Guerre d'Ukraine |
Y sont nuls. Le verdict était définitif. Sans
appel. Jonathan écoutait, mine de rien, la conversation entre sa petite nièce,
douze ans, et un de ses copains, vieux lui, treize ans. Assis en tailleur
devant la télé, ils regardaient les images des décombres, éventrements
d’immeubles, carcasses de véhicules. Au milieu desquels, circulaient hagards, claudicants,
maculés, blessés, quelques femmes, enfants, vieillards hébétés. Nuls,
disaient-ils, tous ces grands du monde, ces organismes fastueux et inutiles
dont ils ne connaissaient pas le nom, ces pays, ces États, ces hommes
politiques, ces bavards de télévision. Les adultes, quoi. Y sont nuls.
Comment laissaient-ils, tous, cette barbarie continuer ? Personne pour couper en
morceaux ce fou de Putin ? Non, Poutine, rectifia-t-il. Quand
vont-ils se décider à arrêter tout ça. Quand ? Se sentant nul parmi les
nuls, Jonathan se demanda, lui aussi. Quand ?