Boris
Johnson vient de remporter, à une majorité écrasante, les législatives
anglaises, la victoire des Conservateurs assurant le Brexit. En 2016, les
Britanniques ont voté la sortie de l’UE par référendum. Vox populi, vox dei. La
démocratie est un principe sacré Outre-Manche. Le peuple a voté. Et on s’y
tient. Rien ne saurait ébranler la volonté du peuple, ni les menaces, ni les
insultes, ni les pressions.
Cimetière anglais de Bayeux |
Là-bas,
on ne transige pas avec le suffrage universel, le peuple, la démocratie. Ils
mettent le temps qu’il faut, ils essuient les sarcasmes, le mépris, enjambent
les mises en garde. Les Anglais sont un peuple libre. Ce n’est pas comme chez nous où l’on fait des
référendums, mais personne n’en tient compte. En France, terre de prédilection
de l’idéologie de la table rase, on se moque volontiers de traditions
britanniques. Problème : la démocratie et la monarchie vont de pair, au cœur de
ces principes dont ici, on aime tant se moquer.
Les
anglophobes et les détracteurs de la «perfide Albion», ont une fâcheuse
tendance à oublier tout ce que nous devons aux Anglais : l’invention de la
démocratie pluraliste, les fleuves de sang britannique versé dans la Somme en
1914-1918 pour la liberté de la France, Churchill, la résistance, la victoire
contre la barbarie nazie, la Libération. Or, les Anglais d’aujourd’hui et ceux
de 1940 sont les mêmes : «We shall never surrender» . Ils ne cèdent pas,
ils ne se rendent jamais.
Et
ils nous donnent une belle leçon de démocratie, de liberté et d’insoumission.
Mais aussi une belle leçon d’intelligence : avec le départ des Britanniques,
l’Angleterre qui est le noyau historique et culturel de l’Europe, l’UE est
évidemment morte même si elle claudique toujours comme un canard décapité. Il
reste à reconstruire l’unité politique d’un continent, unir nos forces pour
relever les défis planétaires, mais bien sûr avec les Anglais et dans le
respect de la démocratie et de la liberté.
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