GUERRE DE RELIGIONS
La chronique de André NAHUM
Hébron le 11 novembre 2014 |
Les violences à Jérusalem et les méthodes nouvelles adoptées par les terroristes sont très préoccupantes. On connaissait déjà les attentats-suicides, les jets de pierres sur les forces de police, les voitures et le tramway. Maintenant les tueurs foncent avec leur voiture sur des groupes de civils aux stations de bus ou poignardent les gens qui ont le malheur de se trouver à proximité. Jusqu’à présent, seuls les Palestiniens de Cisjordanie ou de Gaza étaient impliqués dans de telles opérations, mais depuis peu, les habitants de Jérusalem-Est et les Israéliens arabes se mettent aussi de la partie.
Dimension
religieuse
Que s’est-il donc passé ? On a
de plus en plus l’impression que le conflit
a dépassé le cadre politique et prend une dimension religieuse. Mahmoud
Abbas, comme le président turc Recep Erdogan n’appellent-ils
par les Musulmans à sauver la mosquée Al
Aqsa, comme si elle était menacée ? On ne se bat plus seulement pour «libérer la Palestine», mais
surtout pour mourir en martyr et gagner sa
place au paradis. Quelle parade peut-on opposer à des gens qui
ont choisi, au nom de la religion, de mourir en tuant des Juifs ?
S’il faut prendre toutes les
mesures de sécurité et sanctionner les coupables, il faut aussi agir en amont,
c’est-à-dire rechercher et mettre hors d’état de nuire, les imams et les
différents laveurs de cerveaux qui leur
bourrent le crâne. Et il est indispensable aussi de tenter d’apaiser la situation. La violence
ne résoudra rien. Il faut analyser les causes du ressentiment des masses
palestiniennes et arabo-israéliennes et négocier pour arriver au moins à un modus vivendi en acceptant celles de leurs revendications
qui ne mettraient pas en danger la sécurité d’Israël.
Les Arabes israéliens se
plaignent de ne pas être tout à fait égaux à leurs concitoyens juifs. Ce qui
n’est pas impossible, il faut les écouter ; mais pour jouir de l’égalité
totale des droits ils doivent aussi accepter l’égalité des devoirs, notamment,
à défaut de servir dans l’armée, donner comme les jeunes juifs trois ans de
leur vie à la nation sous forme de
service civil.
Il est indispensable pour Israël
d’arriver à se dé-diaboliser, de revoir ses relations avec les Palestiniens.
Ils ne sont pas tous des terroristes. Une majorité d’entre eux, comme une
majorité de Juifs souhaitent certainement
vivre den paix avec leurs voisins. Il faudrait aussi que les antisémites
professionnels, en Europe comme ailleurs, arrêtent d’attiser les flammes de la
haine et de prendre des mesures farfelues et inopportunes.
Ce n’est pas facile, mais le
combat n’est pas seulement sécuritaire et militaire.
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