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lundi 17 novembre 2014

LE PROBLÈME DES DJIHADISTES EUROPÉENS


LE PROBLÈME DES DJIHADISTES EUROPÉENS

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps

Djihadistes européens

Le retour des djihadistes, qui reviennent des zones de combat au Proche-Orient, pose à présent un problème aux pays occidentaux car ils ont du mal à trouver des solutions efficaces. Ainsi, chaque année, du 9 au 11 novembre, la Grande-Bretagne commémore les hommes et les femmes qui ont donné leur vie au pays durant les deux Guerres Mondiales. Quelques jours précédant ces cérémonies, la police anglaise a arrêté quatre hommes soupçonnés de préparer un attentat terroriste contre la reine Elizabeth II. 
Le complot a été déjoué in extremis. Les quatre terroristes islamistes, âgés de 19 à 25 ans, ont été neutralisés par une unité d’élite de la police. Cela a conduit les autorités à relever le niveau d’alerte pour renforcer la protection des lieux publics. Ces terroristes avaient été formés dans les quartiers de non-droit de Londres par des anciens combattants islamiques.


Menace d’attentats

Les pays européens s’inquiètent de la menace d’attentats que font peser les djihadistes de retour d’Irak ou de Syrie. Le danger prend de l’ampleur. Plusieurs centaines d’Européens se sont engagés pour se battre aux côtés de Daesh, l’État islamique. Certains observateurs pensaient que la brutalité des méthodes employées par les terroristes pouvait dissuader les candidats au djihad et tarir la source européenne. 
On pense que la moitié d’entre eux sont ou seront de retour dans leur pays d’origine après être passés par une sélection drastique pour empêcher toute infiltration d’espions et pour mesurer leur capacité à s’adapter à ce nouveau genre de combat. Ils ne disposent alors que d’une dizaine de jours de formation sommaire en Syrie par des instructeurs formés en Afghanistan ou au Pakistan. Certains sont forcés dès le départ à commettre des crimes abominables pour preuve de leur volonté d’intégration.
Les Occidentaux sont à la recherche de mesures efficaces pour enrayer ce mal. Les Anglais ont suggéré de saisir les passeports des combattants et de les déférer au tribunal pour trahison. Mais ces mesures extrêmes ont du mal à être mises en œuvre. À peine 24 personnes ont été inculpées en Grande-Bretagne avec des résultats plus ou moins probants. La police n’est pas prête à engager des frais très coûteux dans des mesures de surveillante permanente des suspects.
Dé-radicalisation


Les spécialistes du contre-terrorisme estiment en revanche qu’une bonne partie d’entre eux peuvent être retournés car ils reviennent déçus ou perturbés.  Déçus parce que les Européens sont suspects d’être des infiltrés. Ils ne sont alors affectés qu’à des missions d’intendance dévalorisantes parce que leur présence en première ligne pourrait dévoiler des secrets. Perturbés parce qu’ils ont été contraints à des assassinats à froid ou à des égorgements pour preuve de leur loyauté alors qu’ils n’étaient pas préparés à ces crimes extrêmes. Ils voulaient combattre sur les champs de bataille contre les infidèles et non pas se comporter en assassins sauvages. 
Des spécialistes pourraient alors les prendre en charge pour les détourner du radicalisme sauf pour les cas d’intoxiqués irrécupérables. Ils sont alors mis entre les mains de personnalités religieuses, de policiers, de fonctionnaires sociaux et de psychologues chargés de les réinsérer socialement pour devenir des propagandistes anti-islamistes. Mais la difficulté est un problème budgétaire qui devrait être traité sur une base économique globale européenne si l’on veut éradiquer le mal.

