Le 12 juin, Kim Jong-un et Donald Trump se sont rencontré à Singapour ; la petite Corée du Nord a rencontré la première puissance mondiale et les deux dirigeants ont fait chacun la moitié du chemin pour se serrer longuement la main. Qui l’eut dit, qui l’eut cru, quand on se remémore les insultes proférées réciproquement par les deux hommes, les menaces de destructions massives agitées par Donald Trump et les ripostes nucléaires promises par Kim Jong-un. C’était il y a moins d’un an !
Kim Jong-un et Donald Trump, ne tarissent
pas d’éloges l’un pour l’autre, ils sont tous deux très fiers des résultats de
cette rencontre et se sont invités mutuellement à se rendre visite le plus
rapidement. Il était de l’intérêt de chacun de montrer que cette rencontre,
imprévisible à priori, se révélerait comme un grand succès. Le résultat est
mince, deux feuillets ont suffi pour inscrire les points d’accord, le principal
étant la dénucléarisation, sans rentrer dans les détails laissés aux équipes
des deux parties qui devront établir un calendrier, et préciser comment se
feront les contrôles.
Certes Donald Trump, fidèle à sa méthode
voulait d’abord créer une relation personnelle avec Kim Jong-un puis ensuite
conclure un deal. Il avait déclaré avant d’arriver à Singapour : «qu’il serait à même de juger des
chances de réussite dès la première minute, je sais quand quelqu’un veut
négocier et je sais quand quelqu’un ne veut pas négocier. Beaucoup de politique
n’ont pas çà. Ce n’est pas leur truc mais c’est mon truc».
Le président des Etats-Unis avait bien
évalué la situation, Le dictateur Nord-coréen cherchait à négocier, Il avait
profité des jeux olympiques d’hiver qui se déroulaient en Corée du Sud, début
janvier, pour se rapprocher des dirigeants de Séoul, alliés indéfectibles et
protégés des Etats Unis. Une réunion, la première depuis soixante ans avait eu
lieu en avril sur la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées pour marquer
ce rapprochement.
Sans écarter la possibilité d’une rencontre avec Kim Jong-un, Donald Trump avait durci les sanctions économiques contre la Corée du Nord. La Chine, s’étant décidée sous la pression des Américains, à appliquer plus rigoureusement les sanctions économiques, Pyongyang était étranglée économiquement et prête à négocier. Il n’est pas impossible, non plus, que le caractère impétueux, imprévisible de Donald Trump ait fait craindre aux dirigeants coréens un changement de cap, une sortie de route et que le président américain ne traduise en actes ses menaces verbales. Il était évident que la petite Corée du Nord même nucléarisée ne ferait pas le poids face au géant américain. Il fallait donc négocier.
Sans écarter la possibilité d’une rencontre avec Kim Jong-un, Donald Trump avait durci les sanctions économiques contre la Corée du Nord. La Chine, s’étant décidée sous la pression des Américains, à appliquer plus rigoureusement les sanctions économiques, Pyongyang était étranglée économiquement et prête à négocier. Il n’est pas impossible, non plus, que le caractère impétueux, imprévisible de Donald Trump ait fait craindre aux dirigeants coréens un changement de cap, une sortie de route et que le président américain ne traduise en actes ses menaces verbales. Il était évident que la petite Corée du Nord même nucléarisée ne ferait pas le poids face au géant américain. Il fallait donc négocier.
Quel bilan peut-on déjà tirer de la
réunion de Singapour ? les deux protagonistes, pourront se vanter chacun auprès
de son peuple d’avoir remporté une victoire. Donald Trump s’enorgueillira d’avoir réussi, à
peu de frais, là où tous ses prédécesseurs avaient échoué. Il aura obtenu « l’engagement ferme et inébranlable »
de la Corée du Nord pour une « dénucléarisation »
complète, la fermeture et la destruction des sites d’essais balistiques et
nucléaires et des sites d’essais de moteurs de missiles. Il s’est félicité
d’avoir empêché une catastrophe nucléaire.
Kim Jong-un peut se vanter d’avoir obtenu
du président des Etats Unis qu’il s’assied à ses côtés à la table des
négociations alors qu’il y a encore quelques mois il le vouait aux gémonies. Il
aura fallu pour cela que la Corée du Nord réalise en 2017 trois tirs
intercontinentaux et un sixième essai nucléaire démontrant ainsi que le
territoire américain était à sa portée. Cette rencontre, pour les dirigeants
coréens, justifie à posteriori la politique de nucléarisation initiée par le
grand père, poursuivie par le père et par Kim Jong-un lui-même au prix de
restrictions qui ont entrainé la mort de faim d’au moins cent mille personnes.
Il faut le rappeler et ne pas oublier qu’il s’agit d’une dictature militarisée
dans laquelle la société civile est bâillonnée.
Enfin un saint d'esprit |
Qui a gagné ? Je pense que la Corée
du Nord a de quoi être satisfaite ; c’est un grand succès pour un régime
dictatorial, un paria, d’obtenir enfin une légitimité recherchée depuis de
nombreuses années. Quant à Donald Trump, il manifeste son autosatisfaction. Il
faudra attendre les résultats des négociations, les conditions de leur application pour juger sur pièces.
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