UE contre ours russe |
Sarah Leah Whitson, ancienne directrice de la division Moyen-Orient de l’ONG Human Rights Watch, accuse l’Occident de «deux poids, deux mesures» en donnant le feu vert à de lourdes sanctions contre la Russie en raison de l’invasion de l’Ukraine tout en s’opposant aux sanctions contre Israël pour son traitement des Palestiniens. Les défenseurs de cette thèse considèrent que le Droit international et humanitaire est à géométrie très variable, surtout s’il s’agit de populations «non-blanches». Et que l’Occident est resté muet durant des décennies dans d’autres dossiers beaucoup plus graves, ou aucune sanction n’a jamais été prise. Des guerres ont dévasté des pays entiers, ruinant leurs infrastructures et leurs économies pour des générations, détruisant des familles, faisant des millions de victimes en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient sans que ses principaux acteurs ne soient inquiétés.
Les doubles standars |
«L’attention du monde est actuellement focalisée sur
l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et je regarde les informations à Gaza,
sans voix, bouillonnante de rage. Cependant, la réalité que j’ai découverte est
que notre identité en tant que Palestiniens – notre race, notre religion, la
couleur de notre peau et de nos yeux – ne semble pas suffire à gagner le
respect des médias internationaux, qu’ils entendent nos voix et s’en fassent
l’écho. La réalité que nous vivons sous un régime colonial a récemment été
décrite comme un apartheid par l’une des principales organisations de défense
des droits de l’homme au monde. Pourtant, la couverture de cette déclaration
témoigne de notre tragédie en tant que peuple occupé : notre quête de
libération ne compte pas tant que nous nous trouvons du côté “oriental” du
monde. [1]
«Ukraine
et Palestine : hypocrisie et double langage. Selon eux tous ceux qui suivent les États-Unis, le
Royaume-Uni, l’UE et Israël lui-même, l’intégrité territoriale et la
souveraineté de l’Ukraine sont sacro-saintes. Mais pourquoi chacun d’entre eux
n’applique-t-il pas le même principe à la Palestine et aux Palestiniens ? Le
peuple de cette terre occupée n’a-t-il pas droit à sa propre intégrité
territoriale et à sa souveraineté sans devoir subir la réalité des incursions
armées quotidiennes de l’État agressivement colonial d’Israël, un pays qui n’a
jamais déclaré ses frontières parce que son idéologie sioniste fondatrice exige
son expansion constante dans les pays voisins, et pas seulement sur la terre de
Palestine ? Tant que l’ONU et l’OTAN ne mettront pas en place des règles du jeu
équitables en matière de droits de l’homme, de souveraineté et de respect des
frontières, nous pouvons nous attendre à assister à davantage d’invasions et de
vols de terres, les États puissants continuant à agir en toute impunité. [2]
George Galloway, politicien britannique déclare : «Les mêmes
supermarchés qui retirent les produits russes, ont refusé de le faire pour ceux
du régime d’apartheid israélien, sous prétexte que cela aurait été faire de la
politique. Des hypocrites dégoûtants». L’actrice américaine Angelina
Jolie a fait remarquer «Avant qu’un seul réfugié ukrainien traverse la
frontière, il y avait déjà plus de 82 millions de personnes déplacées de force,
dont 6 millions de Syriens». Le top model néerlandaise d’origine
palestinienne Bella Hadid a souligné l’évidente discrimination dans la
condamnation de l’oppression selon les régions du monde et a réclamé le même
niveau de sanctions pour les souffrances infligées aux Musulmans que pour
celles infligées aux Ukrainiens par les Russes.
Sans surprise, Bachar al-Assad, a
salué vendredi 25 février 2022 l’invasion de l’Ukraine par la Russie estimant
qu’il s’agissait d’une «correction de l’Histoire et un rétablissement de
l’équilibre de l’ordre international après la chute de l’Union soviétique».
Les Palestiniens dénoncent les deux poids, deux mesures de la communauté
internationale dans la guerre russe. Le principal argument des dirigeants
palestiniens est que la communauté internationale fait preuve d’hypocrisie et
de racisme en se montrant plus favorable aux Ukrainiens en raison de leur
couleur, de leur religion et de leur race.
