Cette réaction est bien compréhensible et partagée. Nous voudrions tous que des individus qui propagent un discours de haine soient renvoyés illico de France. Cependant, nous assistons à un concert d’hypocrisie ou de larmes de crocodile. Cette décision n’est en vérité pas étonnante sur le strict plan juridique, celui de la jurisprudence administrative. Le juge administratif – c’est son rôle, sa mission – met toujours en balance le droit au respect de la vie familiale de la personne et la menace grave, effective, qu’il représente pour la société.
Or (de ce que je crois savoir), HI est né en France,
sa femme et ses enfants sont Français. Évidemment, je ne le défends pas,
j’aurais souhaité une tout autre issue juridique et j’espère que le CE va
infirmer le choix du TA. Je dis seulement que cette décision du TA de Paris est
juridiquement, au regard des règles de l’État de droit, explicable. Il y a une
grande hypocrisie dans la surenchère politicienne et médiatique autour de cette
décision. Certains politiques ne se comportent pas bien. La France connaît un
profond chaos sécuritaire, économique et financier, migratoire, éducatif, un
véritable naufrage qu’il faut beaucoup d’aveuglement pour ne pas voir.
Alors, ils lancent de belles opérations emblématiques destinées à la
communication médiatique pour recouvrir ce triste spectacle en bombant le torse
et en espérant se valoriser. La provocation, d’où qu’elle vienne, du pouvoir
politique ou de ses opposants extrémistes, se substitue à l’action et au débat
d’idées. C’est bien plus facile et valorisant de gesticuler et hurler que de
travailler en profondeur et dans la discrétion au redressement du pays. Et
quand elles se retournent contre eux, ils se mettent à trépigner et à pester.
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