RADIOJ-JOURNAL 31 mai 2022
LA CHINE MENACE ISRAËL APRÈS UN ARTICLE DU JPOST
J. BENILLOUCHE au micro de Steve NADJAR
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Il est vrai que le ministre Wu était dans son rôle en poussant le bouchon un peu loin en prévenant qu’Israël comptait trop sur la Chine qui se préparait à envahir Taiwan. Dans son interview, il a déclaré : «La Chine est un pays autoritaire et ils font des affaires avec une philosophie très différente. Parfois, ils utilisent le commerce comme une arme, et nous les avons vus pratiquer leurs relations commerciales militarisées avec de nombreux autres pays. Ils l'ont fait en Lituanie, ils l'ont fait en République tchèque et ils l'ont aussi fait en Australie. Parfois, ils essaient de faire cela à Taïwan aussi. Donc, quand on fait affaire avec un pays autoritaire, il faut être très prudent. Nous ne devrions pas permettre à ce genre de relations commerciales de mettre en péril notre sécurité nationale. Et je comprends assez bien qu'Israël place également la sécurité nationale très haut dans l'agenda du gouvernement».
Interview à distance |
Les Chinois ont jugé l’interview trop critique à leur
égard : «Nous nous opposons fermement et condamnons fermement que le
Post, au mépris du fait que le Xinjiang est une partie inaliénable du
territoire chinois, ait servi de plate-forme aux séparatistes de l'indépendance
du Xinjiang en publiant leur article anti-Chine». Il s’agit d’une affaire
qui concerne uniquement le Jérusalem Post et l’on voit mal le gouvernement
israélien intervenir contre un journal car la liberté de la presse n’est pas
négociable en Israël. Les Chinois sont peu habitués à la démocratie médiatique.
Mais dans l’intérêt chinois, les diplomates trouveront
une porte de sortie acceptable pour les deux parties sachant que Jpost ne
transigera pas. Mis à part l’indispensable exigence de relations diplomatiques avec
le plus grand pays mondial, membre du Conseil de Sécurité. Les Chinois n’iront
certainement pas jusqu’à la rupture des relations parce qu’ils auront beaucoup
à perdre parce qu’ils sont trop impliqués dans l’économie israélienne.
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu |
Par manque de main d’œuvre, le gouvernement israélien
autorise chaque année l’entrée de plus de 40.000 travailleurs chinois employés dans
les chantiers de construction, l’agriculture et les infrastructures et qui
transfèrent près de 80 millions de dollars tous les mois à leurs familles. Les
Chinois sont impliqués aussi dans la construction, l’extension et la gestion
des port d’Ashdod et de Haïfa créant d’ailleurs la suspicion des Américains. D’ailleurs de nombreux dirigeants juifs
mondiaux s’inquiètent de la mainmise chinoise dans l’économie israélienne et
critiquent la vente aux Chinois des «bijoux de famille» .
Israël a en effet vendu deux fleurons de son industrie
aux Chinois : la première est l'industrie chimique d’Agan à d’Ashdod et la seconde, la grande industrie laitière Tnuva. Depuis longtemps la stratégie de Pékin est
de transformer le pouvoir économique en domination géopolitique. Les Chinois profitent du hightech israélien
parce qu’il n’est pas protégé comme le matériel militaire. La balance commerciale est
nettement en défaveur d’Israël qui a importé de Chine 10,7 milliards de dollars
de marchandises en 2021 alors que les exportations israéliennes vers la Chine,
en baisse, s’élèvent à 4,26 milliards de dollars. La Chine est aujourd’hui le
troisième partenaire commercial d’Israël. Une proximité que Washington, allié
stratégique de Tel-Aviv, ne voit pas nécessairement d’un bon œil.