Mahmoud al-Habbash, un conseiller principal
du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a condamné vendredi la
communauté internationale pour son «silence sur les violations israéliennes
alors qu’elle se précipite pour dénoncer les violations des droits de l’homme
dans d’autres parties du monde. La légitimité internationale s’applique-t-elle
en fonction de la religion, de la couleur, de la race ou de la géographie
? Lorsque des événements se produisent ici ou là, la communauté
internationale se mobilise. Mais personne ne remarque le peuple palestinien qui
subit l’injustice depuis plus de 70 ans. La justice et le droit n’acceptent pas
la sélectivité».
Osama Kawassmeh, porte-parole de la faction Fatah au
pouvoir, a reproché à la communauté internationale d’appliquer des ensembles de
principes différents pour la guerre Russie-Ukraine et le conflit
israélo-palestinien. «Certains considèrent-ils le sang palestinien comme un
sang de seconde zone ? L’humanité est-elle classée en fonction de la race
et de la couleur ?». [3]
Nasrallah aux Etats-Unis
: «Nous ne sommes pas vos esclaves !» Le secrétaire général du
Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’est lancé dans une diatribe réaffirmant son
opposition aussi bien au communiqué du ministère des Affaires étrangères
condamnant l’invasion russe de l’Ukraine, que le vote libanais à l’Assemblée
générale de l’ONU contre la Russie. Il
s’est lâché contre les États-Unis, dénonçant leur «politique discriminatoire»
dans le monde. Il a condamné le fait que Washington désigne les attaques russes
contre l’Ukraine comme étant «des crimes de guerre», en s’interrogeant
sur «la nature des actes perpétrés par les États-Unis contre les civils à Hiroshima,
Nagasaki, en Irak, en Afghanistan et à Gaza : tous les crimes commis par les
États-Unis ne sont pas mentionnés, parce qu’ils ne ciblaient pas des blancs aux
yeux bleus, comme c’est le cas aujourd’hui avec la Russie et l’Ukraine. Les
valeurs américaines n’ont pas l’air de s’appliquer à tous».
Pour l’Association des journalistes arabes et du Moyen-Orient une
grande partie de la couverture médiatique est ouvertement raciste, les
commentateurs occidentaux notant avec sympathie que les personnes fuyant
l’invasion de l’Ukraine par la Russie, contrairement apparemment à celles
déplacées par les invasions occidentales du Moyen-Orient, sont «civilisées
et ne ressemblent pas à des réfugiés».
Comparaison n’est pas raison. Jonathan Greenblatt, directeur national de l’Anti-Defamation League, répond en disant que le conflit au Moyen-Orient était «une querelle portant sur un territoire entre deux peuples qui ont, l’un et l’autre, des revendications et des liens historiques sur les terres en question. Comparer cette situation complexe à l’usage brutal de la force par la Russie contre la nation souveraine et pacifique de l’Ukraine, c’est une mauvaise représentation intentionnelle du conflit israélo-palestinien, et ce sont des propos qui se montrent profondément insensibles à la crise humanitaire et sécuritaire que doivent affronter aujourd’hui les Ukrainiens».
Nous pouvons tirer trois leçons de la guerre d’Ukraine
Leçon un : Une déclaration d’amour
pour les Ukrainiens. Le présumé racisme n’existe que dans des esprits haineux. Ces quatre photos
illustrent mieux qu’un long discours l’extraordinaire vague de sympathie qui
s’est manifestée en faveur du peuple ukrainien
soldats ukrainiens |
Le peuple d’Ukraine, ainsi que les Russes qui s’opposent à la guerre et à
la politique de Poutine, méritent tout notre soutien.
Leçon deux : les Palestiniens ne sont plus crédibles
Les Accords
d’Abraham qui se mettent en place excluent chaque jour davantage les discours
de haine et la désinformation. Les Palestiniens ne comprennent toujours pas quelle
est la différence entre un cocktail Molotov lancé contre un char de l’armée
russe, et celui lancé contre des civils israéliens dans leur voiture.
