Donald Trump,
comme on pouvait s’en douter, n’a pas certifié, comme il l’avait fait en avril
et en juillet l’accord, signé en juillet 2015 sur le nucléaire iranien par son
prédécesseur. Aucune inspection pratiquée par l’AEIA, l’Agence Internationale
de l’énergie atomique, n’a noté d’accroc à l’application de cet accord par les Iraniens.
Mais le président américain considère qu’il s’agit du «pire accord»
signé par les Etats-Unis et il s’était d’ailleurs engagé durant sa campagne
électorale à le «déchirer».
Donald Trump avait
à choisir entre deux options, certifier une fois de plus l’accord ou le
dénoncer. Il a préféré choisir une voie médiane : laisser au Congrès le
soin de durcir les sanctions à l’égard de l’Iran «une dictature qui sème la mort et le chaos dans le monde». Il lui est peut-être, encore difficile de revenir sur cet accord qui interdit à
l’Iran pendant dix ans de développer un armement nucléaire, tant que les Iraniens
le respecteront et ils le font, semble t’il, scrupuleusement. Ils ont trop
besoin de la levée des sanctions économiques qui les frappent pour prendre des risques
inutiles.
Mais Donald Trump finira
par sortir, dans trois mois, dans six mois… de l’accord de Vienne sans se
soucier des conséquences sur son pays et sur ses alliés, tant sa volonté est
forte de vouloir détruire tout ce qu’a construit Barack Obama. En attendant, il
attaque l’Iran sur d’autres terrains, sur son soutien au terrorisme, sur ses
activités balistiques que l’Iran déclare développer dans un but uniquement
défensif. Le missile Khorramchahr à têtes multiples d’une portée de 2000 kms a
été testé avec succès au cours du mois de septembre. Les Iraniens soutiennent,
bien entendu, qu’il ne peut être doté de têtes nucléaires mais on n’est pas
obligé de les croire !!
missile Khorramchahr |
Sans dénoncer
l’accord signé en 2015 par les Cinq plus un, mandatés par le Conseil de
Sécurité et les Iraniens, Donald Trump, néanmoins, le fragilise. Les Iraniens ne
manquent pas de lui rappeler que ce fameux accord n’est pas un accord bilatéral
signé entre les Etats-Unis et l’Iran, il est aussi signé par la Russie, la
Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne qui ne partagent pas ses positions.
Ces pays craignent une déstabilisation encore plus importante de la région et
la prolifération nucléaire qui s’en suivrait. Ils vont donc plaider auprès des
membres du Congrès, dans la mesure où ce sont eux qui décideront, pour le
respect de l’accord, d’autant que sa rupture augmenterait les tensions entre
les Etats-Unis et la Corée du Nord alors que la Russie et surtout la Chine
s’efforcent de refroidir les élans bellicistes du dictateur coréen qui, lui,
possède déjà la bombe A et peut être la bombe H.
Donald Trump a
raison sur un point, les Etats-Unis, les Occidentaux, les États de la région,
Israël en particulier, se sont surtout polarisés sur le danger réel, il faut en
convenir, que pouvait constituer un Iran doté de l’arme nucléaire, en
négligeant l’élargissement de son influence dans la région par l’utilisation
des minorités chiites présentes dans la plupart des pays à majorité sunnites,
pour provoquer des troubles ou éventuellement se livrer à des attentats
terroristes. L’Iran, allié à la Russie au Proche-Orient, en s’appuyant sur
l’arc chiite qui s’est constitué depuis la chute de Saddam Hussein a conforté
sa position de puissance régionale. L’Iran est devenu incontournable au Proche-Orient
comme ont pu le constater les Américains en Syrie mais surtout en Irak. Les Américains,
les Iraniens et leurs alliés, les terroristes du Hezbollah libanais, combattent,
séparément, un même ennemi Daesh.
Roi d'Arabie et président égyptien |
Les Sunnites aussi se sont regroupés,
sous la bannière de l’Arabie Saoudite et de l’Egypte qui a obtenu semble-t-il
la réconciliation du Fatah et du Hamas sous la direction de Mahmoud Abbas qui
reprend pied à Gaza. Deux camps antagonistes se font face. Le moment est peut-être
venu pour Israël de sortir de son isolement, de s’associer à cette coalition
des Sunnites parrainée par les Américains. Mais il y aura un prix à payer, la
création d‘un État palestinien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire