LA DICTATURE DE CEUX QUI N'EN SAVENT RIEN
Par
Jean SMIA
Jean SMIA a souvent l’envie de
pousser un coup de gueule, sur tous les sujets, politiques ou non. Hier il critiquait la façon dont on traitait l'islamisme, aujourd’hui il s’en prend aux journalistes avec sa
verve personnelle. Une chose est certaine, il crée le buzz, en d’autres termes :
le débat. Les lecteurs du site jugeront ce nouveau venu parmi nous.
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La dictature de ceux qui n'en savent
rien mais que l'on paye pour nous en parler. Avez-vous remarqué que notre
système de diffusion immédiate de soupçons d'informations interdit à nos
responsables la possibilité de mener à bien tout projet à long terme ?
Caricature de Plantu du Monde |
Secret
story
Ce blocage systématique concerne
autant la politique internationale, que les réformes sociales d'un pays ou
qu'une enquête policière difficile. J'ai l'impression d'assister à un «secret
story» permanent, avec «la voix» des journalistes qui vient orienter
nos opinions dès que quelqu'un change ses chaussettes. Avec en plus, plusieurs «la
voix» qui insinuent des choses contradictoires. Alors, excédé, je finis par
ne plus différencier le réel du virtuel ou l'avéré du plausible.
Massacre de Chevaline |
Pour éviter d'en faire une polémique
politique, prenons pour exemple cet horrible massacre d'Annecy. Chaque quart d'heure :
· On nous diffuse des soupçons d'informations, ni avérés
ni intéressants.
· On nous parle d'abord, d'Irak, d'aéronautique et d'intelligence
service,
· Puis, on nous diffuse le ragot d'un voisin sur un
héritage contesté,
· Après on reste coi devant plusieurs interviews de gens
qu'on ne connaît pas et qui, avec force détails, nous font savoir qu'ils n'ont
rien à dire,
· Pendant qu'un siège est en place devant un hôpital afin
de filmer les premiers mots d'une gamine de 7 ans qui va peut être sortir du
coma,
· Et surtout, vite diffuser ce qu'elle va dire afin de
bien informer les assassins de l'en-cours de l’enquête.
Questions
Tout ce bruit médiatique stérile
masque des questions qu'aucun média n'a posées :
· Après la découverte des corps, pourquoi a-t-il fallu 8
heures pour que les polices criminelle et scientifique soient sur place ??
Ils étaient occupés par d'autres meurtres dans le coin ?? Il y avait plus
d'essence dans les autos ??
· Craindrait-on des réflexions de la part de Scotland
Yard ? Ou alors on s'est déjà mis d'accord pour ne pas en parler ?
· On fixe notre attention sur trois morts sur quatre,
· Le quatrième assassiné, n'étant qu'un habitant du coin,
reste ignoré des médias. Or, pour cette famille endeuillée, n'y a t-il pas
quelque chose d'insultant dans ce méprisant dédain ?
L'inférence des médias dans le cours
de cette enquête me donne une impression de déjà vécu : l'affaire du petit
Grégory dans la Vologne. Depuis 28 ans on continue à chercher sans trouver.
Mais que l'on trouve ou non n'a
strictement aucune importance en regard du gigantesque chiffre d'affaire de
ceux qui n'en savent rien mais qui sont payés pour en parler. Donc, moins on
trouve, plus ils en parlent et plus ils gagnent.
C'est ce même schéma médiatique que
l'on retrouve dans tous les domaines de la politique : Ils avaient
constaté que c'était vendeur de critiquer Sarkozy (dont je me fous
complètement), donc ils ont exploité l'aubaine.
Maintenant, ils s'aperçoivent que ce
n’était pas la critique de Sarko, l'aubaine, mais la critique du président quel
qu'il soit, donc c'est au tour de Mimolette de passer au tourniquet. Les textes
sont déjà écrits : il y a juste à changer le nom, la photo et à passer à
la caisse.
Les ayant-droits de Michel Audiard
devraient réclamer des droits à ces journaleux car ils utilisent, pour
s'enrichir, le concept inventé par Michel Audiard : «Ce n'est pas parce
qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule»
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