Au
début des années 1960, le général de Gaulle proposait son «plan Fouchet»
de création d’une Europe des Nations. L’idée était d’instaurer un gouvernement
ou État-major politique commun des grandes nations européennes en charge des
décisions stratégiques, internationales ou militaires, s’appuyant sur un
secrétariat commun. Il a été rejeté par l’Allemagne et le Benelux qui lui ont
préféré la supranationalité, c’est-à-dire la construction européenne par la
bureaucratie (Commission), le carcan normatif (règlements et directives), les
jurisprudences (Cour de Justice) et bien plus tard cette caricature de
parlement européen qui représente tout sauf la volonté des peuples.
Erdogan et sa femme |
De
cet échec historique, il ne reste que les ruines d’une Europe fragmentée entre
des États déchirés, faibles et impuissants et qui poursuit sa lente
décomposition dont le Brexit n’est qu’une étape supplémentaire. Il est
désespérant de voir cette Europe au sens politique et géographique du terme,
incluant le Royaume-Uni, de loin la première puissance économique mondiale au
regard du PIB additionné de ses États, potentiellement géant politique et
militaire planétaire, réduite à n’être qu’un nain lâche, soumis et impuissant
devant les coups de force de M. Erdogan.
Le
chantage aux migrants est une abomination. Il est un crime contre des êtres
humains (déplacements massifs de populations) et un crime contre les États
(forcer leurs frontières). Il est un acte de guerre. L’Europe déchiquetée,
fragmentée, asservie, tremble devant le dictateur. C’est lui qui devrait
trembler devant une Europe unie des Nations, coalisée, confédérée, alliance
soudée par l’histoire, la culture, la communauté d’intérêts, parlant d’une
seule voix et prête à agir comme un seul homme.
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