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mercredi 23 décembre 2020

RT-France : Le coronavirus en Cisjordanie et à Gaza

 

Chaine RT-France

LE CORONAVIRUS EN CISJORDANIE ET À GAZA


Jacques BENILLOUCHE au micro de 

Grégory PETITJEAN

La situation ne s’est aggravée que depuis une quinzaine de jours en Israël On ne peut pas dire qu’elle soit dramatique avec 3.034 morts en tout, 400 cas sous assistance et 21.544 cas actifs. Mais il faut dire que les restaurants et les bars sont fermés et que les centres commerciaux viennent à peine d’ouvrir avec quelques restrictions. La situation est différente en Cisjordanie et à Gaza. En Cisjordanie 60% des 1,6 million d’habitants ne respectent pas les restrictions. D’ailleurs le ministère de l'Intérieur de l'Autorité palestinienne veut frapper fort en sanctionnant de 1.400 dollars ceux qui enfreignent le confinement et en cas de récidive, une peine pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement. Quatre villes de Cisjordanie - Hébron, Naplouse, Tulkarem et Bethléem - ont été désignées comme zones rouges par l'Autorité palestinienne et sont soumises à un confinement général.

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En Israël le début de la campagne de vaccination contre le coronavirus est fixé au 27 décembre, tandis que Netanyahou se fera vacciné devant la télévision le samedi soir 26. Le premier ministre était intervenu à la télévision pour encourager les Israéliens à se faire vacciner sachant qu’une grande majorité est sceptique sur son efficacité ou du moins préfère temporiser pour en savoir plus. Mais Netanyahou n’a rien dit de la volonté du gouvernement israélien de fournir le vaccin aux Palestiniens. Il est certain qu’ils ne seront servis que plus tard. D’ailleurs la ministre palestinienne de la santé a précisé que la campagne de vaccination débutera seulement début mars. Il ne s’agit pas de mesures discriminatoires mais de logistique. Les doses de vaccins doivent être stockées à -70° alors que l’Autorité palestinienne manque de congélateurs et de moyens de transports frigorifiques, une seule unité existe à Jéricho.

Les Palestiniens ont demandé à l’ONU de recevoir gratuitement des doses dans le cadre de Covax, une initiative conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de GAVI, une organisation internationale de vaccination, avec pour objectif de fournir deux milliards de doses de vaccins dans le monde la fin 2021. Les Palestiniens devraient recevoir seulement 20% de leurs besoins en doses gratuites.

            À Gaza la contamination a atteint des niveaux records et les chefs hospitaliers affirment que la situation est hors de contrôle.  Les vrais chiffres ne sont pas communiqués. Il semble qu’il y ait entre 25 et 30 morts par jour pour une population de 1,9 millions. On ignore quand aura lieu la distribution de vaccins mais les Nations Unis sont alertées pour s’occuper des personnes les plus vulnérables et l’Union européenne s’implique pour aider Gaza.

            Alors, les Russes ont accepté de fournir quatre millions de doses de leurs vaccins au début de janvier 2021. 150.000 vaccins devraient être envoyés en urgence pour vacciner le personnel médical qui sera chargé de la vaccination.

Tu es droitier ou gaucher ?

Israël a acheté en novembre huit millions de doses pour satisfaire la moitié de sa population. Des dirigeants nationalistes israéliens refusent qu’Israël fournisse le vaccin à Gaza tant que le Hamas détient deux dépouilles de soldats et deux otages israéliens. Israël veut aussi profiter de la situation sanitaire pour vider ses prisons en signant un accord d’échange de plusieurs palestiniens emprisonnés. Mais le Hamas refuse d'impliquer la question de l'échange des prisonniers dans la situation humanitaire de la bande de Gaza.

Les responsables à Gaza ont mis en garde contre une augmentation continue des infections au coronavirus qui, disent-ils, constituent une menace importante pour le bien-être public. Un communiqué de presse a déclaré que «dans les semaines à venir, un pic d'infections virales est attendu à l'approche du stade le plus dangereux». Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a signalé 18 nouveaux décès au cours des dernières 24 heures et 12 autres à Gaza. Les points chauds d'infection se situent à Gaza (1.015 nouveaux cas), Ramallah (208), Naplouse (194), Jénine (179) et Hébron (153). L'Autorité palestinienne a signalé plus de 85.000 cas en Cisjordanie, dont plus de 800 décès, et l'épidémie s'est intensifiée ces dernières semaines. La situation est encore plus désastreuse à Gaza, où vivent 2 millions de Palestiniens. Les autorités y ont signalé plus de 30.000 cas, dont 220 décès.

Les hommes de la sécurité de Gaza en tenue de protection à l'extérieur de l'hôpital local

Le gouvernement israélien a prévu de commencer les vaccinations dès le 20 décembre, avec une capacité de plus de 60.000 injections par jour. En plus de Pfizer, Israël a conclu un accord séparé avec Moderna pour acheter 6 millions de doses de son vaccin. La campagne de vaccination inclura les habitants des implantations de Cisjordanie.

L'AP espère vacciner 20% de la population par COVAX, en commençant par les agents de santé, «Le reste dépendra des achats de la Palestine auprès de l'approvisionnement mondial». À la suite de l'augmentation des cas de coronavirus chez les Palestiniens, le Premier ministre palestinien, Mohammad Chtayyeh, a imposé un couvre-feu général le week-end et un couvre-feu nocturne tous les soirs de 19 heures à 6 heures le lendemain. Il a décidé d’interdire aux Arabes israéliens d’entrer en Cisjordanie tandis que les travailleurs palestiniens ne pourront pas entrer en Israël. Ceux qui sont déjà en territoire israélien devront rester en Israël jusqu'à ce que les restrictions soient levées. L’absence d’ouvriers constitue un drame économique en Israël car les chantiers risquent d’être stoppés tandis que l’agriculture manquera de main d’œuvre.

C’est pourquoi Israël a décidé de vacciner les dizaines de milliers de travailleurs palestiniens employés en Israël en leur délivrant des «passeports médicaux» spéciaux. Mais la pandémie continuerait de faire rage dans les villes palestiniennes comme Bethléem - où les hôtels et les magasins sont vides depuis des mois et les célébrations de Noël ont été pour la plupart annulées - alors même qu'un sentiment de normalité est rétabli en Israël et dans les colonies voisines. Le système de santé palestinien, que ce soit en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, est dans un état désastreux.

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