M. Obama, dans la conscience politique occidentale, incarne le «bien». Peu importe son bilan de président des Etats-Unis sur le plan intérieur comme extérieur. Cela n’existe pas. Au regard de l’idéologie dominante, de l’air du temps, 98% du pouvoir médiatique et universitaire, les grandes chaînes de télévision ou de radio occidentale, en tant qu’incarnation vivante de la diversité, il est «le bien». Comme M. Trump est le mal par définition, lui M. Obama est le bien, par définition.
Le titre de son livre de Mémoires, la Terre promise, le situe
d’ailleurs dans une lignée prophétique, A promise land, Une terre promise, le
monde meilleur ou le paradis annoncé. Pourtant, par-delà cette éclosion du
bien, de la perfection, de l’avenir radieux qu’il annonce, se glisse une phrase
sidérante, concernant Nicolas Sarkozy qui fut pendant quatre ans l’un de ses
partenaires privilégiés: «Avec sa peau mate, ses traits expressifs,
vaguement méditerranéens, son père était hongrois, son grand-père maternel juif
grec, et de petite taille, il mesurait à peu près 1,66 mètre, mais portait des
talonnettes pour se grandir, on aurait dit un personnage sorti d’un tableau de
Toulouse-Lautrec».
Soyons honnête : ces mots –
l’original est pire que la traduction – sont parfaitement représentatifs des
pamphlets racistes et antisémites de «Je suis partout», dans les années
1930 voire sous l’occupation allemande. Ils renvoient à la haine virulente du «métèque
juif d’Europe centrale» désigné comme bouc-émissaire par les extrémistes
fanatiques de cette époque. Pour tout dire, on croirait une caricature antisémite
des heures sombres. Une maladresse ? Que nenni !
Le livre a paru en anglais, puis en traduction française… Tout le
temps pour réfléchir… Non, c’est autre chose. Dans un monde occidental
déboussolé, nihiliste, en perte de ses repères et de sa mémoire, le «bien
suprême», le «politiquement correct» accouche du mal absolu; le mal absolu qui renaît
presque naturellement, des entrailles du bien… Il fallait d’y attendre.
D’ailleurs, le chœur des indignés habituels ne se manifeste guère.
Imaginez-vous, exactement les mêmes propos, d’une personnalité étiquetée dans
le camp du mal, portés envers une autre, présumée du bien – le tollé
apocalyptique ? Deux poids, deux mesures. «Qui veut faire l’ange fait la bête» Pascal.
Vous dites très justement que dans l'opinion occidentale, Obama incarne "le bien". David ben Gourion, à ce propos, a déclaré : "Ce que les nations disent ou pensent n'est pas important. Ce qui est important, c'est ce que font les juifs." Déclaration qui nous renvoie finalement à nous-mêmes. Dans cette guerre (forte heureusement diplomatique) qui nous oppose aux grands de ce monde et aux institutions internationales, la tentation est grande de se satisfaire de mots... et d'oublier d'agir !
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