HÉCATOMBE CHEZ LES HAUTS GRADÉS IRANIENS : LA
MAIN DE MABAM
Par Jacques BENILLOUCHE
Sites nucléaires iraniens |
Ces opérations dénotent des failles importantes dans le système sécuritaire
iranien. Il semble que les Israéliens, sans revendiquer les opérations, aient
décidé de recourir à nouveau aux assassinats ciblés pour ralentir le programme
nucléaire iranien. Le gouvernement israélien est unanime après que Gantz a
révélé, un secret de polichinelle, que l'Iran avait déjà accumulé de l'uranium
enrichi en quantité suffisante pour fabriquer trois bombes nucléaires. Alors à
défaut de viser les usines souterraines et le matériel nucléaire, le choix s’est
porté sur les hommes qui en sont les responsables et les artisans.
Le colonel Hassan Sayad Khodaeï |
La dernière élimination a concerné, le 22 mai 2022, le colonel Sayed Khodaeï, du Corps des Gardiens de la révolution
iranienne, qui a servi en Syrie au sein de la Force Al-Quds, responsable des
opérations de renseignement militaire de l'armée. Mais l’élimination la plus
médiatisée fut celle du scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, en novembre
2020, toujours avec le même mode opératoire. Dans tous les cas, Israël est
tenu pour responsable de ces assassinats. Selon le président Ebrahim Raïssi :
«La main de la stabilité mondiale est visible dans ce meurtre. Je n'ai aucun
doute que ce grand martyr sera vengé». On ignore encore les modalités des
représailles iraniennes mais par mesure de précaution les ambassades dans le
monde sont en état d’alerte.
Massoud Ali Mohammadi |
Depuis 2010, l'Iran est victime d'assassinats et de sabotages
visant les hauts responsables et les scientifiques impliqués dans le programme
nucléaire ainsi que les responsables du programme de missiles balistiques, et qui
se poursuivent depuis près de 12 ans. La série d’élimination a commencé le 12
janvier 2010 avec celle de Massoud Ali Mohammadi, professeur de physique à
l'université de Téhéran. Il était connu pour ses travaux en physique quantique
et en physique des particules élémentaires. Une bombe avait été placée sur une
moto devant sa maison.
Cependant, seule exception, Majid Jamali Fashi, avait été reconnu coupable de
l'attentat et arrêté en décembre 2010. Il avait avoué son rôle en précisant avoir
été formé par le Mossad à Tel Aviv qui lui avait versé 120.000 dollars pour
l'assassinat. Condamné à mort par le tribunal en 2011, il avait été exécuté à
la prison d'Evin, à Téhéran, en 2012.
Dr Majid Shahriari |
Le 29 décembre 2010, deux professeurs travaillant dans le
domaine nucléaire à l'université Shahid Beheshti ont été ciblés. Le professeur
Majid Shahriari, qui travaillait dans le domaine de la physique quantique au
sein de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, a été tué dans
l'explosion d'une bombe télécommandée placée dans son véhicule. Le même jour,
Feridun Abbassi, professeur de physique nucléaire à la même université a subi
le même sort mais il a survécu avec de graves blessures.
Darioush Rezaeinejad |
Darioush Rezaeinejad, un autre physicien, a été abattu le 23
juillet 2010 à Téhéran, par deux assaillants à moto, le modus operandi
habituel. Présenté d’abord comme étudiant, le professeur était spécialisé dans
le transfert de neutrons.
Le général de brigade Hassan Tehrani Moghaddam, commandant en chef du programme
de missiles balistiques, a été tué dans une explosion massive dans une base de
missiles près de Téhéran, le 12 novembre 2011. Le général et 17 soldats ont été
tués, tandis qu'une grande partie de la base de missiles Shahid Mundaris, à 20
kilomètres de Téhéran, a été détruite dans l'explosion. Moghaddam avait mis au
point des missiles Shahab-3 capables d'atteindre Israël. Le journal Yediot
Aharonot avait révélé le 14 novembre 2011 que le Mossad avait organisé l’attaque
en collaboration avec l'Organisation des Moudjahidines du peuple.
