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samedi 22 juin 2013

LA MONDIALISATION DU REJET Par Jean SMIA



LA MONDIALISATION DU REJET

Par Jean SMIA


Manifestation au Brésil
Turcs, Brésiliens, Tunisiens, Grecs, Français, Égyptiens, Portugais, Islandais, Espagnols, et autres offusqués ou indignés sont sortis protester dans leurs rues, souvent pacifiquement parfois violemment. Ces protestataires ne répondaient pas aux appels d'organisation politique ou syndicale, non, tous de simples citoyens aux horizons disparates et non encartés.




Avenir meilleur


Caricature de Denis Pessin de Slate


Des masses de gens qui sont sortis crier : «NON !!». Un prétexte quelconque, parfois anodin, comme l'augmentation d'un ticket de bus, sert d'exutoire à extérioriser un rejet depuis longtemps jugulé.  Aucun d'entre eux ne saurait définir ce qu'il faut faire pour que leur société soit organisée de telle sorte qu'ils puissent sécuriser leur avenir au vu des gigantesques progrès de la technologie. Mais ce dont ils sont, tous, intimement persuadés, c'est que les méthodes de gouvernance et les structures actuelles ne permettront jamais à leurs enfants d'espérer un avenir meilleur.

Cela fait-il réfléchir ces grands penseurs,  grands théoriciens et idéologues politiques ?
Pas du tout, ils cautionnent la cacophonie chaotique des G7, G8, G20, G29 drapés dans leur certitude que leur «parfaite théorie» du libre-échange est immuable, sans prendre conscience que c'est elle qui permet que la majorité des bénéfices issus du travail et de l'activité de chacun soit amassée dans des paradis fiscaux. Ce ne sont pas les paradis fiscaux, les coupables, c'est leur système qui crée les paradis fiscaux.


Actifs confisqués


De plus, ce n'est pas le fait que ces montants ne soient pas imposés qui est le plus important, ce qui est essentiel c'est que ces montants sont dans leur totalité «confisqués» des actifs de chaque pays, donc ne se réinvestissent dans aucune activité légale. Ils ne servent à rien sauf à satisfaire divers caprices de leurs détenteurs, et, exactement à l'inverse de votre petit livret A, ces montants ne sont plus utiles à aucune économie. Cependant, aucune entreprise ne pouvant survivre longtemps sans bénéfices, la perduration de ce système conduira à la faillite simultanée de plusieurs pays. Sauront-ils mettre un frein à leur boulimie, pour ne pas tuer leurs poules aux œufs d'or ? Ou alors, le dérisoire des mesures esquissées décuplera-t-il leur rapacité ?

Toutes ces protestations et désapprobations éparses, dans divers continents et pays, exprimées par de petites gens de toute culture, âge, condition ou religion, sont l'expression d'un instinct populaire qui ne se trompe jamais. Serait-ce l'aube de la mondialisation du rejet ?

4 commentaires:

Marianne ARNAUD a dit…


Bien vu, monsieur Smia !

Partout dans le Monde, il se trouve des gouvernants qui n'ont plus aucune mesure valable à proposer pour améliorer la situation sociale de leurs peuples qui se dégrade inexorablement.
Ils se ratrappent sur les lois sociétales pour imposer, là la charia, ici le "mariage pour tous".

Alors contre toute attente, des milliers de personnes se lèvent pour dire NON !
Et voilà que gens de tous âges et de tous milieux se trouvent au coude à coude et prennent conscience de ce qu'ils sont le peuple, mais le peuple méprisé, mépris qui peut aller jusqu'à la tyrannie.

C'est cette mondialisation du rejet de la tyrannie à laquelle nous assistons aujourd'hui et qui ne fait que commencer.

Pat Quartier a dit…

Il y'a aussi le rejet de la mondialisation...

andre a dit…

Ok , pas de mondialisation!
On fait quoi ? Repli sur ses frontières, autarcie comme du temps de l' Albanie d' Enver Hodja ? Moins d'importations et beaucoup moins d'exportations ?
Irréalisable, insensé et limite grotesque!
Le monde est en bouleversement , les entreprises qui comptent sont toutes mondiales et leurs bénéfices se mettent à l'abri des fiscs dévorants .Et les richesses soustraites au train de vie des États et de leurs dirigeants qui voudraient les distribuer pour obtenir des suffrages , sont mieux investies par ceux qui les ont créées que par ceux qui voudraient en disposer.
André M

Unknown a dit…

@André,
Non, je ne sais pas ce qu'il faut faire.
Mais ce que je sais que c'est quand un bateau coule parce qu'il y a un trou au fond: il ne faut surtout pas agrandir le trou ni en percer un second.
C'est pourtant ce qu'il se passe : pour tenter de récupérer une taxe sur les montants non déclarés, c'est la totalité du montant qui s'évade.
Contrairement à ce que vous affirmez, ces montants ne s'investissent plus dans des activités légales car il faudrait alors en justifier la provenance.
Or il se trouve que même s'ils ne payaient aucun impôt, ces montants non évadés et réinvestis légalement rapporteraient plus au pays que les impôts auxquels ils veulent échapper.
D'autre part, au temps des 30 glorieuses la France ne ressemblait pas à l'Albanie, mais c'était une époque où la « politique de la France ne se décidait pas à la corbeille. »
Aujourd'hui, non seulement c'est l'inverse, mais nous en sommes au point où c'est l'avenir de vos enfants qui se décide à la corbeille. Car la « corbeille » a évalué leur travail à la valeur de celui d'un travailleur chinois ou indien, mais débiteur de nos dettes en plus.
Et ça ne me convient pas, car j'ai comme l'impression que, contrairement à mes parents, ma part d’efforts pour leur transmettre un pays en bon état de marche a été vaine.