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vendredi 23 juin 2017

Une majorité absolue mais sans blanc-seing par Gérard AKOUN



UNE MAJORITÉ ABSOLUE MAIS SANS BLANC-SEING

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM

            
          C’est ainsi qu’il faut comprendre le vote exprimé par les Français lors de ce deuxième tour des élections législatives, dimanche dernier. Les sondages de l’entre deux tours prédisaient des répliques au tsunami du premier tour; le nombre de députés LRM devait avoisiner les 450. Les Français ne l’ont pas voulu, ils ont, sans se concerter, permis et, c’est heureux, l’expression de voix divergentes dans la prochaine assemblée. Ils ont donné au président Macron les moyens d’appliquer son programme, mais ils ont aussi fait en sorte qu’il y ait au sein de l’assemblée nationale une opposition suffisamment importante pour jouer le rôle qui lui est dévolu dans un régime démocratique.



            Un gouvernement «Philippe numéro 2» devrait se mettre au travail, mais on vient peut-être d’assister à la première crise au sein de cette nouvelle majorité. Un simple remaniement de gouvernement, annoncé comme technique, devait avoir lieu hier. Il se justifiait, c’était classique après des législatives, par la nomination de quelques secrétaires d’État et permettait, dans la foulée, le remplacement de Richard Ferrand qui ne pouvait rester à son poste de ministre de la cohésion sociale alors qu’il était visé par une enquête du parquet de Brest sur une affaire de location immobilière. Emmanuel Macron avait jugé qu’il valait mieux l’exfiltrer du gouvernement vers l’Assemblée Nationale pour y diriger le groupe LRM. Une «promotion» saluée par les députes LRM qui vont l’élire à ce poste. Je me pose une question : un député, président de groupe de surcroît ne doit-il pas répondre aux mêmes critères d’honnêteté, de probité qu’un ministre ?
            Ce bel ordonnancement a été troublé par des «affaires» qui concernent le Modem, soupçonné d’avoir utilisé pour ses propres activités en France plusieurs assistants de députés européens payés par Bruxelles. Trois grands ministères, dont deux régaliens, se sont trouvés sans titulaires. Sylvie Goulard, ministre des armées, avait annoncé mardi son intention de démissionner pour mieux se défendre et prouver sa bonne foi ; elle a été suivie hier dans la journée par le Garde des Sceaux François Bayrou, président du Modem et par Marielle de Sarnez, ministre des Affaires Européennes qui souhaite quant à elle présider le groupe du Modem à l’Assemblée. Une ou un président de groupe doit, certainement, avoir plus de pouvoir qu’un ministre pour que l’on puisse éprouver une telle attirance pour ce poste ? Il est vrai qu’on le reste tout au long d’une législature ! 
            La position de François Bayrou était bien plus difficile ; pouvait-il rester garde des Sceaux alors qu’il pouvait lui aussi être visé, à tout moment par une enquête ? Pouvait-il, dans ces conditions, continuer à défendre son projet de loi sur la moralisation de la vie publique ? En démissionnant, il reprend sa liberté de parole qu’il n’a d’ailleurs pas abandonnée pendant qu’il était ministre, pour pouvoir mieux se défendre. L’ex-garde des sceaux s’est dit : «victime d’une cabale», sans nommer les personnes à l’origine de cette cabale. Il a aussi posé un vrai problème qui dépasse son cas personnel : «l’ouverture d’une pré enquête relayée par les réseaux sociaux est présentée comme une pré-condamnation» Il a ajouté : «Nous ne pouvons pas vivre dans une société de perpétuelle dénonciation, la démocratie ne résisterait pas à cette déferlante».
            François Bayrou n’a pas pour autant négligé l’aspect politique : faisant référence à l’accord conclu avec le candidat Macron, il a rappelé que «la majorité reposait sur deux piliers porteurs de stabilité et d’idées nouvelles, La République en Marche et le Modem(..).il a ajouté «Emmanuel Macron a besoin d’une majorité large et pluraliste. Je serais à côté d’Emmanuel Macron pour le soutenir et l’aider».
Nouveaux ministres


            Le remaniement technique a été plus large. Il s’est conclu par l’arrivée de cinq nouveaux ministres et de six nouveaux secrétaires d’État dont deux issus du Modem qui voit son rôle diminuer dans ce nouveau gouvernement.

1 commentaire:

Marianne ARNAUD a dit…

Faites attention, monsieur Akoun, je crois que vous allez filer du mauvais coton car vous vous posez beaucoup trop de questions !