L’ILLOGISME
DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN FACE AU CORONAVIRUS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Ronni Gamzu |
L'un des dix magasins fermés de Shuster |
Les centres commerciaux, petits et grands, alignent des panneaux «à louer» sur des centaines de mètres de boutiques fermées. Au Mercaz Schuster de Ramât Aviv, par exemple, une dizaine de boutiques ont mis la clef sous la porte sur une trentaine de commerces. Les propriétaires souffrent bien sûr mais aussi les mairies qui se trouvent en manque de recettes et les salariés condamnés à vivoter. Les magasins pour touristes ont perdu leurs clients. Les magasins de fringues se lamentent avec à peine 30% de leurs recettes quand ils n'ont pas totalement fermé.
Hotels de bord de mer |
Le marché des bureaux s’est écroulé car la création de sociétés est stoppée et que le travail à distance réduit les besoins de m². De nombreux appartements sont à louer car leurs locataires ont dû trouver des solutions de rechange. Les promoteurs commencent à brader leur stock. Les
galeries marchandes sont à l’avenant. De nombreux hôtels du bord de mer, qui n’accueillaient
que des touristes, tentent de survivre avec la population locale quand ils ne ferment pas totalement puisque les
frontières ont été fermées.
Malgré cette situation
dramatique, les mesures suivantes ont été prises en dépit du bon sens comme si
leurs auteurs étaient totalement déconnectés de la réalité.
1/ Interdire l’ouverture des petits structures commerciales auxquelles on aurait pu imposer un maximum de deux personnes à la fois.
2/ Interdire l’ouverture des commerces qui induisent des processus de fabrication dans des usines israéliennes, par exemple les magasins de meubles, d’armoires, d’éléments de cuisine et de matériel ménager.
3/ Interdire les marchés de rues, en plein air, alors qu’on autorise les supermarchés.
4/ Interdire les cafés et restaurants qui auraient
pu déborder sur des espaces municipaux ou sur des trottoirs en imposant, comme
en France, des séparations vitrées entre tables. Ce sont des lieux de vie
indispensables pour atténuer la sensation de confinement et pour maintenir le
moral d’une population confinée. Par ailleurs, ce sont des sources de travail
pour jeunes, étudiants, soldats démobilisés et chômeurs qui n’ont pas d'autre solution pour subvenir à leurs
besoins et à leurs études.
Restaurant sur la rue à Paris |
5/ Autoriser la réunion de 20 personnes dans les
synagogues mais favoriser la promiscuité dans les écoles talmudiques.
6/ Aider financièrement de manière généralisée la
population alors que l’aide aurait dû être sélective et plus ciblée. Les salariés au chômage et les indépendants sont les plus fragiles et méritent plus d'efforts. Le gouvernement peut demander des prêts à
la Banque d’Israël qui regorge de réserves de dollars, 190 milliards au moins.
7/ En France les voyageurs qui débarquent depuis
des pays à risque sont immédiatement testés au nez, au moment du retrait de leurs
valises avec des résultats publiés dans les 24 heures. Cela permet de maintenir
le tourisme et les échanges et de détecter les contaminés. Au lieu de cela tous
les déplacements à l’étranger depuis Israël sont interdits pour aggraver le
sentiment d’étouffement d’une population à bout. Les Étrangers ne sont pas
admis dans le pays, même les Juifs qui disposent de logements acquis avec
l’encouragement des autorités.
8/ Les écoles sont fermées ce qui empêche les mères
de famille de travailler avec les conséquences que l’on imagine. Mais les
élèves des écoles talmudiques continuent à étudier et de nombreux autres élèves
de l’étranger sont invités à les rejoindre.
9/ Les quartiers infectés de certaines villes,
souvent habités par des orthodoxes, ne sont pas isolés du reste de la
population parce que les rabbins s’y opposent. Alors on bloque tout le monde
pour ne pas créer de ségrégation entre communautés.
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