L’EXTRÊME-DROITE
ISRAÉLIENNE A LE VENT EN POUPE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Le Grand Israël |
Cette
idéologie est fondée sur cinq points :
1/ Le Grand Israël : L'ensemble de Eretz Israël (Israël dans ses frontières
bibliques) doit devenir juif, non seulement par un éventuel droit historique
des Juifs sur cette terre, mais aussi parce que c'est un «commandement
divin». Cela justifie la politique d'implantations juives massives en
Cisjordanie.
2/ Démographie juive : Les Arabes n'ont aucun droit sur cette terre et
doivent la quitter. L'objectif est donc le «transfert» des Arabes (y
compris ceux qui ont la nationalité israélienne et qui seraient hostiles) vers
les pays arabes, ou vers l'Occident.
3/ État religieux : L'État juif doit être fondé sur la loi religieuse, la
Halakha. Le système judiciaire ne favorisera pas plus longtemps la loi laïque
par rapport à la loi de la Torah.
4/ Recours possible à la violence : La violence est légitime pour assurer
l'unité de la terre d'Israël.
5/ Expulsion des députés «déloyaux» et les Arabes qui attaquent
l’armée considérés comme des «traîtres» à l'État.
Le rabbin Kahane à la Knesset (avec la barbe) |
Une poignée de groupuscules d’extrême-droite existent alors que rien ne les différencie dans
leur programme complètement voué aux thèses anti-Arabes. En effet, les
questions personnelles priment sur leur idéologie et les militants se pressent
pour être en tête des listes de crainte de ne pas être élus à la Knesset. Les
prévisions à leur sujet évoluent en fonction des sondages qui n’ont pas
réputation d’être précis en Israël. Certes, une seule stratégie commune, ils se
retrouvent dans leur opposition à toute avancée palestinienne. Ils sont
favorables à une intégration des implantations au sein de l’État d’Israël même
s’il faut passer par un État binational avec le risque d’une population arabe devenant
à terme supérieure à la population juive. Israël perdrait ainsi sa spécificité
juive et deviendrait comme tous les autres pays occidentaux gangrénés par un
islamisme décadent. Contrairement aux autres structures d’extrême-droite dans
le monde, les religieux orthodoxes y sont majoritaires avec la volonté de
développer un judaïsme religieux et d'imposer la Torah comme fondement du droit
civil et politique.
Habitants d'implantation |
La seule explication à cette diversité peut se trouver dans l’atavisme juif
fondé sur la multiplication des chefs, parce que depuis l’origine du judaïsme,
coexistent de multiples interprétations de la Torah, chacune donnant naissance
à une secte disposant de ses propres certitudes. Ajoutée à cela, la guerre des
égos génère des querelles de sémantique que les Talmudistes adorent. Il est
donc difficile à l’Israélien moyen de se retrouver dans ce dédale politique.
Appuyés
par leurs querelles de personnes, le chef du Parti sioniste religieux, Bezalel
Smotrich et celui des Kahanistes d’Otzma Yehudit, dirigés par Itamar Ben-Gvir,
ne se sont pas entendus pour constituer une liste commune aux élections du 1er
novembre 2022. Pourtant il s’agissait d’assurer la survie de leurs groupuscules
malgré l’effondrement de Yamina. L’hémorragie subie par le parti de Naftali
Bennett donne peu de chance à Ayelet Shaked de remonter la pente. Il est vrai
que sa stratégie obscure de vouloir exister entre la droite et l’extrême-droite
est mal perçue par les électeurs. Parmi ces trois groupuscules, une ou deux entités risquent de ne pas survivre au seuil électoral
de 3,25% des votants.
Shaked et les sionistes religieux |
Dans le fond, les
démocrates saluent cette dichotomie qui pourrait renvoyer certains chefs à
leurs chères études. Yaïr Lapid avait déjà affirmé lors des précédentes
élections que : «La décision des Sionistes religieux de courir avec le
raciste et anti-juif Otzma Yehudit est une honte pour le sionisme religieux qui
a perdu le droit de parler des valeurs juives».
