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dimanche 27 septembre 2020

L'illogisme du gouvernement israélien face au coronavirus

 


L’ILLOGISME DU GOUVERNEMENT ISRAÉLIEN FACE AU CORONAVIRUS


Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps    

            

Ronni Gamzu 
         
          Il est difficile de comprendre la stratégie d’un gouvernement qui fait preuve de panique face au coronavirus et qui refuse de tenir compte des recommandations des hautes autorités sanitaires du pays, en particulier le professeur Ronni Gamzu. Certaines décisions ne s’expliquent pas et n’ont pas le début d’un raisonnement logique. Mais la population reste passive, discrète, disciplinée, abattue certainement par le virus et elle subit des décisions politiques disproportionnées par rapport à la réalité et surtout par rapport aux expériences vécus par d’autres pays occidentaux. Avant de commenter les mesures prises, analysons les conséquences économiques du coronavirus en Israël.


L'un des dix magasins fermés de Shuster

            Les centres commerciaux, petits et grands, alignent des panneaux «à louer» sur des centaines de mètres de boutiques fermées. Au Mercaz Schuster de Ramât Aviv, par exemple, une dizaine de boutiques ont mis la clef sous la porte sur une trentaine de commerces. Les propriétaires souffrent bien sûr mais aussi les mairies qui se trouvent en manque de recettes et les salariés condamnés à vivoter. Les magasins pour touristes ont perdu leurs clients. Les magasins de fringues se lamentent avec à peine 30% de leurs recettes quand ils n'ont pas totalement fermé. 

Hotels de bord de mer


          Le marché des bureaux s’est écroulé car la création de sociétés est stoppée et que le travail à distance réduit les besoins de m². De nombreux appartements sont à louer car leurs locataires ont dû trouver des solutions de rechange. Les promoteurs commencent à brader leur stock. Les galeries marchandes sont à l’avenant. De nombreux hôtels du bord de mer, qui n’accueillaient que des touristes, tentent de survivre avec la population locale quand ils ne ferment pas totalement puisque les frontières ont été fermées.

Malgré cette situation dramatique, les mesures suivantes ont été prises en dépit du bon sens comme si leurs auteurs étaient totalement déconnectés de la réalité.

1/ Interdire l’ouverture des petits structures commerciales auxquelles on aurait pu imposer un maximum de deux personnes à la fois.


2/ Interdire l’ouverture des commerces qui induisent des processus de fabrication dans des usines israéliennes, par exemple les magasins de meubles, d’armoires, d’éléments de cuisine et de matériel ménager.

3/ Interdire les marchés de rues, en plein air, alors qu’on autorise les supermarchés.

4/ Interdire les cafés et restaurants qui auraient pu déborder sur des espaces municipaux ou sur des trottoirs en imposant, comme en France, des séparations vitrées entre tables. Ce sont des lieux de vie indispensables pour atténuer la sensation de confinement et pour maintenir le moral d’une population confinée. Par ailleurs, ce sont des sources de travail pour jeunes, étudiants, soldats démobilisés et chômeurs qui n’ont pas d'autre solution pour subvenir à leurs besoins et à leurs études.

Restaurant sur la rue à Paris


5/ Autoriser la réunion de 20 personnes dans les synagogues mais favoriser la promiscuité dans les écoles talmudiques.

6/ Aider financièrement de manière généralisée la population alors que l’aide aurait dû être sélective et plus ciblée. Les salariés au chômage et les indépendants sont les plus fragiles et méritent plus d'efforts. Le gouvernement peut demander des prêts à la Banque d’Israël qui regorge de réserves de dollars, 190 milliards au moins.

7/ En France les voyageurs qui débarquent depuis des pays à risque sont immédiatement testés au nez, au moment du retrait de leurs valises avec des résultats publiés dans les 24 heures. Cela permet de maintenir le tourisme et les échanges et de détecter les contaminés. Au lieu de cela tous les déplacements à l’étranger depuis Israël sont interdits pour aggraver le sentiment d’étouffement d’une population à bout. Les Étrangers ne sont pas admis dans le pays, même les Juifs qui disposent de logements acquis avec l’encouragement des autorités.

8/ Les écoles sont fermées ce qui empêche les mères de famille de travailler avec les conséquences que l’on imagine. Mais les élèves des écoles talmudiques continuent à étudier et de nombreux autres élèves de l’étranger sont invités à les rejoindre.

9/ Les quartiers infectés de certaines villes, souvent habités par des orthodoxes, ne sont pas isolés du reste de la population parce que les rabbins s’y opposent. Alors on bloque tout le monde pour ne pas créer de ségrégation entre communautés.




10/ De nombreux étudiants étrangers d’écoles talmudiques entrent librement alors que les enfants non israéliens de parents israéliens, vivant à l’étranger, ne sont pas autorisés à passer les fêtes en famille même s’ils sont titulaires d’un certificat attestant qu’ils sont négatifs au coronavirus.

       Alors il n'y a pas à chercher à comprendre des décisions irréfléchies. Il faut se soumettre; certains diront : c'est la démocratie. Drôle de démocratie!

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