On évalue à 600 Anglais et à un millier de Français les combattants qui se sont rendus en Syrie ou en Irak. Les services de renseignements sont encore très démunis face à des idéologues prêts à tout pour en découdre avec l’Occident. Le Danemark a opté pour une dé-radicalisation des islamistes mais en usant des structures existantes désuètes, sans pour autant être certains de leur efficacité. Les Allemands et la Suède veulent convaincre, avec une certaine dose de naïveté, les djihadistes de quitter  les groupes extrémistes. Ils réactualisent des méthodes ayant fait leur preuve contre les groupes d’extrême-droite. Ils ne se rendent pas compte que l’intoxication religieuse profonde des djihadistes n’a pas de pareille avec les opposants «civilisés» de l’époque qui n’ont jamais manier l’égorgement en mode industriel.  
Le danger peut provenir des terroristes radicalisés non repentis qui ont été renvoyés dans leurs foyers avec la mission de former une nouvelle génération de djihadistes extrémistes. L’expérience a prouvé que la prison ne pouvait être qu’une solution temporaire avec le risque de devenir une école pour nouveaux djihadistes. Cette stratégie a été organisée par Daesh qui a décidé d’essaimer le mal à travers le monde.  
Action locale

Le ton a d’ailleurs été donné par Abou Mohamed al-Adnani, porte-parole de l’organisation Daesh, qui prône une action locale de ses combattants en appelant au meurtre de Français et d'Américains. L’objectif est de punir Paris et Washington qui mènent actuellement des raids en Irak. Dans un message audio diffusé sur internet, il exige le ralliement des musulmans du monde entier et leur demande de passer à l’action le plus rapidement possible dans le cadre d’une campagne terroriste de légitime défense : «Leurs avions ne font pas la différence entre civils et combattants en Irak. Alors il faut tuer les Occidentaux en général, et cibler particulièrement les Américains et surtout les méchants et impurs Français.»
Il donne les détails sur la procédure à suivre en incitant les djihadistes à poser des bombes dans les lieux publics en France et aux États-Unis ou à tuer à l’aide d’armes automatiques ou d’armes blanches : «Les sympathisants qui n’auraient pas cet arsenal à leur disposition peuvent toujours écraser les gens dans la rue avec leur voiture, les pousser du haut d’une falaise ou encore les empoisonner. Leur vie n’a pas plus de valeur que celle d’un chien». C’est effectivement ce qui a été réalisé en Israël par deux terroristes qui ont foncé avec leur voiture sur des passants dont plusieurs sont morts. Cela prouve que les messages passent.
En fait les Occidentaux semblent être désarmés face à des fanatiques de retour de Syrie et d’Irak qui ont subi un lavage de cerveau après des mois d’horreur les rendant insensibles à la moindre humanité. Peut-on encore se comporter en peuple civilisé face à des barbares sanguinaires ? 

  

4 commentaires:

coaching littéraire a dit…

Les pov chou
Et les con tribuables
Vont payer leur suivi et ré insertion....
Alors que tant de gens courageux travailleurs respectueux se débattent ...en cette triste période.

Le calife al Bagdadhi
est un Hitler en pire : pensez donc il veut exterminer même des chrétiens .

Anonyme a dit…

Guantanamo, ça contient combien ?

Marianne ARNAUD a dit…

Cher monsieur Benillouche,

Je crois que les Occidentaux prennent enfin la mesure du problème, mais il semble qu'il soit bien tard !
Ils ont fermé les yeux sur cet EIIL naissant qui recevait des aides des pays du Golfe, de la Turquie et que sais-je.
On disait qu'ils faisaient des émules en Europe. Bien peu s'en souciaient jusqu'aux crimes de Merah et Nemmouche.
On nous disait qu'ils ne représentaient que 10 000 hommes, puis 15 000 au mieux, puis 40 000, aujourd'hui certains les estiment à 250 000 hommes.
Quand les autorités françaises laissent les drapeaux noirs du djihad flotter dans les manifestations comme on a pu le voir dernièrement à Sarcelles, le moins qu'on puisse dire est qu'on ne voit pas venir d'opposition de masse, toutes origines confondues, contre ce véritable fléau dont on n'a, hélas, sans doute pas fini de voir les effets mortifères.

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-soutiens-de-l-Etat-islamique-2014-08-18-1193483

Rachel NAHON a dit…

où est le problème ? "on" les a laissé s'endoctriner, "on" les a laisssé partir "on" n'a jamais cru qu'ils iraient jusqu'au crime, comme pour le tueur de toulouse, "on" les a surveillé, suivis à la trace, et alors ? le résultat est le même : nada !