LE PROBLÈME DES DJIHADISTES EUROPÉENS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Djihadistes européens |
Le retour des djihadistes, qui reviennent des zones de combat au Proche-Orient, pose à présent un problème aux pays occidentaux car ils ont du mal à trouver des solutions efficaces. Ainsi, chaque année, du 9 au 11 novembre, la Grande-Bretagne commémore les hommes et les femmes qui ont donné leur vie au pays durant les deux Guerres Mondiales. Quelques jours précédant ces cérémonies, la police anglaise a arrêté quatre hommes soupçonnés de préparer un attentat terroriste contre la reine Elizabeth II.
Le complot a été déjoué in extremis. Les quatre
terroristes islamistes, âgés de 19 à 25 ans, ont été neutralisés par une unité
d’élite de la police. Cela a conduit les autorités à relever le niveau d’alerte
pour renforcer la protection des lieux publics. Ces terroristes avaient été
formés dans les quartiers de non-droit de Londres par des anciens combattants
islamiques.
Menace d’attentats
Les pays européens s’inquiètent de la menace d’attentats
que font peser les djihadistes de retour d’Irak ou de Syrie. Le danger prend de
l’ampleur. Plusieurs centaines d’Européens se sont engagés pour se battre aux
côtés de Daesh, l’État islamique.
Certains observateurs pensaient que la brutalité des méthodes employées par les terroristes
pouvait dissuader les candidats au djihad et tarir la source européenne.
On
pense que la moitié d’entre eux sont ou seront de retour dans leur pays
d’origine après être passés par une sélection drastique pour empêcher toute
infiltration d’espions et pour mesurer leur capacité à s’adapter à ce nouveau
genre de combat. Ils ne disposent alors
que d’une dizaine de jours de formation sommaire en Syrie par des instructeurs
formés en Afghanistan ou au Pakistan. Certains sont forcés dès le départ à
commettre des crimes abominables pour preuve de leur volonté d’intégration.
Les Occidentaux sont
à la recherche de mesures efficaces pour enrayer ce mal. Les Anglais ont
suggéré de saisir les passeports des combattants et de les déférer au tribunal
pour trahison. Mais ces mesures extrêmes ont du mal à être mises en œuvre. À
peine 24 personnes ont été inculpées en Grande-Bretagne avec des résultats plus
ou moins probants. La police n’est pas prête à engager des frais très coûteux
dans des mesures de surveillante permanente des suspects.
Les spécialistes du contre-terrorisme estiment en
revanche qu’une bonne partie d’entre eux peuvent être retournés car ils
reviennent déçus ou perturbés. Déçus
parce que les Européens sont suspects d’être des infiltrés. Ils ne sont alors
affectés qu’à des missions d’intendance dévalorisantes parce que leur présence
en première ligne pourrait dévoiler des secrets. Perturbés parce qu’ils ont été
contraints à des assassinats à froid ou à des égorgements pour preuve de leur loyauté alors qu’ils n’étaient pas préparés à ces crimes extrêmes. Ils voulaient
combattre sur les champs de bataille contre les infidèles et non pas se
comporter en assassins sauvages.
Des spécialistes pourraient alors les prendre
en charge pour les détourner du radicalisme sauf pour les cas d’intoxiqués
irrécupérables. Ils sont alors mis entre les mains de personnalités
religieuses, de policiers, de fonctionnaires sociaux et de psychologues chargés
de les réinsérer socialement pour devenir des propagandistes anti-islamistes. Mais la difficulté est un problème budgétaire qui devrait être traité sur une base
économique globale européenne si l’on veut éradiquer le mal.
On évalue à 600 Anglais et à un millier de Français les
combattants qui se sont rendus en Syrie ou en Irak. Les services de
renseignements sont encore très démunis face à des idéologues prêts à tout pour
en découdre avec l’Occident. Le Danemark a opté pour une dé-radicalisation des
islamistes mais en usant des structures existantes désuètes, sans pour autant
être certains de leur efficacité. Les Allemands et la Suède veulent convaincre,
avec une certaine dose de naïveté, les djihadistes de quitter les groupes extrémistes. Ils réactualisent des
méthodes ayant fait leur preuve contre les groupes d’extrême-droite. Ils ne se rendent pas compte que l’intoxication religieuse profonde des djihadistes n’a pas
de pareille avec les opposants «civilisés» de l’époque qui n’ont jamais
manier l’égorgement en mode industriel.
