LA QUESTION DES OLIGARQUES RUSSES BINATIONAUX
Par Jacques BENILLOUCHE
De gauche à droite Mikhail Fridman , Boris Mints , Moshe Kantor, Roman Abramovich |
Il n’est
un secret pour personne que plusieurs dizaines de magnats juifs russes ont
acquis la nationalité israélienne ces dernières années grâce à la Loi du
retour. C’est un moyen pour eux d’assurer leur existence et de protéger leur
richesse. Avant qu’Obama n’impose des règles strictes aux banques, ils en
avaient profité pour venir avec des valises pleines de dollars afin d’ouvrir librement
des comptes en Israël. Cela s’était d’ailleurs fait avec la complicité de Vladimir
Poutine qui ponctionnait au passage une grande commission pour ses «besoins
personnels». C’est pourquoi on évalue sa fortune à plus de 40 milliards de
dollars sous différentes formes de biens.
Cela explique aussi en partie, l’importance des devises détenues par la
Banque d’Israël accrues par la vente des startups. Les réserves israéliennes en
devises étrangères s’élèvent aujourd’hui à plus de 207 milliards de dollars.
Les sanctions imposées à la Russie influent à présent sur la situation des oligarques juifs russes qui vont obligatoirement être touchés par les décisions occidentales. Israël devra légiférer contre ses binationaux, liés à Poutine et réfugiés sur son territoire pour se protéger des sanctions. La plupart des oligarques, qui se comptent par dizaines, ont d’excellentes relations avec le pouvoir russe, qu’ils financent d’ailleurs, mais certains sont poursuivis par certains pays étrangers. Entre autres, Roman Abramovich, Mikhail Fridman, Petr Aven et Viktor Vekselberg, viennent d’être sanctionnés au niveau international pour entretenir des relations avec Poutine. Ils sont nombreux pour tous les citer.
Mikhaïl Fridman, né
de parents juifs le 21 avril 1964 à Lviv en Ukraine, est la 79ème
fortune de la planète avec 15 milliards de dollars. Simple ingénieur au
départ, et il a créé plusieurs entreprises dans des domaines variés :
produits chimiques, machines électriques, compagnie pétrolière d’État au sein
de sa holding LetterOne.
Petr Aven, né de mère
juive le 16 mars 1955 à Moscou, a dirigé Alfa-Bank, la plus grande banque
commerciale de Russie. Il fait partie du cercle restreint de Poutine. Avec
une fortune de 5 milliards de dollars, il est la 529e personne la
plus riche du monde.
Viktor Vekselberg,
né en 1957 à Lviv en Ukraine d'un père juif ukrainien et d'une mère
chrétienne russe, est président du
conglomérat russe Renova Group. Avec une fortune de 11 milliards de dollars, il
est placé à la 119e place sur la liste des personnes les plus riches du monde.
Israël, qui veut garder une position
neutre pour servir de médiateur entre la Russie et l’Ukraine, a refusé d’appliquer
les sanctions imposées par les États-Unis, le Royaume-Uni, et l'Union
européenne. Mais les Américains ne pourront pas accepter longtemps cette
situation alors que la guerre s’intensifie en Ukraine, que les destructions ne
cessent pas et que la liste des morts s’allonge. La sous-secrétaire d'État
américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, exige qu’Israël applique
les sanctions : «Ce que nous demandons, entre autres, c'est que toutes
les démocraties du monde se joignent à nous dans les sanctions financières et
de contrôle des exportations que nous avons imposées à Poutine. Vous ne voulez
pas devenir le dernier refuge pour l'argent sale qui alimente les guerres de
Poutine».
Victoria Nuland |
Israël a été créé
après la Shoah pour devenir le refuge de tous les Juifs en danger dans le monde
en leurs octroyant automatiquement la nationalité israélienne. Cependant, la
Loi du retour ne doit pas être pervertie pour accueillir les escrocs juifs du
monde, par exemple les Français du CO2 qui ont détourné des milliards d’euros en
France. On peut à la rigueur justifier les Juifs russes qui doivent toujours passer à la caisse s’ils ne veulent
pas finir leurs jours dans les prisons de Sibérie. Mikhaïl Khodorkovski en a fait l’amère expérience en ne retrouvant sa
liberté qu’après s’être délesté de sa fortune en Russie. D’autres, comme l'ancien magnat de l'énergie
Leonid Nevzlin, s’est sauvé en Israël après s’être brouillé avec Poutine.
Certains préfèrent
profiter seuls de leurs richesses en adoptant un profil discret mais d’autres
au contraire ont retrouvé leurs racines juives en devenant des philanthropes
pour les causes juives ou des investisseurs dans la haute technologie d’Israël.
Pour garder leur liberté de circuler, ils utilisent leurs propres jets privés.
Malgré cela, il devient difficile aux organisations juives puritaines
d’entretenir des relations avec les oligarques russes. Pour preuve, la décision
du mémorial national israélien de la Shoah, Yad Vachem, qui a refusé un don de
10 millions de dollars de la part d’Abramovich «à la lumière des
développements récents». Les sanctions vont donc avoir un
impact important sur l’aide apportée aux organismes de bienfaisance juive qui font parfois du zèle en expulsant de leur comité des membres russes, à
l’instar du donateur né en Ukraine, Fridman, évincé du Centre commémoratif de la Shoah de Babi Yar.
Mémorial Babi Yar |
Sous la pression, Israël a été
contraint de créer un comité interministériel spécial pour convenir de la
question des sanctions et du sort des oligarques binationaux. Le ministre des
Affaires étrangères Yaïr Lapid a déjà donné ses instructions à ses fonctionnaires : «Vous
devez être très prudent car ces gars-là ont des relations et ils peuvent vous
appeler au téléphone et vous demander des choses. Ne vous engagez à rien car
cela pourrait causer des dommages diplomatiques. Dites que vous ne pouvez
pas les aider et donnez-leur le numéro du ministère des Affaires étrangères.
Israël ne sera pas une voie pour contourner les sanctions imposées à la Russie
par les États-Unis et d'autres pays occidentaux».
Israël est cependant dans une
position difficile. Il ne pourrait plus servir de médiateur s’il imposait des
sanctions à la Russie et surtout, les avions de Tsahal ne disposeraient plus de
la liberté de circulation au-dessus de la Syrie pour frapper les bases iraniennes
et les convois d’armements du Hezbollah.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerToutes ces histoires d’oligarques juifs est triste à pleurer. Aussi permettez-moi de raconter la petite histoire à laquelle votre article m’a fait penser, qui risquera peut-être d’amuser un peu vos lecteurs.
Ce sont trois mères juives qui se retrouvent pour prendre le thé. La première prend la parole et dit : « Mon fils est tellement riche qu’il peur acheter tout Paris ! » La seconde répond : « Mon fils à moi, est tellement riche qu’il peut acheter tout New-York ! » Alors, la troisième leur dit : « Mais qui vous a dit que mon fils voulait vendre ? »
Très cordialement.
Vous etes exceptionnelle, vous comprenez l'humour juif.
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