M. Mélenchon est la surprise du premier tour,
réalisant un «sprint final» qui le porte à 15% des voix selon les
derniers sondages. Ce n’est pas à l’honneur de la gauche française. Se targuant
de vouloir une VIe république, M. Mélenchon est la réminiscence d’une sorte de
culte de la personnalité d’extrême gauche ayant manifesté avec les islamistes
les plus radicaux et tenu des propos «antisionistes» à la limite du
supportable. Cette poussée de M. Mélenchon qui hante la politique française
depuis des décennies est franchement surréaliste.
Par ailleurs, d’après les sondages, les Français
s’apprêteraient à plébisciter l’actuel chef de l’État, l’homme qui a poussé à
la perfection – car c’est le fruit d’une longue évolution – le grand
remplacement de l’intérêt général par l’ivresse narcissique et la politique
spectacle. Cette perspective n’est pas non plus rassurante sur l’état
intellectuel et mental de l’électorat. L’enfouissement du bilan d’un
quinquennat en matière de dettes et de déficits, la phénoménale gabegie
dépensière, d’aggravation de la pauvreté et de la violence, de fragmentation du
pays, d’autorité de l’État, de politique migratoire, de commerce extérieur, de
libertés publiques et de fonctionnement de la démocratie, de services publics
sanitaires ou de niveau scolaire ne manifeste pas une grande lucidité
collective.
Enfin, Mme le Pen rejaillit in fine comme sa principale opposante et la
France paraît, sauf imprévu de dernière minute, se diriger vers le
renouvellement du duel de 2017 qui s’achèvera, vraisemblablement – mais c’est
moins sûr qu’en 2017 – par la réélection de M. Macron. Les Français ne
voulaient pas de ce duel, mais ils sont en train de se l’offrir. Une forme de
masochisme collectif ? La même famille qui depuis plus d’un demi-siècle, enferme
une partie de l’électorat dans la démagogie extrémiste et assure la prééminence
de la gauche au pouvoir continue ainsi de sévir. Et jusqu’à quand ? La question
n’est évidemment pas d’encourager l’abstentionnisme, surtout au premier tour ou
la gamme de choix est vaste. Cependant, au second tour au moins,
l’abstentionnisme ou le vote blanc, au terme d’une campagne misérable, dominée
par les trahisons opportunistes, les coups de communication narcissiques, un
sinistre néant intellectuel et les manipulations sondagières, peut être
parfaitement légitime s’il n’est de choix qu’entre la peste et le choléra.
Le choix sera en effet bien triste. Ce n’est pas comme si la droite LR avait eu 5 ans pour se préparer sérieusement à cette élection présidentielle, au lieu de choisir une candidate peut-être compétente mais pas faite pour ça, sans programme contemporain et à la traîne d’un histrion qui, lui, s’est préparé avant (et qui malgré cela n’y arrivera pas).
RépondreSupprimerOn peut fustiger ses adversaires mais si on perd, on peut commencer par se demander si on a mis tous les atouts de son côté.