Par Jacques BENILLOUCHE
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Contretemps
Les
Gazaouis ont toujours fait preuve de génie en innovant à chaque blocage de
situation. Ils ont été les concepteurs des tunnels dans la région, plusieurs
milliers construits en quelques semaines avec des outils primaires et à la
force de leurs poignées. Au départ très succins, les tunnels sont devenus de
véritables constructions sous-terraines solides, disposant de toute la technologie et capables
de faire transiter des voitures et des animaux.
Jason Greenblatt visitant un tunnel |
Les
tunnels sont arrivés à plusieurs centaines de mètres au-delà des frontières
d’Israël pour parvenir au sein même de certaines localités juives avec
l’intention finale de capturer des otages pour servir de monnaie d’échange. Mais
au génie palestinien répondait la technologie israélienne qui a permis de
détecter et détruire le tunnel le plus long et le plus profond de son genre
qu'Israël avait découvert. Depuis 2014, Israël a détruit plus de 30 tunnels
destinés à des attaques. On imagine l’investissement financier qui est parti en
fumée.
Le
tunnel qui avait commencé dans la région de Jabālīyah, dans le nord de la bande
de Gaza, pénétrait plusieurs mètres en direction de Nahal Oz. Il a été détecté
et détruit avant que la sortie ne soit ouverte en territoire israélien. Les «ingénieurs»
ont évolué techniquement puisque le tunnel s'étendait sur plusieurs kilomètres
jusqu'à Gaza et était relié à d'autres tunnels à partir desquels des attaques
pouvaient être lancées. De vrais blockhaus souterrains ont été conçus mais Tsahal
a réussi à les désactiver en les rendant inutilisables pendant une très longue
période. En quelques mois cinq tunnels de cette dimension ont été détruits.
Au
génie palestinien, Israël a répondu en développant un équipement spécial pour
détecter la présence de tunnels. Il a construit une barrière high-tech
au-dessus et au-dessous du sol, le long de sa frontière avec Gaza pour empêcher
la construction de nouveaux tunnels.
Rue à Gaza |
Durant
ces années, ce fut un gâchis financier et humain inestimable à Gaza car les
fonds, investis en pure perte auraient pu servir à améliorer les conditions
matérielles de la population ou pour construire des structures immobilières sur
fond de débouchés et d’emplois. Mais la recherche d’outils de mort prime sur le
développement civil d’une région maudite.
Parfait, un autre feu mon gars, continue! |
À
présent, le génie palestinien a encore frappé puisque les cerfs-volants ont
remplacé les pierres de l'Intifada. Les Palestiniens utilisent ces ailes chargées
de combustibles pour incendier les terres israéliennes. L’incendie progresse tous
les jours à toute allure. Les pompiers sont intervenus plusieurs centaines de
fois le long de la frontière avec Gaza. La traîne des cerfs-volants palestiniens
les transforme en engins incendiaires. Ce jouet pour enfants est devenu une
arme facile à réaliser et bon marché mais terriblement efficace puisque 2.500
hectares de cultures sont déjà partis en fumée.
Un cerf-volant à deux euros peut générer des millions d'euros de dégâts.
Le 5 juin, le feu s'est même dangereusement approché du campus de la ville de
Sdérot en provoquant un début de panique dans la population. Cela représente une certaine lâcheté de s'en prendre ainsi à la nature et à ses fruits.
Mais Israël a immédiatement recherché la parade. Les responsables des recherches et développements de l'armée de terre ont déjà conçu un système à base de drones pour faire chuter les cerfs-volants et les ballons incendiaires. Malgré
cela Tsahal reste digne car il rejette les suggestions de certains Israéliens d’appliquer
la loi du talion, de répliquer au feu par le feu, en brûlant au napalm les
terres arabes. C’est tellement facile mais certainement inhumain ; Israël
refuse de détruire la nourriture des populations de Gaza. Cette stratégie est
cependant considérée par les Palestiniens comme un aveu de faiblesse de la part des Israéliens.
Au
génie palestinien répondent les ressources immenses engagées dans la bataille
par Israël qui joue sa survie. Cette énergie, gâchée par les Palestiniens pour
diffuser la mort, aurait pu être utilisée à des fins pacifiques, au moins au profit des populations locales, alors qu’elle sert uniquement à des fins maléfiques. Toutes
ces sommes consacrées à fabriquer des centaines de cerfs-volants, tout ce temps
gaspillé au profit de la vengeance, toute cette haine accumulée et transmise
par les airs ne viendront pas à bout de la résistance israélienne.
Israël refuse l’initiative guerrière. Au feu, il préfère la replantation des arbres pour miser sur l'avenir. Il se
borne à poster des centaines de tireurs d'élite le long de la barrière de
sécurité de Gaza pour viser les meneurs. Il prévient les populations de Gaza
par tracts pour leur conseiller de ne pas être les outils du Hamas, de rester loin
de la frontière israélienne, de ne pas tenter de la briser ou de l'endommager. Malgré
les avertissements de Tsahal, le Hamas a exhorté les résidents de Gaza à
participer aux manifestations. Le Hamas ne veut pas comprendre qu'il doit mettre le génie de ses hommes au service de la vie plutôt que de la mort.
1 commentaire:
Cher monsieur Benillouche,
J'espère que vous me pardonnerez, mais cette histoire de Gazaouis qui creusent, creusent, creusent, m'a irrésistiblement fait penser à ces fameux Shadoks qui pompent, pompent, pompent !
Et voilà qu'on apprend que les Shadoks ont cinquante ans déjà !
Les voici donc :
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/les-shadoks-ont-50-ans-et-pompent-toujours-enormement-29-04-2018-7689921.php
Bon week-end !
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