Billet d’humeur
LES LIGNES BOUGENT DANS LES ÉLECTIONS D’ISRAËL
Par
Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
Pour la première fois dans la campagne électorale, les lignes bougent car trois sondages d’instituts différents inversent l'ordre d'arrivée et placent le Likoud devant Bleu-Blanc, certes avec seulement un siège d’écart mais le phénomène compte sachant que la liste arrivée en tête est désignée par le président de l’État pour constituer un nouveau gouvernement. Mais ce scrutin ressemble aux précédents car il n'a pas d'issue politique. Des inconscients envisagent encore un quatrième tour comme s'il n'y avait pas suffisamment de shekels gaspillés.
Cela
met en lumière la bonne stratégie de Benjamin Netanyahou qui, au lieu de viser
Benny Gantz en particulier, a pris pour cible le parti Yamina dirigé par
Naftali Bennett, son ministre de la défense au point de se demander si la
droite extrême fait partie de l’opposition ou de la coalition. Certes, il existe
un contentieux entre le Likoud et les petits partis nationalistes qui lui
grignotent des voix et qui chassent sur les terres du parti de Netanyahou.
Alors le premier ministre multiplie les annonces visant à satisfaire sa frange
de droite pour assècher ses sources électorales. Le 21 février, Netanyahou a annoncé
la construction de milliers de nouveaux logements dans des quartiers de
Jérusalem-Est, 2.200 logements à Har Homa et 4.000 à Givat Hamatos. C’est de
bonne guerre que de puiser dans les réserves d’extrême-droite et cela paie. A chaque annonce, Yamina regresse.
Netanyahou à Har Homa |
Mais
sa remontée se fait au détriment des religieux orthodoxes et de Yamina car, en
analysant les chiffres, on constate que Bleu-Blanc et ses alliés restent stables
avec 42/43 sièges face à une coalition sortante stable de 56/57 sièges sans atteindre
la majorité de 61 sièges. Le transfert de voix s’est fait à l’intérieur du clan
de la coalition sortante. Mais cette politique de bastonnade à l’encontre de Yamina comporte
un risque car le petit parti pourrait passer au-dessous du seuil électoral
de 4 députés et disparaître du paysage électoral. C’est d’ailleurs l’espoir secret de Netanyahou de donner une
leçon aux deux petits jeunes, Bennett et Shaked, qui ne cessent de lui faire concurrence.
Des rumeurs persistantes font état de négociations, sous l’instigation du nationaliste Avigdor Lieberman, de Yamina avec l’équipe de Benny Gantz pour une coalition nouveau genre. Le Likoud a donc besoin de réduire leur influence car moins ils auront de sièges et moins ils auront des velléités de trahison.
Des rumeurs persistantes font état de négociations, sous l’instigation du nationaliste Avigdor Lieberman, de Yamina avec l’équipe de Benny Gantz pour une coalition nouveau genre. Le Likoud a donc besoin de réduire leur influence car moins ils auront de sièges et moins ils auront des velléités de trahison.
Les
sondages sont d’une stabilité déconcertante, presque déprimante. Non pas que
l’on veuille la victoire de l’un ou l’autre des camps, la démocratie décidera,
mais la question est qu’aucun gouvernement n’est en vue, quel qu’il soit, alors
que cette situation de blocage n’a que trop duré. On se croirait au Liban où la guerre
communautaire fait rage. Nous n’en sommes pas loin ! Heureusement que
l’économie est solide et que la banque d’Israël veille grâce à ses coffres qui
débordent de devises au point où l’euro s’écroule. Et comme si nous n’avions
pas assez de problèmes, le coronavirus apporte sa dose de malheur avec une
atteinte aux économies mondiales et au tourisme qui touche aussi Israël.
On
aurait cru que ce fléau arriverait à souder la population israélienne face à la
menace qui se rapproche, mais la guerre politique s’envenime au contraire et c’est sans
compter sur l’égoïsme naturel des hommes politiques qui ne voient jamais plus
loin que leur intérêt personnel.
Aucun
expert n’est capable de faire de prévisions sérieuses sur le résultat final des
élections du 2 mars 2020. Il est à craindre que la lassitude des Israéliens
l’emporte sur leur habitude de démocratie et qu’ils laissent leurs dirigeants
politiques régler leurs problèmes dans leurs arrière-cours, en n’allant pas
voter. A moins qu’ils aient déjà fait leur choix qu’ils n’ont pas besoin de
transmettre aux sondeurs. Mais il faut savoir que les sondages n'ont qu'une durée de vie très courte et qu'ils peuvent être balayés par les électeurs qui n'aiment pas qu'on décide pour eux. rendez-vous le 3 mars 2020.
Heureusement que la seule institution qui résiste en ce moment en Israël, est Tsahal, l’armée qui reste en dehors des joutes politiques dans l’intérêt de la sécurité du pays. Et pourtant certains attaquent les militaires qui n'ont, selon eux, n'ont aucune conscience politique!
Heureusement que la seule institution qui résiste en ce moment en Israël, est Tsahal, l’armée qui reste en dehors des joutes politiques dans l’intérêt de la sécurité du pays. Et pourtant certains attaquent les militaires qui n'ont, selon eux, n'ont aucune conscience politique!
2 commentaires:
jaime vos comm. Jacques ...quel imbroglio. ici en Belgique pareil mais là vous avez heureusement Tsahal qui veille car les ennemis vous entourent
La solution à cette situation inextricable d élections tous les 3 mois réside à mon avis dans
- un parti qui ramènerai les arabes a voter pour lui que ce soit Likoud ou bleu blanc
- une abstention moins forte.
Mais un gouvernement d union nationale avec ou sans bibi je n'y crois pas car cela ferai des arabesle partie de opposition
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