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Kol-Israël
LA LETTRE
ÉTRANGE D’OBAMA À KHAMENEI
Jacques Benillouche au micro d’Annie Gabbaï
Barack Obama a envoyé au Guide suprême iranien Ali Khamenei une lettre étonnante où il propose un marché lui aussi étonnant. Les États-Unis ne proposent rien de moins qu’un assouplissement de la négociation sur le nucléaire si l’Iran s’engageait plus en avant dans la lutte contre Daesh, l’État islamique. Il est vrai que Daesh est l’ennemi commun des Américains et de l’Iran ainsi que de son vassal l’Irak.
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Déclin de l’Amérique
En fait le président américain cherche à compenser, dans la gestion des
affaires étrangères, son attitude caractérisée par une imprévoyance et une
hésitation qui l’ont plombé. On le tient pour responsable du déclin de
l’Amérique et il cherche une porte de sortie honorable dans son conflit avec
Daesh. Mais il déçoit parce qu’il s’abaisse à faire appel à d’autres puissances
pour protéger le monde alors que cette tâche a toujours incombé aux Américains,
qualifiés autrefois de «gendarmes du monde».
Josh Earnest |
Il démontre par là son
échec à éradiquer le groupe islamiste en insistant pour que l’Iran participe à
la lutte contre l’ennemi commun. Cependant son administration se trouve dans
l’obligation de confirmer qu’elle n’envisageait pas de coordonner leurs actions
militaires Le porte-parole de la Maison, Blanche Josh Earnest, a enfoncé le
clou : «Il n’est pas question pour les États-Unis de coopérer
militairement avec l'Iran à cette fin».
Cette lettre intervient alors qu’on se rapproche de la date butoir du 24 novembre
pour un accord sur les négociations nucléaires et que les avertissements
israéliens se font plus pressants. On sent l’Administration américaine très
gênée par la diffusion de cette lettre. L’Iran ne fait pas partie de la
coalition américaine, mais elle cherche à lutter contre Daesh par Syrie
interposée. Toutefois, les intérêts de l'Iran dans le combat contre l’EI
divergent de celles des États-Unis.
L'Iran est un fervent partisan du président syrien Bachar al-Assad, qui est la cible de ses rebelles qui ont le soutien affichée des Américains. Le régime syrien est ouvertement combattu par les États-Unis. Les Républicains trouvent scandaleux qu’Obama cherche à enrôler l'Iran dans sa lutte contre l'État islamique en raison du soutien de l’Iran à la Syrie et au Hezbollah. Ils ne font pas confiance aux Iraniens.
L'Iran est un fervent partisan du président syrien Bachar al-Assad, qui est la cible de ses rebelles qui ont le soutien affichée des Américains. Le régime syrien est ouvertement combattu par les États-Unis. Les Républicains trouvent scandaleux qu’Obama cherche à enrôler l'Iran dans sa lutte contre l'État islamique en raison du soutien de l’Iran à la Syrie et au Hezbollah. Ils ne font pas confiance aux Iraniens.
Moduler les sanctions
Mais le point fondamental qui trouble les alliés occidentaux est la volonté
des États-Unis de supprimer ou de moduler les sanctions commerciales et de
réintroduire l’Iran dans le concert des Nations. Barack Obama a écrit sa lettre
à Khamenei après avoir décidé d’écarter le président Rohani des négociations quand
il a eu la certitude que ce dernier ne détenait pas le pouvoir de décision en
matière nucléaire. Le guide suprême, Ali Khamenei, est le seul dirigeant qui
détient la clef des négociations avec les puissances occidentales sur l’avenir
du nucléaire iranien.
Fabius et Stenitz |
La France tient à surveiller les négociations avec l’Iran et demande des
comptes sur la situation des centrifugeuses d’enrichissement d’uranium et sur
le statut du réacteur à eau lourde pour la production de plutonium. Elle montre
du doigt le danger de voir ces produits utilisés dans des ogives nucléaires. D’ailleurs
le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius semble, pour une fois, en
phase avec Israël.
Il a rencontré le ministre israélien des affaires
stratégiques, Youval Steinitz, qui lui a réaffirmé ses inquiétudes sur le risque
d’un mauvais accord avec les Iraniens : «Le refus de l'Iran de divulguer
son passé nucléaire jette une ombre lourde sur l'avenir. La signature d'un
accord final dans ces conditions serait un acte irresponsable que les puissances
mondiales doivent éviter».
2 commentaires:
Le grand Satan américain qui vient lécher les babouches des Ayatollah de Téhéran....plus qu'une erreur stratégique....une traîtrise.
Cher monsieur Benillouche,
Est-il permis de rappeler que la France qui aujourd'hui "demande des comptes" à l'Iran, a largement soutenu, en son temps - avec l'aide d'intellectuels comme Jean-Paul Sartre ou Michel Foucault - l'instauration de la République islamique en Iran, en accueillant sur le sol français, à Neauphle-le-Château, l'ayalollah Khomeini qui a pu y préparer sa Révolution instaurant le chiisme et la charia en Iran.
Quelles que soient les lettres que Obama écrira, il pourra difficilement faire pire.
Très cordialement.
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