Même
Gideon Saar qui, contrairement aux apparences, n’a jamais fait partie de cette
droite dite modérée, a toujours affiché sa sensibilité d’extrême-droite
puisqu’en tant qu’étudiant il avait pris la tête du mouvement des jeunes de
Tehiya (renaissance), dirigé par la passionaria Géoula Cohen. Il a toujours
montré clairement ses opinions en s'opposant au désengagement de Gaza
et au discours de 2009 de Netanyahou au centre Begin-Sadate : «A
travers le monde, on ne cesse de dire qu’une solution à deux États reste le
parcours à suivre pour un accord. Il faut que je vous le dise : Ce
positionnement n’aide personne. Deux États, c’est une illusion». Mais à
la différence des autres groupuscules, il n’a jamais prôné de thèses racistes
et est resté attaché à ses thèses nationalistes. Certes, le côté
ultranationaliste de Saar effraie certains militants de Kahol Lavan mais ils
comprennent ses convictions malgré tout modérées. L'intérêt est de ratisser large.
Nouveau
stratège politique, Gantz veut se distinguer de Netanyahou qui se positionne
encore plus à droite, en s’emparant des électeurs de la droite modérée inquiets
de la radicalisation du Likoud. On découvre alors le vrai Saar, l’adversaire
résolu de la solution à deux États et surtout le tenant de la ligne dure au
Likoud. Il veut contrer Netanyahou sur sa droite, là où il peut draguer le
maximum de voix et où il peut enfoncer son clou méthodiquement. Lors de sa visite
du quartier de Givat Hamatos à Jérusalem, il s’était prononcé contre le gel de
la construction dans la région : «cet emplacement a une importance
stratégique. La construction ici nuira à la continuité territoriale recherchée
par les Palestiniens et servira de barrière à la création d'un État
palestinien. Par conséquent, il y a également des pressions politiques,
principalement européennes, pour empêcher la construction de Juifs ici. Givat Hamatos
fait partie du plus grand gel des bâtiments à Jérusalem et ses environs, avec
E1 et Atarot. Au total, plus de 17.000 logements sont gelés. L'avenir de
Jérusalem sera déterminé par des actes, pas par des mots. Le gel de la
construction dans la ville doit être arrêté. Si nous ne construisons pas, nous
ne pouvons garantir l'avenir de la ville et de la majorité juive pour les
générations à venir». Mais pour s’allier à Gantz, il a fini par mettre un peu
d’eau dans sa vodka.
Avec
cette sémantique, il s’agit de se distinguer des extrêmes et surtout d’Avigdor
Lieberman, lui aussi nationaliste, mais fervent antireligieux. Depuis longtemps
l’opinion israélienne a basculé vers la radicalisation mais cette droite
n’arrive pas à émerger et à montrer sa véritable puissance parce qu’elle reste
divisée. Il s’agit de dépasser sur sa droite Ayelet Shaked qui n’est pas dans
sa phase montante en raison de son positionnement paradoxal de laïque parmi des
sionistes religieux. Cela la qualifie d’opportuniste et d’instable dans ses
démarches. Ses dents longues la poussent à s'agiter plutôt qu'à se démener
efficacement.
En
fait ces micro partis n’ont pas compris qu’il leur manque un fédérateur
charismatique pour les conduire à la victoire puisque le pays est en majorité à
droite. C’est pourquoi Gantz a confié à Saar l’objectif de grignoter une partie
des nationalistes modérés peu à l’aise au Likoud et encore moins auprès de la
droite extrême. C’est le seul moyen trouvé par Gantz pour arriver au pouvoir
par la grande porte.
2 commentaires:
« Oui, toute la tora est accomplie en une seule parole, dans le :
« Aime ton compagnon comme toi-même ! »
Mais si vous vous mordez et dévorez les uns les autres,
prenez garde d’être détruits les uns par les autres. »
Galates 5, 14 – La Bible – Chouraqui – Desclée de Brouwer
Moi, je vais faire comme les russophones ou les Arabes, je voterai pour le parti ou un hungsaophone est le leader. Eh oui, je suis bien ne et grandi en France, mais ma langue native n'est pas le francais, mais le hongrois et j'ai du etre naturalise (de mon temps le droit du sang primait au droit du sol). Dex partis sont diriges par des hungaraphones...
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