LAURENT LAGAFFE
Billet
d’humeur de Jean SMIA
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Décidément les facultés de discernement
et d'analyse de notre ministre des affaires étrangères ainsi que ses
initiatives, prises de position ou commentaires, ne sont pas sur la voie de
l'amélioration.
À propos de la Syrie :
8
août 2012- Il claironnait à qui veut l'entendre que Bachar El Assad n'en n'a
plus pour longtemps et qu' : «il n'a pas
le droit de vivre sur cette terre»,
7
janv. 2013 – «Les propos de Bachar
Al-Assad illustrent à nouveau le déni de réalité dans lequel il ... qu'il est
en plus sourd et aveugle» en réponse au fait que Bachar se justifiait en
affirmant que son pays subissait une attaque fomentée depuis un pays étranger.
Cliquer sur la suite pour voir l'intervention de Fabius à l'Assemblée
Déni de réalité
Nos concitoyens s'attendent à ce que,
notre ministre, judicieusement informé par ses professionnels des
renseignements du Quai d'Orsay des raisons et événements précis qui ont conduit
à ce déferlement de violences, devrait en savoir plus que tout autre. L'actualité
nous prouve à nous, petits citoyens démunis d'un service de renseignements au
budget exorbitant, que Bachar ne mentait pas sur la réalité de cette tentative
d'annexion. Mon propos n'est pas de justifier les méthodes employées par Bachar
pour défendre son pays d'un envahisseur ; il ne s'agit que de mettre en
évidence que celui qui était dans le déni de la réalité, par désinformation
d'origine maligne ou d'origine d'incompétences subalternes, c'est notre ministre.
Quai d'Orsay |
Entre ces deux déclarations, six mois se
sont passés. Ils étaient occupés à quoi nos services de renseignement du Quai
d'Orsay pendant ce semestre ? Ils n'ont pu obtenir aucun indice, aucun soupçon,
aucune indication sur ce qu'il se tramait en Syrie ? En fonction de quelles
compétences les salarie-t-on si, au bout de six mois de combats acharnés, ils
ne parviennent pas à informer leur ministre que la réalité est une attaque d'un
pays siégeant aux Nations-Unies par des milices armées provenant de l'étranger.
Un bon service de renseignement devrait même savoir le nom de ce pays étranger.
Que la politique de la France exige ou
pas de s'allier avec ces milices, afin de démettre Bachar est une question qui
me dépasse, mais affirmer que son chien a la gale pour justifier qu'on le tue,
n'est pas digne de l'éthique diplomatique de la France. De la même veine, à
propos de l'Ukraine : Revenant triomphalement de Kiev, il plastronnait d'avoir
dit à Victor Ianoukovitch : «casses-toi
!!» et qu’après ça, Ianoukovitch a
fait ses bagages. Personne, au quai d'Orsay, ne semble lui avoir soufflé à
l'oreille qu'il venait de s'adresser au représentant personnel de Poutine en
Ukraine.
Poutine, lui, bien trop préoccupé pour
que la clôture des jeux de Sotchi soit «triomphale»,
n'a pipé mot. Son triomphe confirmé et de retour au bureau, Poutine s'est
attaché à déchiqueter consciencieusement l'Ukraine en confettis. Une province
par ci et deux provinces par là. Il ne m'est venu aux oreilles que quelques
bougonnements sous forme de borborygmes bien loin de sa fanfaronnade au retour
de Kiev.
Miraculeusement, si l'on peut
malheureusement dire, survient le missile qui abat un avion de ligne à la
frontière russo-ukrainienne. Et voilà le naturel de notre Don Quichotte qui
revient au galop: «...sanctions...tribunal
international...inadmissible dans le concert des nations etc etc »
Sauf, sauf, oui et encore sauf qu'on m'a
dit qu'un film montrait que, dans l'environnement du l'avion de ligne abattu,
circulait un avion de combat ukrainien. Et, le fait que l’enquête en cours de
démarrage n'ait pas encore déterminé si cet avion a été abattu par un missile
sol-air ou par un missile air-air, n'atténue en rien ses affirmations. Il aura
encore l'air fin si jamais l’enquête prouvait que c'est un missile air-air qui
a abattu cet avion.
Cesser les hostilités à Gaza
Quant à Gaza....... Il y a 4 ou 5 jours
: «il faut que cessent les hostilités à
Gaza», comme si ce n'était pas précisément pour que cessent les hostilités
qu’Israël a engagé ses troupes. Il y a 48 heures : «600 morts : c'est inadmissible», sans dire que c'est au bout de 15
jours, et comme il n'a pas de chance : dans le même temps qu'il prononçait ces
mots, il y a eu 700 morts en moins de 24 heures en Syrie, mais il ne dit pas si
c'est admissible.
Laurent Fabius a une curieuse
appréciation de l'«inadmissible» : L'Office
de secours et de travaux des Nations-Unies pour les réfugiés de Palestine dans
le Proche-Orient (UNRWA) fait une déclaration afin de protester contre le fait
que ses inspecteurs ont découverts des missiles stockés dans ses écoles à Gaza:
il n'a pas trouvé ça inadmissible. Ban Ki Moon confirme et condamne officiellement
le fait que des civils palestiniens (y compris des enfants) soient utilisés
comme boucliers humains: Monsieur Fabius n'a jamais affirmé que c'est
inadmissible.
Ban Ki Moon confirme et condamne la
réalité des bombardements à l'aveugle par plusieurs dizaines de rockets et
missiles par jour depuis plusieurs mois sur des populations civiles
israéliennes : Monsieur Fabius ne confirme pas ce type d'inadmissibilité.
Étant donné que je ne peux croire à de
la duplicité de sa part car il a l'air gentil et intelligent, même lorsqu'il ne
lève qu'un seul sourcil : je pense que ce pauvre garçon manque d'informations
fiables, vérifiées et incontestables. N'y aurait-il pas quelques comploteurs,
reprenant le flambeau de Ferdinand d'Esterhàzy, pour le désinformer dans son
entourage ?
M'enfin......
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