L’ÉVOLUTION POLITIQUE DES RELIGIEUX ORTHODOXES
Par Jacques BENILLOUCHE
Netanyahou entouré des orthodoxes |
Knesset dissolution |
Pourtant
ils avaient fait la fête à la Knesset dans la nuit de la dissolution en se
congratulant mutuellement. Les militants du Likoud, Yariv Levin et Dudi Amsalem ont entouré les leaders religieux Moshe Gafni,
Yinon Azoulay et Meir Porush, pour se féliciter de la chute du gouvernement.
Mais au réveil, le matin, ils ont compris que la situation n’était pas aussi
évidente que prévue. L’issue des élections n’était pas inscrite sur le marbre. Le
gouvernement de transition ne s’est pas désintégré dans des querelles intestines
et la lutte interne et feutré au Likoud a prévalu. Beaucoup de conditions
devaient être remplies avant que l’opposition puisse exulter.
Pour le Likoud et ses alliés,
seul un gouvernement sous la houlette de Netanyahou aurait grâce à leurs yeux et
s’il échouait à nouveau pour constituer une majorité malgré les 35 sièges qui
lui sont attribués par les sondages, alors ils reprendront leur liberté,
sous-entendu ils négocieront avec ceux qui auraient des chances d’être au pouvoir :
«Nous sommes derrière vous tant que Netanyahou est à la tête du Likoud. Si
le Likoud commence à jouer à des jeux et choisit des personnalités moins
populaires comme dirigeants, comme Israël Katz ou Yuli Edelstein, ils devraient
considérer un point : le soutien absolu des ultra-orthodoxes ne doit pas être
tenu pour acquis». C’est dire si la pression est forte chez Netanyahou qui
a compris que cela sera sa dernière tentative de revenir au pouvoir.
Youval Steinitz |
D’ailleurs de fortes personnalités sont lassées d'attendre un tour qui ne vient pas, et préfèrent se démettre. C’est le cas de Youval Steinitz, un loyaliste de longue date de Netanyahou, qui a servi à la Knesset pendant 23 ans, en occupant les postes de ministre des Finances, de ministre du Renseignement et de ministre de l'Énergie, et a présidé la puissante commission des affaires étrangères et de la sécurité de la Knesset. A seulement 64 ans, il jette l’éponge face à l’absence de contestation contre un leader qui l’empêche de revenir aux affaires. Il est certain que son parti, sous un autre leadership, rassemblera plus largement parce que le pays est définitivement à droite.
Israël Eichler |
Les orthodoxes aussi commencent à se poser la question
s’ils ont misé sur le bon cheval. L’un de leur porte-parole, Israël Eichler, a
été clair. Si Netanyahou échoue à former une coalition, ils iront voir ailleurs,
là où le blé est plus gras. Seul Arie Dehry du Shass, qui ne fait pas partie de
la Knesset, reste dans les clous, estimant qu’il aura toujours le temps de virer
de bord le moment venu. Le leader Gafni a enfoncé le clou en précisant que s’il
existe un «partenariat naturel avec le Likoud, il n’est pas nécessairement
éternel». On ne peut pas dire que les rats quittent le navire, mais c’est
tout comme. De toutes façons, Gafni est à présent le chef incontesté des
orthodoxes ashkénazes et séfarades. C’est lui qui imposera le ton même s’il
doit briser l’union entre Déguel Ha torah et Agoudat Israël. Pour Gafni, il est
vital pour ses ouailles qu’il puisse revenir aux affaires.
Netanyahou, qui est un fin
politique, avait déjà anticipé ces problèmes et cela explique qu’il refusait une motion de censure contre le gouvernement. Pour lui, le moment n’était
pas encore venu mais il a été pris de vitesse par Lapid.
1 commentaire:
Tout cela est bien joli, mais il n'y a pas en Israel, un seul politicien a la pointure de Bibi, meme si celui-ci avait echoue a former une coalition. Si Lapid pense refaire une coalition comme la presente, il se trompe largement. Peu d'Israeliens juifs ont une quelconque confiance dans leurs compatriotes arabes, et sans eux, il n'y aura pas de coalition pour Lapid.Si une grosse casserole est decouverte, Bibi restera sur la touche mais le Likoud, par les bons soins de Bibi, n'a plus guere de politiciens a la hauteur. Bref, on n'est pas sorti de l'auberge.
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