5 commentaires:
Cher monsieur Benillouche,
Quels que soient les problèmes économiques posés par la Chine, ne serait-ce pas le moment pour Israël – histoire de mettre un peu de lubrifiant dans les rouages - de se souvenir aussi de : « Cette terre qui n’a jamais connu l’antisémitisme », où 20 000 Juifs ont trouvé refuge :
https://www.youtube.com/watch?v=RtxLSgCXqjM
Très cordialement.
Madame Arnaud, ce n'est pas tout a fait exact. 5,000 Juifs d'origine russe vivaient en Chine depuis la fin du 19e siecle, principalement en Mandchourie. 5,000 autres, principalement d'origine allemande et autruchienne sonnt arrives a fuir jusqu'en Chine occupee par les Japonaisqui s'empresserent de les mettre dans un ghetto ou les conditions de vie etaient certes meilleurs qu'a Varsovie, mais ou de nombreuses personnes y perirent de maladies et de faim. Enfin 10,000 furent sauves par le consul japonais a Kaumas, a l'epoque capitale de la Lituanie qui delivra des laissez-passer en mentant deliberemment a ses superieurs. A son retour au Japon, il fut mis a l'ecart et mourur dans la misere. Il fallut pas mal de tenps pour etre reconnu par Israel "Juste parmi les nations".
Les Chinois ne sont pas antisemites, et les communautes chinoises arrivees par la Route de la Soie s'assimileremt sans probleme. Un jesuite, au 18e siecle, fit etat de l'existence d'une petite communaute juive en Chine. Certaines personnes se reclament de ces "ancetres", probablement pour fuit l'implacabilite du regime inhumain chinois.
Et pour Jacques, le metro de Tel Aviv est construit par les Chinois, de meme que le fut le ttunnel du Carmel et les tunnels menant la route no.1 vers Jerusalem. Ils proposerent meme une voie ferree rapide d'Eilat a Tel Aviv ou a Ashkelon. Les Americains y mirent leur veto.
Monsieur Kabi,
Il est vrai que je n’ai aucune expertise particulière me permettant d’aborder les relations israélo-chinoises, mais je croyais que le ton de mon commentaire le dirait suffisamment pour que cela ne puisse tromper, ni choquer personne. C’était donc une erreur.
En revanche, je crois avoir une excuse suffisante pour avoir cédé à ce qu’il faut bien appeler une impulsion, puisque ma famille faisait partie de ces « 5 000 autres » auxquels vous faites mention, et que j’ai estimé sans doute naïvement, que je devais bien à la Chine ce petit témoignage de reconnaissance dont j’espère que ni vous, ni les lecteurs de Temps et Contretemps, ne me tiendront rigueur.
Très cordialement.
En toute amitié et avec humilité, permettez moi d'ajouter une petite précision aux commentaires et détails communiqués par Mr Kabi ( dont j'avais connaissance pour diverses raisons) Tout simplement, la Chine - qui a accueilli ces milliers de juifs réfugiés de la deuxième guerre mondiale, fuyant le nazisme, le plus loin possible - n'était pas encore celle de Mao et du régime communiste mais celle du Komintern de Tchang-Kaicheck, qui lui même s'est ensuite réfugié à Taiwan. En 1952, sauf erreur de ma part, tous les étrangers encore tolérés jusque là, ont du quitter la Chine nouvelle. A nouveau ces visiteurs temporaires ont du rechercher d'autres cieux ...
Bien cordialement,
Madame Arnaud, merci pour vos precisions.
La Chine reconnait 8 religions. Le Judaisme n'en fait pas partie, pourtant des milliers de Juifs y vivent, des dizaines de synagogues fonctionnent et les Chinois ferment les ux. Car ces Juifs sont principalement des negociants, des experts, des medecins.
M.Moritz, il y a eu deux periodes dans la vie des Juifs durant la Seconde Guerre Nobdiale en Chine: il y a eu la periode de Tchang Kai Chhek et la periode japonaise. Dans les deux cas, les Chinois et les Japonais se mefierent de cette communaute bizarre et la vie des Juifs ne fut pas de tout repos.
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