benillouche écrit : "Mais ce n'est pas en appliquant la peine de mort à un assassin qui le mérite que l'on rétablira le calme dans une rue que les Palestiniens ont abandonné à leurs jeunes". Cette conclusion rejoint la mienne sur un point : exécuter un terroriste palestinien en fera un "martyr" que les Jeunes voudront venger.
c'est toujours la même histoire, toutes ces familles arabes qui ont 10 à 15 gosses par femmes ne trouveront pas un travail correct...et donc manifester avec violence contre Israel est leur seul passe temps... suicidaire ...
Je pense que l'armée américaine devra intervenir pour faire évacuer le trop plein vers la Jordanie, je ne vois pas d'autres solutions..
Israel doit aller de la méditerranée jusqu'aux rives du Jourdain et Jérusalem sa capitale..c'est notre histoire, elle n'est pas négociable depuis la Shoah !
En supprimant, l'Islam, le Judaïsme, les Lieux saints, l'Autorité Palestinienne, le Hamas et le gouvernement israélien, on pourrait trouver la solution à ce problème et occuper le pays de nos ancêtres de la côte Atlantique à la côte de Maille ou jusqu'à la Mer de Chine.
Soyons sérieux, il faudra prendre notre mal en patience et attendre que les choses se tassent, mais également prendre au moins UNE INITIATIVE qui redonne un minimum d'espoir aux deux camps. Pour cela, je ne crois pas que Abbas (à bas) et Bibi (zantin) soient les plus capables... Ils ont trop peur que l'on sache ce qu'ils font avec l'argent des contribuables dans les affaires privées comme publiques, pour prendre la moindre décision courageuse, et ainsi, ils abandonnent les populations aux têtes brûlées...
Pendant la Révolution française, la bourgeoisie (qui n'avait pas accès aux responsabilités politiques, celles-ci étant l'exclusivité de la noblesse) utilisa le mécontentement des classes populaires pauvres qu'elle lança à l'assaut des symboles du pouvoir établi (la Bastille, Versailles, puis le Louvre, etc) La bourgeoisie palestinienne procède de même :elle utilise ses adolescents qu'elle nous balance dans les pattes. Ceux-ci, qui n'ont aucun avenir professionnel, formatés depuis le biberon à la haine des youtres, n'ont pas besoin qu'on leur désigne l'ennemi...
La solution ?
On s'en rapproche. C'est désormais un conflit RELIGIEUX. Et là, on ne manque pas d'argument.
Il faudrait rappeler à ces descendants d'Ychmaël que leur ancêtre a été exclu de la table d'Avraham (Ibrahim) Avinou. La Tora (sans laquelle on ne comprend rien à l'histoire présente) raconte qu'Ychmaël cherchait à tuer (d'autres disent ; à sodomiser) son petit frère Itshak. Ce qui motiva notre matriarche Sarah de le renvoyer, lui et sa mère. 3000 ans plus tard, le peuple juif revient sur sa terre. Si le jeune nouvel Etat hébreu n'a pas exclus les Arabes de sa citoyenneté, ce n'est pas seulement parce qu'on avait besoin de main d'oeuvre : c'est aussi pour donner à Ychmaël une seconde chance : réintégrer la maison de notre patriarche fondateur. Cela, c'est une partie du plan divin. Ychmaël saura-t-il le comprendre ? Les voix les plus éloquentes d'Israël sauront-elles faire passer ce message, le sens de cet affrontement pluriséculaire ? Il faut susciter dans l'Islam un questionnement sur ses contenus, provoquer la même démarche qui a conduit (dans le Talmud) nos Sages à discuter chaque mot de la Tora. Cela prendra du temps, mais en moins d'une génération on peut mettre cette dynamique en route. Leur violence ne fait que les enfoncer plus avant dans leur abrutissement millénaire. Il faudrait faire une station de radio en arabe dans laquelle on questionnerait et démontrerait l'inanité de leur coran, copie fausse d'une loi vraie. Et la faire tourner en boucle sur le Moyen-Orient. Les Juifs sont des communiquants nés, d'excellents publicitaires. Qu'est ce qu'on attend pour s'attaquer à leurs textes et à en démontrer la fausseté ?
Shalom,
il y a du nouveau...les paroles du grand Mufti d'Arabie Saoudite..(voir article Time of Israel)..enfin des paroles de bon sens...mais pour les incultes, cela n'aura hélas aucun effet..malheureusement...
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