TRISTE WEEK-END
Par
Gérard AKOUN
Judaïques FM
Le week-end
dernier a été, à des degrés divers, pour beaucoup d’entre nous, Juifs et
républicains, un week-end noir. Samedi, quatre de nos coreligionnaires ont
perdu la vie au cours d’un attentat commis contre le Musée juif de Bruxelles ;
le même jour, à Créteil, deux jeunes Juifs étaient agressés sur le chemin de la
synagogue, et blessés au visage par deux
individus munis de coups de poings américains. Deux attentats antisémites
commis par des fanatiques islamistes.
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Parole antisémite libérée
Les réactions
ont été vives et rapides tant au niveau du gouvernement, que de la présidence
de la République et les mesures de protection ont été renforcées. Mais comment
ne pas faire le lien entre ces deux attentats, l’un commis en Belgique, l’autre
en France, et l’affaire Merah et la tuerie de Toulouse. La parole antisémite
s’est libérée, elle est portée par les islamistes, mais c’est le vieil antisémitisme chrétien,
relooké à la sauce islamique, auquel il fait ajouter la haine d’Israël, qu’ils
nous servent.
Dimanche,
le séisme politique, la déroute socialiste, le Front national arrivait
largement en tête des européennes, devant l’UMP et laissant loin derrière le
PS. On s’attendait à une forte abstention, à une montée du FN, mais rares ont
été ceux qui avaient prévu une victoire aussi éclatante, qu’il faut tempérer
par la nature même du scrutin : une élection défouloir, une élection à un
tour et à la proportionnelle intégrale. Il faut ajouter que dans ce scrutin de
liste, les électeurs ne retiennent que le nom de la tête de liste, à condition
qu’elle soit connue. Je suis, à peu prés, certain qu’en Ile de France, notre
circonscription, vous serez peu nombreux à pouvoir citer le nom des têtes de
liste du PS ou de l’UMP. En revanche, vous aurez retenu ceux de Le Pen et de Mélenchon.
24 sièges pour le FN, 20 pour l'UMP et 13 pour le PS |
Le
FN est arrivé en tête dans soixante et onze départements. Des électeurs de
droite et surtout de gauche, 43% des ouvriers, 38% des employés, 37% des
chômeurs ont voté pour Marine Le Pen. Mais tous
ne partagent pas ses idées. En février
2014, selon les sondages, 34% des français adhéraient aux thèses du FN. En l’espace de deux mois, c’est à dire entre
les municipales de mars et les
européennes de mai, le corps électoral n’a pas basculé, mais il est
incontestable que Marine Le Pen a marqué des points.
Elle a gagné cette
élection mais le FN n’a pas gagné le titre de premier parti de France. Elle a
fidélisé un électorat qui s’est moins abstenu que celui du PS ou de l’UMP. Les
jeunes ont voté pour le FN, 30% des
moins de 35ans lui ont apporté leurs suffrages, un chiffre inquiétant qui
demande réflexion, quand on réalise que ces jeunes ont grandi dans l’Europe des
libertés. Face à l’impuissance de la droite, comme de la gauche, à juguler la crise et le chômage, ils prêtent
l’oreille aux propositions chimériques de Marine Le Pen.
Néonazis
Le Pen et l'extrême-droite européenne |
Ces élections ont été
marquées par une poussées des europhobes. Les
partis qui les représentent vont
de la droite extrême aux néonazis ou néofascistes, d’Aube dorée, en Grèce, dont
le discours est ouvertement raciste et
antisémite. Ceux d’Angleterre, du Danemark et de France, ont le triste
privilège d’être arrivés en tête du scrutin dans leurs pays respectifs, pourtant
la situation économique des deux
premiers est bien meilleure que celle de la
France, le Danemark est florissant. La crise économique ne peut seule
expliquer leur aversion de l’Europe. Face à la mondialisation, c’est le chacun
pour soi qui prédomine, et le repli sur
soi, ils sont pour la préférence nationale, contre l’Euro, contre l’immigration
qu’elle soit musulmane ou non. Ils
craignent de voir leur identité se noyer dans l’Europe.
En revanche,
les pays qui ont connu le fascisme, qui
l’ont subi pendant des décennies comme l’Espagne et le Portugal n’ont pas suivi
leurs extrême-droites, bien que leurs situations ne soit pas florissantes. Il
ne faut pas souhaiter que d’autres pays fassent la même expérience pour être
vacciné contre cette peste, il faut certes améliorer la situation économique
mais la lutte contre les extrêmes doit se faire aussi au niveau des valeurs.
2 commentaires:
UKIP n'a absolument rien d'un parti d'extreme droite. Si c'est pour lire ce genre d'inepties, on a déjà Libé, France 2 ou le Nouvelle Obs.
ce n'est pas parce qu'un parti n'est pas antisémite qu'il ne peut pas être classél'extrême droite de l'échiquier politique. désolé mais c'est ainsi qu'il est classé en GB.422
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