LES PAYS
ARABES POLITISENT L’UNESCO
Par Jacques
BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
Ainsi parle l'Éternel : Je retourne à
Sion, et je veux habiter au milieu de Jérusalem.
Jérusalem sera appelée ville fidèle, et la montagne de l'Éternel des armées
montagne
sainte.
(Zacharie 8: 3)
Les
votes à l’UNESCO sont sans surprise puisque les pays arabes et leurs alliés
disposent d’une majorité automatique confortable. Les Israéliens n’ont aucun
moyen de contrer une décision quelconque et finissent par être résignés. Les
États-Unis n’y disposent d'aucun droit de veto. Ils ne sont jamais
entendus. C’est pourquoi, ils avaient déjà décidé de retirer à cette
institution leur contribution financière qui s’élève à 22% du budget total.
Ce n’étaient
pas les premières mesures qu’ils prenaient contre l’Unesco. Ronald Reagan avait
déjà décidé de la quitter en décembre 1984 car il l’estimait trop politisée.
L'Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture a pourtant
des objectifs précis définis par ses statuts. Son premier programme repose sur «une philosophie exempte de tout
sectarisme, globale et universelle, fondée sur un humanisme mondial,
scientifique, évolutionniste». Or
les Américains s’étaient déjà inquiétés de voir que des «tendances dans la politique,
l'orientation idéologique, le budget et la gestion de l'Unesco nuisent à
l'efficacité de l'Organisation». Ils
avaient cependant réintégré l’Organisation le 29 septembre 2003.
Le
21 octobre 2015 l’Unesco s’était encore distinguée en «condamnant fermement
les agressions israéliennes et les mesures illégales limitant la liberté de
culte et l’accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa sur
l’esplanade des Mosquées».
Autorisée par la Commission des relations de programme et externe du conseil
d'administration, une nouvelle résolution a été présentée le 15 avril 2016 par
l'Algérie, l'Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan. Le
conseil d'administration de 58 membres a approuvé la résolution par 33 voix
pour, six contre et 17 abstentions. Deux pays, le Ghana et le Turkménistan
étaient absents. L’Estonie, l’Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, le
Royaume-Uni et les États-Unis ont voté contre la résolution. La France, l’Espagne,
la Slovénie, la Suède, et la Russie étaient parmi les pays qui ont
soutenu la résolution. Cette résolution
efface tout lien d'Israël avec le
Mont du Temple et le Kotel (Mur occidental). Il n’y est fait référence qu’à une
zone exclusivement destinée à la mosquée Al-Aqsa ou Al-Haram Al Sharif,
ignorant totalement la revendication juive sur le site.
On
avait cru un instant que l’admission des Palestiniens dans l’organisation allait
être enfin l’occasion pour les pays
arabes de s’imprégner de la démocratie occidentale qui leur fait défaut. L’Unesco
a en effet pour objectif, selon son acte constitutif, de «contribuer au maintien de la paix
et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la
collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice,
de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans
distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.»
En
décidant d’utiliser cette tribune pour fustiger en permanence l’État d’Israël,
ils n’obtiendront aucun résultat tangible et l’Unesco deviendra alors une
organisation de plus, influencée par les pays à pétrodollars qui régissent le
comportement de la majorité de ses membres. Israël quant à lui sait que sa
situation ne changera pas et qu’il ne trouvera jamais grâce parmi les États du
globe qui jugent toujours les actes juifs de manière strictement négative.
Alors l’Unesco reprendra, par ses résolutions «unanimes», ses habitudes de blâmer, de critiquer
et bien sûr d’accuser Israël à chaque occasion qui se présentera. Les
diplomates juifs constateront que les gesticulations pacifiques et la volonté
d’Israël de prôner une politique d’apaisement ne rencontrent jamais, en face,
une acceptation réelle pour promouvoir la paix.
Les
pays arabes feraient mieux de prôner la protection des institutions
éducatives et culturelles, la garantie du droit à l’éducation, l’accès à la
culture, la promotion de la diversité des expressions culturelles et la
préservation de leur patrimoine. Mais ils ont tort d’utiliser l’Unesco pour
obtenir un quelconque droit de propriété sur certains sites religieux protégés
car alors ils trouveront des pays déterminés à leur faire barrage.
Philippe Lalliot Ambassadeur, délégué permanent de la France auprès de l'UNESCO |
Les
Français, qui gardent l’œil fixé sur la ligne d’horizon de leur balance
commerciale, semblent vouloir faire cavaliers seuls en se désolidarisant des
États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Allemagne censés être unis dans l’Union
européenne. Une nouvelle occasion de prouver que l’union politique européenne n’est
pas en marche. Le Quai d’Orsay persiste quant à lui dans sa volonté de se distinguer dans
sa doctrine vis-à-vis de l’État juif. En ne s’abstenant pas, comme d’autres
pays européens, la France perd à nouveau sa crédibilité en Israël et donne des
arguments à ceux qui ne veulent plus soutenir ce gouvernement.
Les
Israéliens vont de déception en déception. Au moment où des avancées politiques mènent à une reconnaissance d’Israël par certains pays modérés, les autres pays arabes pourront certes se
targuer d’avoir obtenu une victoire diplomatique mais la question reste l’usage qu’ils en feront. S’ils pensaient rendre service aux
Palestiniens, ils n’auront réussi qu’à bloquer encore plus un processus de paix
moribond. C'est à croire que l'on cherche à saboter toute tentative de dialogue de paix avec ce déni de l'Histoire qui ne grandit pas ses auteurs.
Ce n’est pas le moment de toucher à la question sensible de Jérusalem que tous les négociateurs sérieux s’accordent à dire qu'il s'agit d'un sujet à résoudre en fin de processus. Ce n’est pas le moment d’envenimer les esprits au moment où l’on sent des démarches politiques positives dans la région. C’est le moment, en revanche, de s’efforcer d’atténuer les tensions en ne versant pas d’huile sur le feu dans une région où on a de plus en plus tendance à user de la rhétorique religieuse. L’Unesco doit s’abstenir de toute velléité de glisser sur le terrain religieux. En revanche, c’est une nouvelle occasion pour Israël de préciser que «Jérusalem restera toujours la Capitale de l’État d’Israël et du peuple juif. En continuant sur la voie de l’incitation, du mensonge et de la terreur, l’Unesco prend le chemin de l’insignifiance».
Ce n’est pas le moment de toucher à la question sensible de Jérusalem que tous les négociateurs sérieux s’accordent à dire qu'il s'agit d'un sujet à résoudre en fin de processus. Ce n’est pas le moment d’envenimer les esprits au moment où l’on sent des démarches politiques positives dans la région. C’est le moment, en revanche, de s’efforcer d’atténuer les tensions en ne versant pas d’huile sur le feu dans une région où on a de plus en plus tendance à user de la rhétorique religieuse. L’Unesco doit s’abstenir de toute velléité de glisser sur le terrain religieux. En revanche, c’est une nouvelle occasion pour Israël de préciser que «Jérusalem restera toujours la Capitale de l’État d’Israël et du peuple juif. En continuant sur la voie de l’incitation, du mensonge et de la terreur, l’Unesco prend le chemin de l’insignifiance».
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