«Entre Kiev et Gaza» –
L’ukrainisation du récit palestinien par Evelyne Gougenheim
«Neuf jours après le début du conflit, les diffuseurs de propagande de ceux
qui exigent la Palestine de la mer au Jourdain ont compris tout l’intérêt
de surfer sur la vague de soutien dont bénéficient le président Zelensky et son
pays l’Ukraine. Ainsi, sous nos yeux prend corps une forme d’ukrainisation du
récit palestinien qui espère, en forçant la réalité des faits, créer un
parallèle avec Zelensky. A la recherche d’un succès aussi spectaculaire, ils
multiplient les images, les comparaisons grossières rognant, à leur habitude,
toutes les différences. Récupérer tout ce qui peut servir à alimenter la
victimisation palestinienne et la diabolisation d’Israël. Aucune importance que
les situations soient radicalement différentes. Ceux qui, régulièrement,
appellent «au démantèlement de l’entité sioniste et son criminel apartheid»
revendiquent la même légitimité que celle de l’État agressé. Toutes les
différences entre l’Ukraine et la Palestine sont commodément cachées. Il
vaut mieux ne pas mentionner les martyrs palestiniens – dont les familles
touchent des salaires à vie pour avoir kidnappé et assassiné des adolescents
israéliens, tiré sans discernement sur des gens dans des restaurants et tiré
des roquettes sur des villes israéliennes, fait exploser des bus et poignardé
des civils au hasard dans les rues de Jérusalem. Les Ukrainiens n’ont jamais fait
de telles choses... Mais pour les Palestiniens cela n’a pas d’importance ». [4]
Leçon trois : Poutine est un criminel
Cette guerre d’Ukraine est l’aboutissement du parcours criminel de Vladimir Poutine. Avec Grozny la capitale de la Tchétchénie, qui a été littéralement rasée pendant l’hiver 1999-2000 par l’artillerie et les frappes aériennes russes. L’offensive contre la Tchétchénie, décidée par le Premier ministre de l’époque, Vladimir Poutine, a contribué à faire de lui le successeur de Boris Eltsine. Avec la Syrie, qui fut le laboratoire de la barbarie guerrière de Vladimir Poutine. En 2015, Vladimir Poutine intervient aux côtés de l’armée syrienne, il se lance sans scrupule dans une campagne de destruction à Alep, Idlib, la Ghouta. Les crimes russes en Syrie n’avaient alerté personne.
[1] Asmaa Yassin, 2 mars 2022
Mondoweiss
[2] Par Yvonne Ridley, journaliste et auteure britannique, Middle East
Monitor – Traduction : Chronique de Palestine 28 février 2022
[3] Par Israël 24/7- 7 mars 2022
[4] JFORUM 6
mars 2022
Les Palestiniens chercheront toujours a exploiter n'importe quel conflit pour mettre en exergue leurs difficultes. Poutine a un reve: reconstituer l'empire tsariste. Et il le fait par petit pas, pas toujours reussi d'ailleurs. Mais je ne peux me resoudre a soutenir les Ukrainiens. Leurs grand-parentsont msassacre 1,5 million de Juifs sdans chambre a gaz ni four crematoire, mis par fusillade, enterrement de personnes vivantes, massacres a l'arme blanche.
RépondreSupprimerEt bizzarement, on ne parle pas des pogroms actuels contre les Juifs ukrainiens, comme sils n'existaient pas. Lisez les textes de Habad. Ils ont voulu reorganiser la communaute juive de l'ancien empire sovietique. Il y a deux jours a Zhitomir, les Ukrainiens devalisaient leurs voisins juifs, violaient leurs femmes et massacraient leurs enfants.
Et surtout, arretez de pretenndre que Zalenski est juif. Seul son pere l'est, ni sa mere, ni sa femme, ni ses enfants ne le sont. Ils relevent de l'Eglise Provoslavite.
Nous avons invente des m,issiles anti-missiles, mais nous n'avons pas le droit des lafabriquer. Nos "allies" americains le font seuls et n'envoient jamais la quantite commandee par Israel. Durant la 1e Guerre d'Irak, les USA interdiserent a Israel de riposter aux bombadements irakiens. Nos "ennemis" russes nous laissent faire lorsqu'il s'agit de luteer contre le Hezbollah, la Srie et l'Iran.
Alors on tape sur la tete de Poutine! Je crois qu'on est tombe sur notre propre tete.