Le danger peut
provenir des terroristes radicalisés non repentis qui ont été renvoyés dans
leurs foyers avec la mission de former une nouvelle génération de djihadistes
extrémistes. L’expérience a prouvé que la prison ne pouvait être qu’une
solution temporaire avec le risque de devenir une école pour nouveaux
djihadistes. Cette stratégie a été organisée par Daesh qui a décidé d’essaimer le
mal à travers le monde.
Le ton a d’ailleurs été donné par Abou Mohamed al-Adnani, porte-parole de l’organisation Daesh,
qui prône une action locale de ses combattants en appelant au meurtre de
Français et d'Américains. L’objectif est de punir Paris et Washington qui
mènent actuellement des raids en Irak. Dans un message audio diffusé sur
internet, il exige le ralliement des musulmans du monde entier et leur demande
de passer à l’action le plus rapidement possible dans le cadre d’une campagne
terroriste de légitime défense : «Leurs avions ne font pas la
différence entre civils et combattants en Irak. Alors il faut tuer les
Occidentaux en général, et cibler particulièrement les Américains et surtout
les méchants et impurs Français.»
Il donne les détails sur la procédure à suivre en
incitant les djihadistes à poser des bombes dans les lieux publics en France
et aux États-Unis ou à tuer à l’aide d’armes automatiques ou d’armes blanches :
«Les sympathisants qui n’auraient pas cet arsenal à leur disposition peuvent
toujours écraser les gens dans la rue avec leur voiture, les pousser du haut
d’une falaise ou encore les empoisonner. Leur vie n’a pas plus de valeur que
celle d’un chien». C’est effectivement ce qui a été réalisé en Israël par
deux terroristes qui ont foncé avec leur voiture sur des passants dont plusieurs
sont morts. Cela prouve que les messages passent.
En fait les
Occidentaux semblent être désarmés face à des fanatiques de retour de Syrie
et d’Irak qui ont subi un lavage de cerveau après des mois d’horreur les rendant insensibles à la moindre humanité. Peut-on encore se comporter en peuple civilisé face à des barbares sanguinaires ?
Les pov chou
RépondreSupprimerEt les con tribuables
Vont payer leur suivi et ré insertion....
Alors que tant de gens courageux travailleurs respectueux se débattent ...en cette triste période.
Le calife al Bagdadhi
est un Hitler en pire : pensez donc il veut exterminer même des chrétiens .
Guantanamo, ça contient combien ?
RépondreSupprimerCher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerJe crois que les Occidentaux prennent enfin la mesure du problème, mais il semble qu'il soit bien tard !
Ils ont fermé les yeux sur cet EIIL naissant qui recevait des aides des pays du Golfe, de la Turquie et que sais-je.
On disait qu'ils faisaient des émules en Europe. Bien peu s'en souciaient jusqu'aux crimes de Merah et Nemmouche.
On nous disait qu'ils ne représentaient que 10 000 hommes, puis 15 000 au mieux, puis 40 000, aujourd'hui certains les estiment à 250 000 hommes.
Quand les autorités françaises laissent les drapeaux noirs du djihad flotter dans les manifestations comme on a pu le voir dernièrement à Sarcelles, le moins qu'on puisse dire est qu'on ne voit pas venir d'opposition de masse, toutes origines confondues, contre ce véritable fléau dont on n'a, hélas, sans doute pas fini de voir les effets mortifères.
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-soutiens-de-l-Etat-islamique-2014-08-18-1193483
où est le problème ? "on" les a laissé s'endoctriner, "on" les a laisssé partir "on" n'a jamais cru qu'ils iraient jusqu'au crime, comme pour le tueur de toulouse, "on" les a surveillé, suivis à la trace, et alors ? le résultat est le même : nada !
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