Moghaddam |
La série a continué avec Mostafa Ahmadi Roshan, physicien
nucléaire travaillant au centre d'enrichissement de l'uranium de Natanz, le 11
janvier 2012 par l'explosion de sa voiture piégée près de l'université Allame
Tabatabai, dans l'est de Téhéran. Il s’agissait d’une figure de proue du
programme de missiles iranien. D’ailleurs l’usine nucléaire de Natanz a été
baptisée Centre nucléaire Ahmadi Roshan.
Fakhrizadeh |
Après l'assassinat du commandant de la Force Al-Quds, le général
Qassem Soleimani, dans une attaque américaine à Bagdad le 3 janvier 2020, un
autre événement a secoué l'Iran. L’architecte du programme nucléaire iranien, Mohsen
Fakhrizadeh, a été assassiné le 27 novembre 2020 dans le quartier d'Abserd à
Téhéran. Il était responsable du programme de missiles balistiques au sein de
l'Agence de recherche et d'innovation du ministère de la Défense. Netanyahou
avait confirmé la responsabilité d’Israël.
Tous ces assassinats ont mis en évidence les lacunes des
services de renseignement iraniens qui ont donné plusieurs versions des
attaques : utilisation d’un équipement électronique révolutionnaire, arme
lourde automatique équipée d'un système satellite intelligent basé sur
l'intelligence artificielle. Yossi Cohen, ancien chef du Mossad, avait révélé à
la télévision israélienne en juin 2021 qu’on pouvait y voir la «supervision»
du Mossad.
colonel Ali Esmaelzadeh |
Ces dernières semaines des disparitions mystérieuses ont eu
lieu. Le colonel Ali Esmaelzadeh, qui a servi dans l'unité 840 avec Khodaeï,
est décédé après être tombé du balcon de sa maison dans le quartier de Jahan
Nama à Karaj. Les autorités ont attribué cette chute à un suicide alors qu’il
s’agissait certainement d’une élimination par le CGRI qui le soupçonnait de
trahison. Quelques jours après cette mort, un ingénieur du ministère de la
Défense a été tué le 25 mai lors d'une attaque de drone sur le site militaire
de Parchin, où l'Iran développe des technologies de missiles, nucléaires et de
drones.
Ayoob Entezari |
Puis, le 31 mai, le
scientifique aérospatial iranien Ayoob Entezari est décédé dans un hôpital de la province centrale de Yazd
après avoir été empoisonné durant un dîner organisé par un homme qui a fui le
pays immédiatement après. Entezari, titulaire d'un doctorat en génie mécanique
et aérospatial était impliqué dans l'industrie iranienne des missiles et des
drones.
Ces morts
mystérieuses ne sont pas une coïncidence. Il s’agit d’opérations autorisées par
le gouvernement qui a chargé le Mabam de leurs réalisations. Des soldats et des
officiers, des planificateurs et des combattants, du personnel de renseignement
et des gros bras se tiennent derrière l'innovation la plus importante de Tsahal,
Mabam (campagne entre les guerres). Il s’agit d’un groupe ultrasecret constitué
de membres triés sur le volet qui ont surmonté des difficultés, franchi des
obstacles, fait preuve de talent, de créativité et d'audace, et qui ont réalisé
des actions importantes pour la sécurité d'Israël. Ils ont reçu carte blanche
pour empêcher, par tous les moyens, la République islamique d'acquérir l’arme nucléaire. Israël doit défendre son existence par tous les moyens.
1 commentaire:
Psaume de louanges ! Béni soit l'Eternel qui donne la force à Son peuple, et qui bénit Son peuple par la paix. Les uns prient et étudient Sa sainte loi : depuis le ciel, Il répond à leurs prières en donnant le succès à ceux dont les actions vivent à protéger Son peuple. C'est comme ça que ça marche : Am e'had ba-aretz. Maintenant, ne me demandez pas qui a le plus grand mérite : quand je serai arrivé Là-Haut, s'Il veut bien de moi, je vous enverrai un mail avec la réponse.
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