EN ISRAËL, LES BANQUES INFORMERONT LE FISC FRANÇAIS
Par
Jacques BENILLOUCHE
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L’information
vient de tomber. Elle concerne tous les Israéliens binationaux, donc les Français
en particulier qui, pour certains, se sentaient protégés par une alyah
rapidement décidée. La Banque d’Israël a exigé des banques israéliennes qu’elles fournissent, d’ici à fin juillet 2018, la liste des détendeurs étrangers de
comptes bancaires en Israël. L’administration fiscale souhaite échanger ses
informations avec tous les pays étrangers. Le but recherché est la lutte contre
les capitaux non déclarés ou d’origine douteuse afin de limiter l’évasion
fiscale, selon les normes de l’OCDE.
Les
banques ont été surprises par cette décision d’une part parce qu’elle ne devait
intervenir qu'en 2019 et d’autre part, parce qu’elles croyaient que les Israéliens, même binationaux, n’étaient pas concernés et restaient donc à l’abri de ce
transfert d’informations. L’Association des banques demande un
délai supplémentaire jusqu’en 2019 pour la mise en œuvre de ces nouvelles
mesures. Les banques ne sont pas seules concernées mais aussi toutes les
institutions financières qui gèrent les actifs de clients étrangers.
Le 5 février 2012, cinq pays (France, Allemagne, Italie, Espagne et Royaume-Uni) ont signé un protocole avec les États-Unis où ils s'engagent à faire appliquer ce dispositif à leurs propres banques à partir de 2014. Israël a été inclus parmi ces pays. La norme CRS, au nom prédestiné en France, permet la collecte d'informations sur les comptes financiers des résidents étrangers aux fins des échanges d'informations entre les pays dans le cadre de la guerre contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent.
C'est pourquoi l'application de cette directive à partir de 2014 avait poussé les Français à trouver une parade pour échapper au fisc. De nombreux Français détenaient des fonds en Israël depuis plusieurs années pour des raisons de sécurité et pour s'assurer contre une situation dramatique dans leur pays. Il s'agissait en majorité plus de petits épargnants que de tricheurs. Ils ont vite acquis la
nationalité israélienne et sont retournés vivre en France, pensant que leur nouvelle nationalité les mettait à l’abri d’une dénonciation. Malheureusement, de nombreux escrocs se sont engouffrés dans cette solution pour échapper au fisc et à la justice.
Cela avait d'ailleurs faussé les
statistiques de l’Agence Juive qui avait cru dans la volonté d’immigration des
Juifs de France. L’alyah a compté 3.263 Français en 2013, 7.231 en 2014 et 7.829
en 2015 pour retomber à près de 5.000 en 2016. Il est vrai que pour l’instant
les détenteurs de biens immobiliers ne sont pas concernés par cette msure, mais à vouloir aller
à la chasse des escrocs, on finit par atteindre ceux qui ont placé quelques économies sécuritaires en Israël. Les Américains sont aussi touchés puisqu’au moins 30.000 comptes sont
concernés.
Ces
lois ne sont pas nouvelles puisqu’il s’agit des règles édictées par la FATCA.
Le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) est un règlement du code fiscal
des États-Unis qui oblige les banques des pays ayant accepté un accord avec le
gouvernement des États-Unis à signer avec le Département du Trésor des
États-Unis un accord dans lequel elles s'engagent à lui communiquer tous les
comptes détenus par des citoyens américains.
Le système prévoit des pénalités pour les
institutions financières ou les individus qui ne s'y conformeraient pas, qui
peuvent aller jusqu'à la clôture forcée du compte d'un particulier ou un
prélèvement d'un impôt sur 30 % de la valeur d'un investissement aux
États-Unis.
La nouvelle règle de la Banque d'Israël impose aux banques de divulguer ces informations tous les ans. Cependant, cette
communication des détenteurs de comptes pourrait prendre un délai car il est nécessaire qu’un
accord séparé soit au préalable signé avec tous les pays qui souhaitent l’échange d’informations, donc avec la France.
Il est certain que ces nouvelles dispositions vont créer une panique auprès des petits épargnants français en Israël qui ont un an pour régulariser leurs comptes bancaires après avoir été démarchés en France pendant plusieurs années par des envoyés des banques israéliennes. Il y a peu de moralité dans les instances bancaires. Cependant les Français peuvent détenir des comptes en Israël et y transférer légalement des fonds à condition de les déclarer au fisc français.
3 commentaires:
Ceci explique toutes les complications pour ouvrir un compte ici mais comme d habitude les escrocs ont déjà dû trouver la parade et seuls paieront les modestes citoyens
Un Français vivant et travaillant en Israel se verra communiquer des informations bancaires vers les banques françaises alors qu'il n'a plus de lien avec la france et sous prétexte qu'il est Français de part ses parents???
Improbable
D'autant plus injuste que certaines banques israéliennes forcent leurs clients à signer un renoncement au secret bancaire par chantage au blocage du compte pour se laver les mains de leur trahison. Elles ne participeront d'ailleurs pas aux pénalités (25% des sommes épargnées en moyenne) que les épargnants paieront au fisc français (même s'il s'agit de leur retraite pour laquelle ils ont déjà payé l'impôt), alors qu'elles ont largement profité des épargnes et des évasions fiscales.
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