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samedi 15 avril 2017

La France et les agences de l'ONU par Alain PIERRET



LA  FRANCE  ET  LES  AGENCES  DE  L’ONU

Par Alain PIERRET

Ancien Ambassadeur de France

Signature charte de l'ONU

            Avec 50 autres États, la France a signé la Charte de l’ONU à San Francisco en 1945. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité. À l’origine, le français et l’anglais étaient seules langues de travail. C’est dire la place éminente qu’elle devrait toujours tenir dans cette institution et les organisations qui lui sont rattachées.



Douste-Blazy

            En janvier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a écarté la candidature de Philippe Douste-Blazy aspirant à en prendre la direction. Aujourd’hui, c’est au tour de Ségolène Royal d’annoncer son échec au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Bientôt, nous apprendrons qu’Audrey Azoulay n’ira pas à UNESCO. Deux raisons expliquent ces échecs successifs.
            La première est l’affaiblissement régulier du rôle dévolu à notre pays et que contestent d’ailleurs, encore discrètement, plusieurs grandes nations. Les derniers quinquennats en représentent le témoignage attristant.

            Si l’on excepte le Mali et le Sahel occidental auquel la colonisation nous impose une responsabilité particulière, qu’avons-nous fait ? En 2003, le président de la République a heureusement refusé de revenir en Irak, mais Premier ministre il avait contribué à développer ses forces armées. L’intervention de 2011 en Libye a eu pour résultat de propager le désordre dans une grande partie du Sahara, déjà bien fragile. Aux Palestiniens, nous avions promis l’an dernier la reconnaissance, sous un an, d’un État souverain et reconnu, à travers l’UNESCO, des droits fallacieux sur ce que j’appelle l’Esplanade sainte (mont du Temple, Haram al Sharif). En Syrie, nos moyens militaires et diplomatiques ne nous permettent plus d’intervenir comme il conviendrait.
            La seconde concerne notre attitude envers les agences onusiennes. La plupart d’entre elles adoptent des budgets où les contributions volontaires des États membres sont souvent déterminantes, tels le Programme alimentaire mondial ou le Haut commissariat pour les réfugiés. Les autres n’y échappent pas. 
France et FAO

       S’agissant de l’Organisation de l’alimentation et de l’agriculture (FAO), notre pays n’a jamais, et de loin, respecté les grands principes auxquels elle s’est liée, à savoir consacrer 0,7 % de son PIB à l’aide aux pays en développement (0,37 % en 2016). Lorsqu’un gouvernement cherche des moyens financiers pour combler tel ou tel déficit, il puise naturellement dans ce chapitre. Si elle veut être prise en considération, la France doit commencer par respecter ses engagements.
Francophonie 2014

            D’autre part, plutôt que de chercher à recaser des proches (tel fut également le cas au sommet de la Francophonie à Dakar fin 2014), nos dirigeants devraient d’abord s’employer à faire intégrer dans ces institutions davantage de personnels de niveau intermédiaire dont les qualités, je les ai vus à l’œuvre, redresseraient notre image et faciliteraient le retour au rang qui nous revient.

            Avis au futur Président.

1 commentaire:

David DORNBUSCH a dit…

Oui
Et ce sans parler de la globale "impopularité" qui frappe l'image de la France dans le Monde (entre sa scène politique minable et les attentats qui n'ont pas conduit a une vague de sympathie mais plutôt de peur et de rejet)