A l'occasion du Yom Ha Shoah qui a lieu cette année le 17 avril 2023, nous rééditons cette émission du 8 mai 2016 qui reste d'actualité.
Aujourd’hui, nous rappelons la mémoire de ces six millions de Juifs, des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants qui ont été assassinés par balles ou gazés dans les camps de la mort. La semaine prochaine, nous rappellerons la mémoire de ceux qui ont combattu les armes à la main, dans les ruines du ghetto de Varsovie, pour avoir le droit de choisir leur mort. Nous les réunissons dans notre souvenir.
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À l’heure où la génération qui a vécu la Shoah s’éteint doucement, naturellement, il est sans doute plus fondamental encore de consacrer une journée au souvenir. Zakhor : «souviens-toi de ce que t’a fait Amelek quand vous étiez en chemin à votre sortie d’Égypte». Ce commandement de Deutéronome 25,17 est toujours valable aujourd’hui et reste un devoir et un travail de chaque génération. Six millions de morts valent bien une journée de recueillement, de souvenir et de réflexion. Yom Ha-Shoah ne doit pas être seulement le rappel de cette période sombre et l’hommage à ses victimes, il doit être, aussi, l’affirmation toujours renouvelée, de notre vigilance face à tous les signes de résurgence d’un antisémitisme qu’on aurait voulu définitivement révolu.
- A gauche signature de l'accord : mais je crois que cela arrivera - A droite Yom Hashoah : balivernes, je ne crois pas que cela a eu lieu |
L’assassinat d’Ilan Halimi, les assassinats commis à l’école Ozar Hatora de Toulouse, l’attentat du musée juif de Bruxelles, et au début de l’année la tuerie de l’hyper cacher de la porte de Vincennes nous ont prouvé deux choses ; la première, si on pouvait encore en douter, que l’antisémitisme n’avait toujours pas été éradiqué mais que l’ennemi avait changé. La seconde que nous vivons dans un pays dont les dirigeants, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, reconnaissent explicitement et condamnent avec fermeté le caractère antisémite de ces crimes. «La France sans ses juifs ne serait plus la France» ont déclaré le Premier Ministre et le Président de la République, quel plus bel hommage !
Mais nous devons rester vigilants. Quatre millions de français sont descendus dans la rue pour protester, condamner les crimes commis par Coulibaly et les frères Kouachi. Auraient-ils été aussi nombreux, s’ils n’y avaient eu que des Juifs assassinés parce que juifs dans l’hyper cacher de la porte de Vincennes ? Peut-être pas, mais je crois qu’il y a eu une prise de conscience, au sein de la nation française, de la gravité de la situation. Confiance et vigilance doivent être les deux pôles de la vie juive dans la France d’aujourd’hui : c’est ce qu’illustre ce sondage organisé au mois de mars par la Commission nationale consultative des droits de l’homme, 85% des sondés considèrent «que les Français juifs sont des français comme les autres». Mais les préjugés persistent, 63% des sondés estiment que «les Juifs ont un rapport particulier à l’argent, 33% qu’ils ont trop de pouvoir en France, 56% qu’Israël compte plus que la France pour les Juifs français»
Yom Ha-shoah est là pour que le souvenir perdure et se transmette et que pour les morts ne meurent pas une seconde fois en tombant dans l’oubli, essentiellement, de la jeune génération. Nous devons évoquer l’histoire avec nos enfants mais nous devons aussi leur donner l’image d’un judaïsme qui n’est pas fait uniquement de souffrance mais aussi porteur de vie, de joie et d’avenir.
Mais le travail de mémoire concerne aussi les non-juifs, la Shoah n’est pas un accident lié à un quelconque particularisme, elle concerne l’humanité dans son ensemble, il faut l’étudier, non pour plaindre les Juifs, leur accorder des droits particuliers ou mieux les protéger mais pour savoir jusqu’à quel degré d’inhumanité, l’homme peut s’abaisser. En Occident, dans nos pays, nous avons tiré la leçon de cette histoire, malheureusement, elle n’est pas encore universelle, d’autres ennemis se sont dressés qui menacent le monde entier.
Aujourd’hui nous rappelons la mémoire de ces six millions de Juifs, des hommes, des femmes, des vieillards, des enfants, qui ont été assassinés par balles, ou gazés dans les camps de la mort. Yom Ha Shoah est là pour que le souvenir perdure et se transmette, que les morts ne meurent pas une seconde fois, en tombant dans l’oubli essentiellement de la jeune génération. À l’heure où celle qui a vécu la Shoah s’éteint doucement, plus naturellement, il est sans doute plus fondamental encore de consacrer une journée au souvenir. Zakhor….
5 commentaires:
Quand j'entend la sirene hululer dans la matinee a 10.00, je vois la photo de ma demi-soeur, morte brulee vive a Auschwitz debut juillet 1944. Elle n'avait que 6 ans!
Mais je suis a peu pres certain que d'ici un demi-siecle, plus personne ne se souviendra.
Aussi, je crois que la proposition de Menahem Begin, ancien Premier Ministre de l'Etat d'Israel d'ajouter Yom ha Shoah a Ticha beAv.
'antisemitsme ou plutôt la haine des juifs, s' il n'est plus organisé par l'État, trouvé à se loger chez les nouvelles minorités déguisées en antisionisme.Des commerces, des synagogues sont attaqués de plus en plus avec des armes à feu, des bombes à travers le Monde; une nouvelle page d'histoire.
L'antisionisme, appellation contemporaine de l'antisemitisme n'est probablement pas un prelude a une autre Shoah. La Shoah est quelque chose d'indefinissable, d'incomprehensible aussi initiee par le peuple europeen le plus cultive, le mieux eduque de ce continent.
On peut se poser la question si la culture, l'art, la technologie, la science ont pour aboutissement la Shoah. Il y a tellement de composantes dans cette tragedie, qui depassent meme le nombre de victimes. J'ai lu des milliers de livres sur la Shoah, essayant de comprendre. Je suis reste un nouveau-ne sans comprehension.
Monsieur Nataf, il n’y a pas de nouvelle page d’histoire. La Shoah est une parenthèse dans l’Histoire de l’humanité. On ne peut la comparer ni l’expliquer car elle dépasse l’entendement comme l’a écrit très justement Georges Kabi. On peut juste se poser la question du pourquoi mais cette question reste et restera sans réponse.
Ashkénazes ou sépharades, tous les juifs européens ont été pris dans les mailles de la solution finale et j’en parle en connaissance de cause.
Nous sommes des descendants de la Shoah, elle est en nous tous, omniprésente, insidieuse jusque dans nos gènes.
Je lis actuellement le dernier livre du Père Desbois sur son enquête depuis des décennies sur la Shoah par balles (composante trop ignorée hélas) à l’Est. C’est absolument glaçant, stupéfiant, insoutenable. On se dit
constamment : mais comment cela a-t-il pu être possible ? On cherche la réponse et on ne l’aura jamais.
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