ISRAËL - IRAN (SUITE)
Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
L’AIEA déclaré que l’Iran avait rempli ses
engagements liés à l’accord signé sur le nucléaire avec les grandes puissances,
les Cinq + un, en juillet dernier. Toutes
les clauses ayant été respectées, les sanctions économiques et
financières multilatérales et nationales ont été levées, ont annoncé, à Vienne,
dans une déclaration commune les chefs de la diplomatie de l’Union européenne
et iranienne.
L’accord garantit le caractère civil du nucléaire iranien et doit
empêcher d’Iran de fabriquer une bombe atomique avant 10 ou 15 ans, au moins,
dans la mesure où il sera soumis à des contrôles réguliers de l’AIEA. Cela
signifie, aussi, que la levée des sanctions va permettre à l’Iran de récupérer au
moins une centaine de milliards de
dollars bloqués à l’étranger depuis de nombreuses
années et de commercer librement.
Si les Iraniens se réjouissent, il
n’en va pas de même pour leurs voisins, saoudiens
et israéliens, qui voient d’un mauvais œil, leur ennemi se renforcer, et sur le plan diplomatique, et
sur le plan économique. L’Arabie Saoudite et l’Iran qui représentent
respectivement les sunnites et les chiites veulent, l’un comme l’autre, devenir
la puissance dominante dans la région. Le conflit politique se double d’un
conflit religieux au sein de l’islam qui remonte à des siècles, sunnites contre
chiites mais aussi ethnique, Arabes contre
Perses. L’Iran tente de créer un arc chiite avec l’Irak, la Syrie, le
Liban, par Hezbollah interposé, aux frontières de l’Arabie Saoudite en
s’appuyant sur les minorités chiites, en nombre plus ou moins important, qui se
trouvent dans les pays de la région.
L’Arabie Saoudite s’efforce de créer
une grande coalition sunnite pour contenir les appétits de l’Iran, elle se bat
contre les chiites, directement ou indirectement, au Yémen, en Syrie où elle se
trouve, confrontée également, à l’État islamique, sunnite lui aussi, mais qui voudrait
bien faire main basse sur les champs pétrolifères de la dynastie Saoud. Quant à Israël, ses gouvernants considèrent que l’Iran est leur principal ennemi dans la région : d’une
part, parce que les dirigeants de la République Islamique, sont des fanatiques, qui ne cessent de répéter qu’ils veulent
sa destruction et qu’ils arment, à Gaza, le Hamas et le djihad islamique,
d’autre part parce qu’ils disposent d’un potentiel intellectuel, technologique
et très bientôt financier qui le leurs permettrait. Ils n’ont absolument pas
confiance dans les Iraniens, ce sont de trop fins diplomates, des menteurs, des tricheurs qui ne
respecteront pas leurs engagements. Ils sont persuadés que la manne financière
qui va se déverser en Iran ne sera pas utilisée pour moderniser le pays ou
améliorer le sort de la population mais pour renforcer l’armement des réseaux
terroristes qui constituent le bras armé des ayatollahs au pouvoir.
Ce jugement est partagé, par la
majorité des Israéliens et par le premier d’entre eux Benyamin Netanyahou qui a
bataillé, tant et plus, pour convaincre les Européens, les Américains qu’il ne
fallait pas négocier avec les Iraniens mais leur interdire, de manière
définitive, l’utilisation du nucléaire. Les relations entre Israël et les
États-Unis, il serait plus juste de dire entre Obama et Netanyahou, furent des
plus tendues, en particulier quand le premier ministre s’impliquât dans la
politique intérieure américaine, au
risque de provoquer une brouille très
grave avec les Américains. Ce ne fut qu’un baroud d’honneur. Le compromis fut signé,
il rentre en application cette semaine.
Mais Benyamin Netanyahou n’en démord
pas : Cet accord est dangereux pour Israël. Cela dit, que doit-on
faire ? Rester sur ses gardes c’est évident, l’Iran n’a certainement pas
renoncé à avoir un jour la bombe, analyser l’évolution des rapports de force en
Iran et dans la région, l’est aussi, mais surtout ne pas rester figé, ne pas se
fossiliser. Le chef d’État-major de Tsahal, Gadi Eizenkot, a déclaré à la
conférence sur la Sécurité Nationale à Tel-Aviv : « l’accord sur le nucléaire signé entre les grandes puissances et l’Iran
pose de nombreux problèmes mais aussi des opportunités » c’est bien plus
intelligent de raisonner ainsi que de dire, comme certains ministres : «l’État islamique est moins dangereux que l’Iran» alors que
le soutien des Palestiniens à Daesh est un des plus élevé au monde.
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