YOM HAZIKARON SYMBOLISE LE PRIX DE LA LIBERTÉ POUR ISRAËL
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Yom Hazikaron, le Jour
du Souvenir, symbolise le prix de la liberté acquise par le peuple juif, en
hommage aux 23.928 soldats de Tsahal tombés au champ d'honneur depuis 1940 et après la
création de l'État, en ce jour du 14 avril 2021. La joie de la victoire de
l’indépendance est toujours précédée par un jour de deuil pour glorifier le
sacrifice des jeunes, pour sanctifier leur mémoire, et pour pleurer leur
disparition avant de chanter, de rire et de danser. C'est le seul jour où le peuple est uni loin de ses querelles politiques.
Obsèques de Jordan Bensemhoun |
Mais cette journée illustre surtout le courage des jeunes Juifs du monde qui quittent leur
pays natal pour s’engager dans les forces de Tsahal alors que rien ne les y
oblige. Ils abandonnent leurs parents, leurs études et leurs amis pour partager
le quotidien israélien de la guerre avec son lot de larmes, de sang et de
désespoir. Pourtant ils n’ont pas été découragés par les énumérations
insoutenables des noms des soldats morts au combat, tous les ans, pour la même
occasion.
Le peuple
juif, toujours contesté et en danger d’existence de mort, a besoin des jeunes
Israéliens pour défendre le pays et surtout du «Hayal Boded», militaire isolé
engagé volontaire loin de sa famille, personnifiant ainsi le don de soi
pour la patrie juive. Certains les qualifient d’illuminés car ils choisissent
de s’engager au combat alors que souvent ils n’ont jamais manié d’armes. Ils
voulaient être sur place parce qu’ils avaient décidé de mettre leurs
convictions en accord avec leurs actes. En quittant la Diaspora, ils voulaient
prouver que leur idéal vibrait dorénavant dans le pays où ils pouvaient vivre
leur sionisme avec leurs tripes.
Ils
voulaient se battre réellement, régler un compte avec leur conscience, et de
préférence dans les unités d’élites. Ils voulaient faire les dizaines de
kilomètres quotidiens avec leur barda de 30 kg sur le dos, sans oublier parfois
de glisser dans la poche leurs tefillins, les lanières de prière.
Zerbib et Bensemhoun |
Ils
voulaient se poster en embuscade des nuits durant, tapis derrière un buisson,
pour intercepter les terroristes cherchant à s’infiltrer en drainant avec eux
la haine, la violence et la mort. Ils étaient volontaires dans les commandos
qui traversent les frontières pour mieux espionner chez eux, en Syrie ou au
Liban et même en Irak, les hordes barbares qui veulent éradiquer l’État juif. Il fallait
prouver que les Juifs de la Diaspora ne sont pas des bras cassés. Ils
réconfortaient leurs mères au tempérament trop juif en leur faisant croire
qu’ils se doraient la pilule au soleil alors qu’en réalité ils crapahutaient
dans des terres ennemies pour participer à toutes les guerres du pays.
La liste est longue de ceux qui ont laissé leur vie. Jordan Bensemhoun de Lyon, immigré seul de Lyon à 16 ans et engagé chez les commandos Golani. Yitzhak Madar, venu
de France, a été tué au Liban en 1982. Michael Levin, américain d’origine, a
parcouru des milliers de kilomètres depuis la Pennsylvanie pour rejoindre ses
frères d’armes envoyés sur le front nord pour mener la Seconde Guerre du Liban
en 2006. Après avoir fait son Alyah depuis Philadelphie en 2002, Michael Levin
a fièrement rejoint l’armée israélienne en tant que soldat seul. «Il savait
depuis très jeune ce qu’il voulait faire», raconte Harriet Levin, la mère
de Michael ; «Il savait qu’il voulait venir en Israël, et qu’il voulait
rejoindre les rangs de l’armée».
Michael Madar |
Alors qu’il était en vacances aux Etats-Unis, Michael a préféré écourter
son voyage pour rejoindre son unité en Israël. Dès son arrivée, il est entré au
Liban pour infiltrer le village d’Aïta al-Shaab et prendre part à un échange de
tirs intense. Le sergent Michael et deux de ses amis sont tombés au combat
alors qu’ils avaient à peine 21 ans.
Le
Français Yohan Zerbib, au cours d’une nuit chaude comme toutes les nuits des
mois d’été, en août 2006, dans une solitude volontairement acceptée et loin des
bras protecteurs de sa mère, a été privé de sa vie. On imagine son dernier cri
destiné à sa mère, sa dernière pensée, son dernier souhait, sa dernière volonté
et son dernier souffle. On imagine aussi la visite de l’Attaché militaire
israélien venu à Montrouge ou à Philadelphie, au cours de la nuit, pour sonner
à la porte de parents restés dignes devant le malheur car Yohan Zerbib et
Michael Levin avaient choisi leur voie en toute conscience et en toute liberté.
Eux, se battaient pour la liberté contrairement aux illuminés
djihadistes qui vivent pour semer la mort. Ils se battaient pour la vie, pour
que leur pays résiste et se développe, pour que l’horreur s’arrête et pour que
les Juifs du monde soient fiers de ce «petit pays de merde». Ces jeunes
à la conviction profonde, frisant parfois l’inconscience, excitent la fierté et
prouvent que le bien-être de la communauté passe par le sacrifice de soi.
Vidéo de Tsahal
Mais
la punition peut sembler souvent injuste parce que la mort frappe trop tôt à
leur gré alors qu’elle n’était pas attendue. Ces combattants se distinguent
enfin de ces Juifs anachroniques d’un autre monde, préférant étudier les textes
sacrés plutôt que de donner trois ans de leur vie au pays. Certains même vont jusqu’à brûler
le drapeau israélien parce qu’il représente un pays qu’ils ne reconnaissent pas
et que seul le Messie peut créer.
2 commentaires:
Article émouvant, sobre avec l'unité dans la solitude, l'hymne de la Hatikva, ciment de ce peuple de l'espérance
Merci Jacques de la manière dont vous restituez régulièrement le vécu israélien tél quel
Ainsi, pour en avoir une fois rencontré un en France et par hasard, je ne connaissais par pour autant l’expression «Hayal Boded»
Nos idées, notamment sur la stature d’Yitzak Rabin que j’ai rencontré, ne coïncidaient pas mais Respect: ce jeune homme calme, n'avait rien de ces militants violents qui sur le pavé parisien roulent mécaniques et attisent les tensions sans grand risque.
Loin des Israéliens du Dimanche de la Diaspora, des pitres politiques et des chasseurs de subventions barbus ou non, à la Knesset, les adultes responsables sont aujourd’hui à trouver non plus dans les chers Kibboutz d’antan, ni chez les rentiers de la haine anti arabe, mais d’abord semble t il, aux plus hauts échelons de l’armée et des renseignements, Mais aussi fort heureusement, dans le monde de la Science et de l’Art du Jazz à la Danse en passant par la littérature Juive
Pas forcément religieuse «stricto sensu»
mais dans la droite ligne de la spiritualité Juive Universaliste: celle de la résistance au troupeau et aux meutes.
Mon point de vue n’est pas proselyte, juste pro-sémite!
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