AL-ASSAD : UNE ÉLECTION BIDON POUR
UN PRÉSIDENT BIEN EN PLACE
Par Jacques BENILLOUCHE
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Le président Assad a été réélu pour un troisième mandat de sept ans avec près de 89%, beaucoup moins cependant que l’égyptien Al-Sissi qui a raflé près de 97% des voix. Cela permet à la presse locale aux ordres du pouvoir de gloser : «Aujourd'hui le peuple, l'armée et sa direction entament une nouvelle étape vers un avenir très difficile. La prochaine bataille c'est celle de la reconstruction ». La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui ne rate jamais l’occasion de faire des déclarations stériles a qualifié l'élection «d’illégitime et a appelé le régime à engager de véritables négociations politiques».
Rivalités des clans
Le président syrien prouve
qu’il se maintient bien en place et que nul n’est encore capable de le déloger
du sommet du pouvoir. Sa réussite ne s’explique pas par l’amour de ses
concitoyens à son égard mais surtout par la rivalité des clans qui
constituent une opposition profondément divisée et hétéroclite. Certes
l’élection n’a eu lieu que dans les zones qu’il contrôle, à savoir la moitié du
pays, mais il peut se targuer d’avoir cependant obtenu une certaine légitimité
auprès de ses concitoyens et face à l’opinion internationale qui n’est pas dupe
sur la régularité du scrutin.
Il montre surtout qu’il commence à retourner la situation en récupérant aux rebelles des espaces qu’ils avaient conquis après avoir subi de lourdes pertes. La réussite de Bachar al-Assad n’est pas due seulement à la fidélité d’une armée qui lui est entièrement dévouée mais surtout à l’efficacité des combattants islamistes libanais du Hezbollah et des bataillons de l’armée iranienne constitués en «force de défense nationale» mais aussi à l’aide peu discrète de la Russie. Les rebelles perdent du terrain sur tous les fronts. Ils ont été chassés de Qusayr à la frontière libanaise et de Qalamoun et a présent ils sont encerclés à Alep la ville du nord. Quand sa situation devenait précaire Assad n’a pas hésité à utiliser le gaz sarin contre les civils pour les empêcher de soutenir les rebelles car il détient encore 7% des anciens stocks.
Il montre surtout qu’il commence à retourner la situation en récupérant aux rebelles des espaces qu’ils avaient conquis après avoir subi de lourdes pertes. La réussite de Bachar al-Assad n’est pas due seulement à la fidélité d’une armée qui lui est entièrement dévouée mais surtout à l’efficacité des combattants islamistes libanais du Hezbollah et des bataillons de l’armée iranienne constitués en «force de défense nationale» mais aussi à l’aide peu discrète de la Russie. Les rebelles perdent du terrain sur tous les fronts. Ils ont été chassés de Qusayr à la frontière libanaise et de Qalamoun et a présent ils sont encerclés à Alep la ville du nord. Quand sa situation devenait précaire Assad n’a pas hésité à utiliser le gaz sarin contre les civils pour les empêcher de soutenir les rebelles car il détient encore 7% des anciens stocks.
Front uni
Contrairement à ses
adversaires, il montre un front uni sous sa bannière. Il a bénéficié de la
réorientation des combats des rebelles qui pointent leurs armes non pas contre
son armée, mais contre les djihadistes de l’EIIL (Etat islamique d’Irak et du
Levant). Créé en octobre 2006, ce groupement, né de l'alliance de plusieurs
groupes djihadistes irakiens, de la branche d’al-Qaïda en Irak, et d’une
trentaine de tribus sunnites, se considère comme le véritable État de l'Irak et
à présent de la Syrie. La filiale d’Al-Qaeda en Syrie, Jabhat Al-Nusra, combat
elle-aussi ces djihadistes qui inquiètent
l’Occident au point de refuser toute aide logistique aux rebelles.
Ahrar Al-Sham |
Les États-Unis, la Grande-Bretagne,
la France, le Qatar et l'Arabie Saoudite viennent cependant de modifier leur
stratégie en décidant se soutenir matériellement les rebelles « modérés ».
Une partie des opposants a été formée en Jordanie, au Qatar et en Arabie
saoudite, et est financée et armée de matériel lourd antichars au détriment du
Front islamiste dominé par Ahrar Al-Sham, groupe salafiste soutenu par les États
du Golfe. Les rebelles ont pu ainsi marquer des points à Idleb au nord et à
Alep au sud ainsi qu’à Quneitra à la frontière israélienne qui connait ces
jours-ci un certain réchauffement en raison des répercussions des combats entre
armée régulière et rebelles.
Le Front révolutionnaire syrien et les modérés de Harakat Hazim sont revenus au-devant de la scène syrienne. De nouvelles coalitions modérées se constituent pour renverser le régime à l’instar du Front islamique à Istanbul dont «L'objectif est de réaffirmer les objectifs initiaux de la révolution pour renverser le régime et à gagner la liberté».
Le Front révolutionnaire syrien et les modérés de Harakat Hazim sont revenus au-devant de la scène syrienne. De nouvelles coalitions modérées se constituent pour renverser le régime à l’instar du Front islamique à Istanbul dont «L'objectif est de réaffirmer les objectifs initiaux de la révolution pour renverser le régime et à gagner la liberté».
Stratégie occidentale
Les Américains ont été
timides dans leur stratégie craignant, par une aide non contrôlée localement
pouvant bénéficier à des groupes non crédibles, d’étendre la guerre civile à d’autres
pays limitrophes. Les Britanniques penchent plutôt pour la création «d’une
armée ou rien». De ce fait, les
rebelles sont inefficaces avec leurs armes légères contre des troupes d’Assad
et ses mercenaires équipés d’armes lourdes alors que, parallèlement, les Kurdes
sous la bannière du parti de l’Union démocratique (PYD) ont rejoint l’armée
légale.
Frontière avec le Golan |
Les Israéliens se
satisfont de cette situation qui occupe le Hezbollah et le décime en partie et
qui permet à la frontière syrienne d’être calme, à l’exception de quelques
incidents mineurs dus à des balles perdues. Ils assistent avec intérêt à l'élimination des islamistes dans des combats fratricides. Pour l'instant Bachar Al-Assad évite d'ouvrir un front avec Israël car les régimes forts arabes sont les
seuls qui savent évaluer les risques qu’ils prennent à s’en prendre directement
à l'Etat hébreu.
Ahmad Al-Jarba |
Pour le chef de
l'opposition en exil, Ahmad al-Jarba : «les dictateurs ne sont pas élus, ils
gardent le pouvoir par la force et la peur, ce sont les deux raisons qui
poussent les Syriens à participer à cette mascarade». Ce désordre régnant
au sein de l’opposition ne pousse pas la population syrienne à s’engager contre
le régime face à une lassitude croissante contre la guerre. Malgré le conflit
qui a fait plus de 162.000 morts, déraciné neuf millions de personnes et poussé
le pays à la ruine, une majorité de la population soutient encore Assad. Cette
réalité brutale explique ainsi le maintien au pouvoir du dictateur syrien.
1 commentaire:
Un tyran a attrapé la gale.
Avant de se débarrasser du tyran, il faut d'abord qu'on le guérisse de sa gale sinon tout le pays sera contaminé.
L'état de la Libye nous le démontre parfaitement.
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